Présentation du livre : Le Mérite des femmes de Moderata Fonte
(trad. et éd. Frédérique Verrier, Presses Rue d'Ulm, 2002)
Mardi 14 janvier, 18h30. Istituto Italiano di Cultura Hôtel de Gallifet 50, rue de Varenne. 75007 Paris.
Intervenants: Anna Fontes (Paris III), Christiane Klapish (EPHE), Frédérique Verrier (Paris IV), Jean Claude Zancarini (ENS Lyon).
Modesta Pozzo (1555-1592) s'illustra, sous le pseudonyme de Moderata Fonte, dans plusieurs genres littéraires, mais se distingua tout particulièrement dans le poème épique (Tredici canti del Floridoro) et le traité en prose. Le mérite des femmes, son ouvrage le plus célèbre, fut publié posthume en 1600. Ce traité en forme de dialogue se déroule en deux journées et met en scène sept devisantes dont l'âge et le statut civil varient à défaut de l'extraction sociale et géographique, puisqu'elles sont toutes issues de l'aristocratie vénitienne. Le procès qu'on célébrera dans ce dialogue après avoir réparti les rôles entre "accusation" et "défense" du sexe masculin sera toutefois moins sommaire qu'on ne pourrait le craindre. Le militantisme apparent du traité est miné par l'ambivalence des positions féminines et déporté de son axe principal par la curiosité des devisantes qui les induit à toutes sortes de digressions.
La littérature consacrée à la dignité et excellence des femmes connut à la Renaissance une grande vogue intellectuelle et éditoriale en Italie et en Europe. Le mérite des femmes, sorte de Cité des Dames écrit à la fin du XVIe siècle, est un des ouvrages les plus importants de cette production.
Cette traduction et édition française, publiée par Frédérique Verrier aux Presses de l'ENS (2002) souligne les mérites littéraires et le potentiel historique d'un texte qu'on ne saurait réduire à un bréviaire pré-féministe.