Actualité
Appels à contributions
Le « peuple » dans la littérature africaine contemporaine

Le « peuple » dans la littérature africaine contemporaine

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Mohamed Rafik BENAOUDA)

Etymologiquement, le mot peuple est issu du latin populus qui désigne l'ensemble des citoyens (universi cives), individus ayant le pouvoir de voter, et qui s'oppose au sénat et, éventuellement, à la plèbe. « Par peuple, disait Cicéron, il faut entendre, non tout un assemblage d'hommes groupés en un troupeau d'une manière quelconque, mais un groupe nombreux d'hommes associés les uns aux autres par leur adhésion à une même loi et par une certaine communauté d'intérêt ». Ce sentiment d'appartenance vient de la conscience de partager un passé commun, réel ou supposé, un territoire commun, une langue commune, une religion commune ou des valeurs communes.

 Ainsi entendu, le terme « peuple » a donc une connotation politique et sociale, et se trouve intrinsèquement lié aux notions de « nation », de « souveraineté », d’ « union »….Si le peuple est péjorativement considéré comme l’ensemble d'individus appartenant aux couches « inférieures » et défavorisées de la société, par opposition à l'aristocratie, il est aussi ce sur quoi se fonde le pouvoir d’une république, comme le stipule la Constitution de la Ve République française : « la République est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple »[1]

Le peuple constitue un personnage collectif très présent dans la littérature africaine contemporaine. Présenté comme analphabète et apathique dans les œuvres littéraires  de la première génération d’écrivains notamment chez des auteurs tels qu’Aimé CESAIRE[2], Amadou KOUROUMA[3], Mongo BETI[4], Alioum FANTOURE[5], Ferdinand OYONO[6]…, au fil du temps, il génère des hommes instruits animés d’un esprit révolutionnaire. C’est le cas par exemple dans Remember Ruben[7] de Mongo BETI, Temps de chien[8] de Patrice Nganang, La mort faite homme[9] de Pius Ngandu Nkashama, pour ne citer que ceux-là.

Anonyme, muselé, martyrisé, tué, le peuple relégué à la lie de la société par des régimes tyranniques, est aussi et le plus souvent à l’origine de profonds changements sociaux. C’est le cas aujourd’hui, surtout depuis que dans le monde arabe et musulman, des régimes autoritaires et corrompus ont vu se dresser contre eux des mouvements populaires parfois sanglants qui ont provoqué leur chute. C’est aussi au sein du peuple, déchiré par des crises internes d’ordre ethnique, culturel, identitaire, idéologique, que surviennent des tensions  provoquant des massacres horribles, comme ce fut le cas en 1994 au Rwanda.

Eu égard à ce constat, nous sommes en droit de nous poser les questions suivantes : Comment le peuple en tant que personnage est-il construit et mis en fiction dans la littérature africaine contemporaine ? Si l’on part du postulat selon lequel la réalité sociale constitue la matière de la littérature africaine[10] l’on n’hésitera pas à s’intéresser à la représentation de l’histoire du peuple sur le continent noir.

 

Pour mieux réfléchir sur cette thématique qui se situe à mi-chemin entre littérature, politique et sociologie, l’on se fondera sur les œuvres littéraires africaines francophones ou anglophones des années 60 à nos jours, appartenant à tous les genres et à toutes les aires géographiques ; Maghreb, Afrique noire….

 

Les axes de recherche suivants (liste non-exhaustive) peuvent être retenus pour les contributions :

Le peuple et le pouvoir dans la littérature africaine Crises identitaires et montée des violences populaires Mise en fiction du « peuple » en tant que personnage dans la littérature africaine Structures sociales et structures esthétiques Le peuple dans la littérature africaine contemporaine : personnage ou cadrage ? La littérature africaine contemporaine entre information et désinformation du peuple

NB : Outre les axes de recherche présentés ci-dessus, le chercheur pourra apporter d’autres orientations au thème central, en tachant toutefois de rester fidèle à la problématique générale.

 

Calendrier indicatif et consignes de rédaction :

 

Les résumés des différentes propositions de contributions sont attendues au plus tard le 20 Octobre 2013, 2 pages maximum, times, taille 12, interligne simple.

20 octobre 2013 : Date limite de réception des résumés des contributions.

20 novembre 2013 : Envoi des réponses aux différents chercheurs,  ainsi que des normes de rédaction des contributions.

31 Décembre 2013 : Date limite d’envoi  des textes complets.

1er janvier 2014 : Début des travaux  d’expertise des contributions.

1er  Février 2014 : Fin de l’expertise et début des opérations en vue de la publication de l’ouvrage collectif.

 

Les propositions de contribution (résumé et brève notice cv, avec nom, institution et courriel) sont à adresser sous Word à :

  

   -Dr Jules MAMBI MAGNACK                 jmambi@yahoo.fr

   -Dr MOHAMED RAFIK BENAOUDA     rafiko24@yahoo.fr