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Le "Plan Banlieue" et la région Île-de-France financent le lycée Jean-Paul II de Sartrouville (Bakchich info, 02/03/10)

Publié le par Bérenger Boulay

Jean-Paul Huchon (Président du Conseil régional, PS) inaugure le lycée privé Jean Paul II, financé par la Région et le "Plan banlieue":


Bakchich info, mardi 2 mars 2010 : Plan Banlieue, des sous pour les cathos

http://www.bakchich.info/Plan-banlieue-Sartrouville-version,10056.html

A Sartrouville (78), le lycée privé Jean-Paul IIa bénéficié des aides maximales du Plan Banlieue. Quand son voisin dupublic ne récupère que quelques chiches heures de tutorat.

À Sartrouville(78), une banlieue parisienne de classes moyennes, trône sur les bordsde Seine, le lycée Jean-Paul II, un établissement catholique privéflambant neuf. De rares grandes résidences et le Château deMaisons-Laffitte cernent l'établissement, de part et d'autre de laSeine. A part ça, rien à l'horizon. La ligne de bus même s'arrête àquelques cinquantaines de mètres du bahut. Drôle d'endroit pour unlycée. Baies vitrées, lignes épurés, grilles semblables à celles d'unparking extérieur, les locaux eux-mêmes semblent illustrer quelquechose… La pureté religieuse ? C'est en tout cas du tout neuf.

Mix de sous

Le lycée, qui accueille aujourd'hui 150 élèves de seconde, a été inauguré en grandes pompes en octobre dernier, par Mgr Aumonier, l'Evêque de Versailles, grand patron de l'enseignement catholique en France, et Olivier Roucher, Directeur diocésain de l'enseignement catholique. En présence notamment de Jean-Paul Huchon, Président du Conseil régional, et d'Alain Boissinot, Recteur de l'Académie de Versailles. Surprenant mélange ! Qui s'affiche aussi dans les financements que perçoit Jean-Paul II.

La région a participé à hauteur de 70% (soit 1,36millions d'euros) à la construction du lycée. Il a aussi reçu près d'1million d'euros de la part de la mairie, une initiative originalepuisqu'elle ne respecte pas la loi Gobelet du 30 octobre 1886. Autreprivilège, Jean-Paul II bénéficie de l'appellation “sous contrat d'association avec l'Etat”alors qu'un établissement privé ne peut recevoir de fonds publicsqu'après 5 ans d'existence. Grâce à ce passe-droit, le ministère del'Education Nationale finance cinq postes d'enseignants du lycée !

Mais surtout, notre établissement s'inscrit dans laDynamique Espoir Banlieue, portée par la Secrétaire d'Etat chargée dela politique de la ville, Fadela Amara.

Le Plan Banlieue, pourtant relativement peu pourvu enbudget (environ 800 000 euros pour 2010), a même sorti sa bourse pouraider le lycée. L'équivalent de 145 heures d'enseignement !

A côté, le seul lycée public de Sartrouville,Évariste-Galois, mal réputé dans le coin, depuis les “émeutes” desannées 1990, a lui aussi droit à des aides. Minimes celles-ci,puisqu'elles se concrétisent par le seul tutorat de 65 élèves.

Autre bizarrerie, ni Fadela Amara, ni son cabinet, queBakchich a contacté, n'étaient au courant qu'ils versaient cet argent !Car c'est le très catho Xavier Darcos,ex ministre de l'Éducation nationale, qui, quand la Dynamique EspoirBanlieue a été lancée en 2008, a demandé que celle-ci finance despostes du privé.

Que le coeur du projet éducatif de Jean-Paul II soit « un chemin de Vie éclairé par l'Évangile à la suite du Christ et en son nom », ne semble pas gêner le ministère de l'Éducation. La pastorale comme composante de l'Identité nationale ?

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