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Le Québec et l'Italie au jeu des correspondances littéraires

Le Québec et l'Italie au jeu des correspondances littéraires

Publié le par Marielle Macé (Source : Frédéric Rondeau)

LE QUÉBEC ET L'ITALIE AU JEU DES CORRESPONDANCES LITTÉRAIRES


Organisé par
Gilles Dupuis (Université de Montréal)
et Dominique Garand (UQÀM)


Jeudi 3 juin
Maison de la Culture
5290, avenue Côte-des-neiges


9h00 Mot de bienvenue


Séance : « De l'agonie à l'assomption »
Président : Pierre Nepveu
9h15 Sergio Zoppi (Université de Turin)
« Deux identités : une identité vécue (Cesare Pavese) et une identité recherchée retrouvée (Gaston Miron) »
Robert Melançon (Université de Montréal)
« D'un poème à un récit : Ungaretti et Brault »

10h45 Pause

Séance : « Douleur et extase poétique »
Présidente : Élisabeth Nardout-Lafarge
11h00 Anne de Vaucher Gravili (Université Ca'Foscari de Venise)
« Marie-Claire Blais, lectrice de la Divina Commedia »
Daniele Pieroni (Rome)
« Le religieux et la poésie : Saint-Denys Garneau, Rebora, Luzi, Ouellette »

12h00 Dîner

Séance : « Partages de l'intimité »
Président : Robert Melançon

14h15 Elena Benelli (Université de Montréal)
« Chambres sans vue. Des chambres de bois d'Anne Hébert aux auberges de Paola Capriolo »
Nicoletta Dolce (Université de Montréal)
« La Camera da letto de Attilio Bertolucci et Lignes aériennes de Pierre Nepveu : convergences »

15h15 Pause

Séance : « Enfermement et transgressions scripturales »
Présidente : Anne de Vaucher Gravili

15h30 Chantal Ringuet (Université du Québec à Montréal)
« Éclats de violence. La relation aporétique entre mère et fils dans deux romans contemporains : Mathieu (1949) de Françoise Loranger et Mère ténèbres (1998) de Fausta Garavini »
Roseline Tremblay (St. Lawrence University, NY)
« Suivre la loi de la création : Svevo, Aquin »
Olivier Renault (Paris)
« Le Trait d'une passion : le baroque à l'oeuvre chez Aquin et Gadda »

17h30 Clôture de la journée


Vendredi 4 juin
UQAM, pavillon Judith-Jasmin
Salle des Boiseries, local J-2805


Séance : « Humorisme et crise de la représentation théâtrale »
Présidente : Lucie Robert

9h00 Anna Paola Mossetto (Université de Turin)
« L'effet pirandellien chez Françoise Loranger et René Gingras »
Gilbert David (Université de Montréal)
« Pirandello/Chaurette : lecture croisée de la crise du drame »
Sébastien Ruffo (Université de Montréal)
« Faire simple, être sérieux : éthos comparés des monologues de Marc Favreau et de Dario Fo »

10h30 Pause

Séance : « Immigration et diaspora »
Président : Pierre L'Hérault

11h00 Christine Wesselhoeft (Université de Bielefeld, Allemagne)
« Immigrato ou Nègre dragueur? Vivre et écrire l'immigration au Québec et en Italie à la fin du 20e siècle »
Gabriella Lodi (Université de Montréal)
Aux abords de la Shoah : effacement et dispersion chez Natalia Ginzburg et Régine Robin »

11h45 Dîner

Titre de séance : « Histoire et utopie »
Présidente : Anna Paola Mossetto

14h00 Dominique Garand (Université du Québec à Montréal)
« Petites communautés et avatars de l'histoire »
Marie-Ève Laurin (Université du Québec à Montréal)
« À l'aube de la modernité : progrès et transformations sociales dans les littératures italienne et québécoise de la fin du 19e et du premier tiers du 20e siècle »
Carla Fratta (Université de Bologne)
« Vivre dans des îles dystopiques : Jacques Poulin, Alberto Moravia et Giovanni Papini »

15h30 Pause

Titre de séance : « Langue(s) et identité(s) »
Présidente : Carla Fratta

15h45 Gilles Dupuis (Université de Montréal)
«Sicilianità/Sicilitudine, Québécitude/Québécité : comment peut-on être sicilien ou québécois ? »
Gerardo Acerenza (Université St-Jérôme, Waterloo)
« Sardità et québécité : le plurilinguisme chez Sergio Atzeni et Francine Noël »

16h45 Mot de la fin

17h00 Clôture du colloque


Pour toute information :
Patrick Poirier
Coordonnateur scientifique
CRILCQ-site Université de Montréal
514.343.7369
crilcq@umontreal.ca

Nous tenons à remercier l'Association internationale des études québécoises (AIEQ), le Centre de recherche sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ-site Université de Montréal), l'Institut culturel italien de Montréal, l'Université de Montréal et l'Université du Québec à Montréal pour leur soutien. Nos tenons également à remercier monsieur Vittorio Fiorucci pour sa généreuse collaboration.


Les littératures du Québec et de l'Italie ont-elles des points en commun? Au jugé, il semble que non. Comment rapprocher deux cultures aux arrières-plans socio-historiques si différents? Néanmoins, il suffit d'y regarder de plus près pour apercevoir, au sein de ces différences, quelques points de convergence. Pensons par exemple à la tradition romanesque, tardive et longtemps marquée, en Italie comme au Québec, par le sentiment d'un retard ou d'un déficit à l'égard de la grande tradition européenne. Pensons, de part et d'autre, à la complexité politique de la question nationale et au poids culturel de l'héritage catholique. Voyons comment, du côté linguistique, l'une et l'autre littératures ont eu à débattre les rapports entre dialectes (ou idiolectes) et langue littéraire légitimée. La liste des rapprochements pourrait sûrement s'allonger.
Le but de ce colloque n'est pas de trouver à tout prix des points de rapprochement mais d'opérer des parallèles productifs qui, en mettant en évidence, sur des aspects précis, les similitudes et les divergences, permettraient d'éclairer sous un jour nouveau les deux littératures. Partant du principe que les nations (ou composés de nations) qui la produisent participent d'une même mouvance historique qui affecte toutes les sociétés occidentales, nous proposons que soient cernés des problèmes et des questions qui ont trouvé place dans ces deux littératures. Les communications aborderont, à partir de perspectives critiques très diverses mais complémentaires (politique, sociologique, linguistique, etc.), des sujets aussi variés que le régionalisme en littérature, le problème de l'identité culturelle face à l'altérité linguistique, l'influence de la tradition humaniste, le rôle du pastiche littéraire et celui des avant-gardes théâtrales.
Il s'agit en définitive de poursuivre un dialogue né sous le signe de l'amitié entre deux cultures qui se fascinent l'une l'autre, comme l'atteste la présence, en Italie, de nombreux québécistes, et d'italianistes ou amateurs de la littérature italienne au Québec. Dans ce sens, notre proposition s'insère dans une tradition bien ancrée dans l'histoire de la littérature québécoise où la référence à l'Italie, en plus de nourrir l'imaginaire de nombreux écrivains, sert de contrepoids au lourd héritage culturel français. Plus particulièrement, ce colloque s'inscrit dans la suite du récent ouvrage collectif, Italies imaginaires du Québec (sous la direction de Carla Fratta et Élisabeth Nardout-Lafarge, Montréal, Fides, «Nouvelles Études Québécoises», 2003), qui explorait la fonction jouée par les références italiennes dans la littérature québécoise. Puisque la contrepartie n'est pas encore envisageable l'examen du rôle du référent québécois, voire canadien, dans la littérature italienne donnerait lieu, jusqu'à nouvel ordre, à de bien maigres résultats , nous avons convenu qu'il était plus stimulant de déplacer les enjeux de la problématique, en demandant aux participants d'imaginer eux-mêmes les liens qu'ils sont en mesure d'établir entre les deux littératures.
Nous avons d'abord fait appel à des spécialistes italiens qui sont reconnus pour leurs compétences dans le champ littéraire des études canadiennes francophones. Membres pour la plupart du Centre interuniversitaire d'études québécoises en Italie (CISQ), de l'Association italienne d'études canadiennes (AISC) et de l'Association internationale d'études québécoises (AIÉQ), ils sont régulièrement invités dans leur pays à prononcer des conférences sur la littérature québécoise, communications qui se traduisent par de nombreuses publications de qualité. Nous avons contacté en priorité des québécistes italiens qui seraient en mesure d'établir des liens inédits et fructueux entre leur champ d'expertise et leur connaissance intime de la littérature italienne. L'approche comparatiste nous semble susceptible d'apporter une contribution originale au développement des études québécoises et italiennes à Montréal (lieu où se déroulera le colloque) et de resserrer les liens de collaboration qui existent déjà entre collègues italiens et canadiens. Ces liens, qui jouissent en Italie d'une solide tradition où l'échange est au coeur de la vie académique, ont été quelque peu négligés au Canada sur le plan de la recherche.