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Appels à contributions
Enseigner en français (Recherches Pédagogiques n°19)

Enseigner en français (Recherches Pédagogiques n°19)

Publié le par Romain Bionda (Source : Abdellah Baïda)

Association Marocaine des Enseignants de Français (A.M.E.F)

                                Appel à contribution

L’AMEF a le plaisir de vous inviter à contribuer au numéro 19

de sa revue Recherches Pédagogiques autour du thème :

                                    Enseigner en français

        Transmettre un savoir est une préoccupation majeure dans le cadre de l’enseignement. Toutefois, pour que cette opération de transmission se déroule dans les meilleures conditions, il est impératif d’adopter les meilleurs outils. Choisir la langue française pour enseigner des disciplines non linguistiques ne va pas de soi et mérite d’être interrogé à maints égards. Enseigner les mathématiques ou la physique en langue étrangère, est-ce une situation « normale » ? S’agit-il d’une décision politique ou scientifique ? Que faut-il privilégier, le savoir ou la langue ? Qu’est-ce qui détermine le choix de la langue d’enseignement ? Par ailleurs, quels rapports entretiennent ces deux composantes, savoir et langue ?

        L’histoire de l’enseignement au Maroc fait apparaitre des mouvements d’hésitation quant à l’attitude à adopter : après l’indépendance, quasiment toutes les disciplines étaient enseignées en français. Le panarabisme, à son apogée notamment en Egypte, ne manqua pas de semer le doute en poussant des partis politiques et certains intellectuels à contester la situation. Au cours des années 80 du siècle dernier, l’arabisation des disciplines non linguistiques se généralise dans l’enseignement primaire et secondaire, mais dans l’enseignement supérieur les disciplines littéraires et sociales sont arabisées, alors que toutes les spécialités (matières/disciplines) scientifiques et techniques continuent à être enseignées en français.

Afin d’aider les bacheliers à poursuivre leurs études supérieures en français, une formation complémentaire leur est proposée au lycée. Elle prend deux formes : durant les années 80, les enseignants des disciplines scientifiques ajoutent à leur tableau de service un cours intitulé « Activités pédagogiques en français », séance au cours de laquelle ils proposent à leurs élèves des exercices en français et une initiation à la traduction. Et au début des années 90, le cours de « traduction scientifique » est introduit au lycée ; il est pris en charge par des enseignants des matières scientifiques ayant suivi une formation complémentaire, notamment en langues et en traduction.

La langue française demeure privilégiée dans les établissements privés de tous les cycles du système éducatif et une ruée vers les écoles françaises dites « écoles de la mission »  devient rapidement le sport favori des nantis. Plus d’un quart de siècle après la décision de l’arabisation, la stabilité linguistique dans l’enseignement n’est toujours pas acquise. Tout récemment, avec la mise en place de l’option internationale du baccalauréat, l’enseignement en langue étrangère est de nouveau encouragé. Beaucoup d’observateurs y voient un retour, qui ne dit pas son nom, vers la généralisation de l’enseignement des matières scientifiques en langue française au niveau du secondaire.

        Ces soubresauts démontrent la nécessité de (re)poser le problème, de faire un état des lieux, d’analyser ses tenants et ses aboutissants, d’interroger l’état de la recherche dans le domaine, de proposer des issues… 

        Nous souhaitons donc consacrer ce numéro 19 de Recherches Pédagogiques, la revue de l’Association Marocaine des Enseignants de Français, à certaines questions et tenter d’apporter quelques éléments de réponses :

  • Quel(s) rôle(s) joue la langue française dans la médiatisation des savoirs ?
  • Quelle place occupe le français dans les Disciplines Non Linguistiques (DNL) ?
  • Comment tirer profit du bilinguisme, voire du multilinguisme qui caractérise la société marocaine ?
  • Quelle part occupe la langue française dans la formation des enseignants des DNL ?
  • Quelles passerelles et complémentarités entre le cours de français et les cours relevant des DNL ?
  • Le cours de traduction scientifique au lycée a-t-il atteint ses objectifs ?
  • Quelle attitude adopter devant des apprenants à niveaux de maitrise inégaux du français ? Cette situation ne risque-t-elle pas de créer des inégalités dans la maitrise des autres disciplines ?
  • Quel rapport entre « langue-s d’enseignement » et « interdisciplinarité » ?
  • Quel est l’état des lieux des options internationales du baccalauréat marocain ? (formation des enseignants, programmes, évaluation des acquis des élèves, défi politique, etc.)
  • Où en est l’état de la recherche en didactique dans ce domaine ?
  • Quels outils interdisciplinaires pour faire face à un public hétérogène ?

D’autres questionnements demeurent possibles.

Les textes soumis devront être envoyés avant le 15 février 2018 aux adresses suivantes : amefcontact@gmail.com et baidabdel@yahoo.fr. Ils seront évalués de manière anonyme par le Comité Scientifique.

Les articles ne doivent pas dépasser 15 pages avec une police Times New Roman, taille 12 et interligne 1,15.

Ce numéro de la revue Recherches Pédagogiques, coordonné par Abdellah Baïda, verra le jour en juillet 2018 à l’occasion de la tenue du Congrès de la Commission du Monde Arabe (CMA) de la Fédération Internationale des Enseignants de Français (FIPF) qui aura lieu à Agadir du 24 au 28 juillet 2018.