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Appels à contributions
Le mysticisme entre amour de la folie et folie de l’amour (Meknès, Maroc)

Le mysticisme entre amour de la folie et folie de l’amour (Meknès, Maroc)

Publié le par Université de Lausanne (Source : CRMF-MEKNES)

Appel à contribution

L’Equipe de Recherche en Didactique des langues, des Lettres et des Sciences Humaines(ERDLLSH) organise en collaboration avec le Laboratoire de recherche en Communication, Interculturel, Genre, Art, Langue et Sociétés, (Larcigals) une journée d’étude sous l’intitulé

Le mysticisme entre amour de la folie et folie de l’amour

L’expérience mystique est d’abord un langage connu et défini par l’excès puisqu’elle forme une représentation de la non-représentation : une situation purement existentielle où le langage et la langue se trouvent sans référents dans la mesure où l’on exprime l’état intérieur de l’homme (al-Bāṭin). Le discours et le verbe mystique créent des effets de sens à la fois singuliers et innovants. Ils franchissent les limites de l’expressivité, au risque même du silence. L’écriture mystique avec sa poétique et sa rhétorique glisse du religieux au profane et du fini à l’infini. La question essentielle devient dès lors celle de la relation du langage de la mystique et de la mystique du langage au profit de la réalité d’une illumination.

Est mystique l’écrivain de l’au-delà des choses qui d’un mouvement vigoureux tente d’échapper au monde sensible et à toute explication de texte. Tel qu'il est défini, le mysticisme existe dans toutes les religions du monde. Toute expérience mystique met au centre de ses préoccupations l’amour (al-ub) pour définir l’homme et le distinguer de toute autre espèce vivante. Dans ce sens, al-Ḥub chez les soufis prend différentes représentations et images ; d’un côté, il prend la forme du nom d’une femme à savoir Laylā, de l’autre, l’amour est associé à la folie engendrée par la passion inconditionnelle, sans limite, l’Agapé.

Exalter l’amour à travers un nom féminin n’est pas arbitraire, il se justifie par la charge symbolique qu’elle a puisqu’elle est la représentation absolue de l’amour : amour de dieu, amour maternel, amour charnel. Ibn Arabi, grand mystique et érudit, auteur de L'Interprète des désirs : Turǧumān al-Ašwāq dont le thème principal est l’amour. Cet amour est à la fois une quête de l’amant divin et de l’amant profane à savoir la jeune iranienne nommée Nizhâm. Ainsi, l’amour devient plus complexe à définir et à cerner puisqu’il est  fait d’images et d’états chez les soufis arabo-musulmans.

L’éclosion de l’amour (al-ʿišq) n’est pas associée à l’affectivité humaine mais à une énergie métaphysique qui transcende l’entendement. Dans ce sens, le texte mystique vient montrer, par l’expérience mystique qu’elle transmet, une différence subtile entre amour (al-Ḥub) et éclosion de l’amour (al-ʿišq). A travers la poésie mystique, on retrace le processus de l’éclosion de l’amour (al-ʿišq) qui chez les soufis dépasse l’amour (al-Ḥub). 

Parmi les mystiques musulmans qui communiquent ces mystères et éclaircissent ces subtilités d’ordre existentiel, on peut citer Ǧalālal-DīnRūmī, né en 1207 à Balkh, qui a chanté l’Amour dans une transe mystique : « Un amour est venu, qui a éclipsé tous les amours. Je me suis consumé, et mes cendres sont devenues vie. De nouveau mes cendres par désir de ta brûlure sont revenues et ont revêtu mille nouveaux visages. »

Actuellement, le mysticisme forme un discours universel qui a contaminé et influencé plusieurs disciplines des sciences humaines notamment la philosophie et la littérature. En prenant le cas de cette dernière, la pensée mystique se glisse à travers l’intertexte qui assure la dimension universelle du texte. L’amour est présent en tout un chacun et c’est à travers une expérience mystique que l’être parvient à l’éclosion de l’amour (al-ʿišq). C’est le caractère inné et universel de cet amour mystique qui attire la littérature elle-même partageant ce trait de caractère.

Cette journée d’étude vise à rassembler lecteurs, chercheurs et spécialistes du mysticisme pour traiter de ses systèmes d’écriture et de ses multiples modes de pensée dans leurs dimensions pluridisciplinaires à travers des études théologiques, philosophiques, littéraires et sociales. De nos jours, plusieurs lectures et interprétations s’imposent au texte mystique pour éviter toute lecture systématique et hermétique. Dans ce sens, comment pourrait-on lire et interpréter l’œuvre mystique ? Dans quel sens l’amour définit-il l’essence existentielle de l’homme dans la pensée mystique ? Comment se caractérise son langage ? Qu’est-ce qu’un mystique en littérature ? Quelle relation pourrait-on trouver dans cette intersection entre littérature et mysticisme ? Dans quelle mesure pourrait-on l’enseigner ?

Axes de recherche :

Amour et identité en mysticisme.

Le discours mystique au féminin.

Amour et folie ou la pensée mystique.

Littérature, philosophie et mysticisme.

Art et pensée mystique.

Mysticisme et didactique.

Textes mystiques et traduction.

Voyage mystique.

Nous serons ouverts à des propositions traitant de toutes les expériences mystiques de toutes les religions et les croyancesafin de donner une lecture contemporaine mais aussi large de l’écriture soufie

Modalités de participation :

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 30 novembre 2021 aux deux adresses suivantes :

Responsable :

Pr. Saliha ARZAZ

@ :salihaarzaz@gmail.com

Tel : +212628289997

Coordinateur :

Pr. Hassan Fathi 

@ : mr.fathi.hassan@gmail.com

Tel : +212696130121

Délais :

■ Soumission de proposition : avant le 30 novembre 2021

■ Notification aux auteurs : le 15 décembre 2021

■ Soumission de l’article fini : le 30 janvier 2022

Nous acceptons les textes en arabe, en anglais et en français.

Les travaux de la journée d’étude donneront lieu à un ouvrage collectif. Les articles seront soumis à une évaluation en double aveugle avant une éventuelle publication en juillet 2022.

Le résumé de 300 mots doit être accompagné d’une notice bio-bibliographique en respectant le système TIMES NEW ROMAN en taille 12 et interligne 1,5. Les auteurs doivent également respecter le système de transcription ARABICA.

Comité scientifique :

  • Zohra LHIOUI, F.L.S.H., Université Moulay Ismail, Meknès.
  • Mohammed LAHDAHDA, F.L.S.H., Université Moulay Ismail,Meknès.
  • Nejmeddine KHALFALLAH, LIS-Université de Lorraine, Nancy.
  • Abdelmounim EL AZOUZI,  F.L.S.H., Université Sidi Mohammed BEN ABDELLAH, Fès Sais.
  • Mohammed ZIDANE, CRMF, Meknès.
  • Rachid HAJJIRA, CRMF, Meknès.
  • Mohammed Nabih, F.L.S.H., Université Sidi Mohammed BEN ABDELLAH, Fès Sais.
  • Abdellah STITOU , F.L.S.H., Université Moulay Ismail, Meknès, LaRCIGALS.
  • Amal CHEKROUNI, F.L.S.H., Université Moulay Ismail, Meknès, LaRCIGALS.
  • Saliha ARZAZ, CRMEF de Meknès.
  • Ahmed BACHNOU, F.L.S.H., Université Sidi Mohammed BEN ABDELLAH, Fès Sais.
  • Ouidiane ELAREF, Faculté de langue arabe, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Laboratoire Linguistique et Référentiels Culturels.

Comité d’organisation :

  • Saliha ARZAZ, CRMEF de Meknès.
  • Hanae FILALI, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Moulay Ismaïl de Meknès (LaRCIGALS).
  • Hassan FATHI, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Moulay Ismaïl de Meknès.
  • Mohssine FATHI, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Moulay Ismaïl de Meknès.
  • Omar El FATHI, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Moulay Ismaïl de Meknès.