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Le mythe, un intervalle du monde

Le mythe, un intervalle du monde

Publié le par Amandine Mussou (Source : Mathilde Branthomme)

Journée d'étude annuelle Penser la théorie

Le mythe, un intervalle du monde

Savoir des « chansons pour les sirènes » c'est faire taire les autres voix.

Pour triompher, le mythe ne s'offre jamais directement au savoir, mais éveille le désir d'entendre, ainsi créant des temples dans l'ouïe…

(Apollinaire, Rilke, Brunel).

La critique réserve souvent au mythe un espace herméneutique qui se décrit comme intervalle entre soupçon (point de vue épistémologique qui plaide pour la démythification) et transcendance (point de vue éthique ou théologique qui proscrit le mythe). C'est de cet intervalle que nous aimerions nous éloigner en évaluant le mythe comme : inquiétante familiarité, dess(e)in, dépossession, échappatoire, construction identitaire, bêtise et babélisme. Dans notre démarche, nous investissons la figure qui questionne le mythe comme art caché dans les profondeurs de la nature (Kant), ou comme pouvoir de la nuit porté au centre de la lumière (Blanchot). La figure relève-t-elle à la fois du muthos et du logos dans une pensée qui apparaît dans un intervalle autre, revisité, un espace libérateur de toute dichotomie et hiérarchie ? Pour répondre à cette question, il s'agit, d'une part, de mettre à l'épreuve l'efficacité figurale propre au muthos dans l'illustration des concepts qui naissent de lui et, de l'autre, il s'agit de comprendre comment les concepts illuminent et dynamisent à leur tour les figures mythiques. À cette fin, nous nous éloignerons de l'étude intrinsèque des supports artistiques qui véhiculent le mythe : le littéraire, le pictural, la musique, le filmique, le cyberespace, etc. Il ne s'agit pas de restituer les particularités de ces supports qui récupèrent le mythe, ou la façon dont différents mythes les structurent. Il s'agit de chercher la correspondance entre le mythe et la pensée à travers des figures vues depuis ce nouvel intervalle. Nous admettrons donc que le mythe se comprend à l'échelle de l'engagement qu'il produit en nous (Gusdorf), qu'il continuera à produire en nous. Ainsi, bien que le mythe, par ses particularités, renvoie au commencement, notre démarche l'oriente vers l'à venir. La question centrale de notre étude est : « Que puis-je espérer ? » (Kant). Le mythe comme intervalle prolonge-t-il l'ordre de l'espoir ?

Programme de la journée d'étude

9 :30 -10 :00 Accueil des participants

10 :00-10 :30 Ouverture : discussion des participants

« Aujourd'hui, le mythe entre soupçon et transcendance »

10 :30 - 11 :00 Mirella Vadean, Université Concordia

« Figures mythiques/D'une inquiétante familiarité »

11:00 - 11:30 Jason R. D'Aoust, The Centre for the Study of Theory and Criticism, University of Western Ontario

« Les dess(e)ins d'Orphée: le mythe de la musique »

11 :30 - 12 :00 Audrey Lemieux, Université du Québec à Montréal

« La figure mythique de Faust ou la figure de l'angoisse »

12 :00 - 14 :00 Lunch

14 :00 - 14 :30 Christina Jürges, Université de Montréal

« Chinese-Canadian Odyssey: traces of past and present in Jen Sookfong Lee's The End of East »

14 :30 - 15 :00 Valérie Cools, Université Concordia

« Le mythe comme échappatoire : Réalité et myth-making dans les animés de science-fiction »

15:00 - 15:30 Pause-café

15 :30 - 16 :00 Guillaume Bellon, Université du Québec à Montréal

« Soi-même comme mythe : la bêtise de Barthes dans Incidents »

16 :00 - 16 :30 Charles-Robert Simard, Université de Montréal

« Actualité de Babel. Entre dispersion des langues et dissémination du sens, le revampage d'un mythe fondateur »

16 :30 - 17 :00 Synthèse et clôture de la journée

17 :00 Vin d'honneur

*Chaque communication individuelle de vingt minutes sera suivie d'une période de discussion de dix minutes.