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Le livret de ballet, un objet littéraire ? Écrivains et chorégraphes en France des années 1910 aux années 1960 (Delphine Vernozy)

Le livret de ballet, un objet littéraire ? Écrivains et chorégraphes en France des années 1910 aux années 1960 (Delphine Vernozy)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Delphine Vernozy)

Delphine Vernozy soutiendra sa thèse de doctorat : "Le livret de ballet, un objet littéraire ? Écrivains et chorégraphes en France des années 1910 aux années 1960"

le jeudi 3 décembre 2015, à 14h

Cette thèse en littérature française a été préparée à l'université Paris-Sorbonne sous la direction de M. Didier Alexandre.

Le jury sera composé de : 

M. Guy Ducrey, professeur à l'université de Strasbourg

Mme Hélène Laplace-Claverie, professeur à l'université de Pau et des Pays de l'Adour

M. Michel Murat, professeur à l'université Paris-Sorbonne.

La soutenance aura lieu dans la salle des Actes de la Sorbonne. Vous pouvez y accéder par le n° 1 de la rue Victor-Cousin (Paris 5e). En raison des contrôles de sécurité renforcés, vous ne pourrez accéder au bâtiment de la Sorbonne que si vous êtes muni d'une pièce d'identité et d'une invitation nominative. Si vous souhaitez assister à la soutenance, merci d'écrire à l'adresse suivante delphine.vernozy@gmail.com avant le 30 novembre.

Résumé :

Destiné à se métamorphoser en danse, le livret serait un texte transitoire, et par là même privé de valeur littéraire. Pourtant, des Ballets russes aux années 1960, les collaborations entre le ballet et les écrivains connaissent un essor sans précédent. Jean Cocteau, Blaise Cendrars, Paul Claudel, Louis-Ferdinand Céline, René Char, Jean Anouilh, Jean Genet ou Eugène Ionesco furent tous auteurs de livrets. Que cherchent les écrivains dans cette forme a priori éphémère ? S’agit-il de s’emparer du livret en poète, de le délivrer de son statut utilitaire pour en faire une œuvre littéraire, digne d’être appréciée pour elle-même ? Il semble aussi que le livret tire sa valeur de l’accès qu’il donne à un espace autre, celui de la création collective et du spectacle, d’une œuvre où la scène et le corps éclipsent les mots et où l’écrivain peut rompre avec la littérature pour se rêver chorégraphe. Cette double tendance place le livret au cœur des évolutions qui travaillent les champs littéraire et chorégraphique au xxe siècle. Tandis que la littérature voit son statut d’art dominant vaciller, la danse conquiert son autonomie et le chorégraphe s’affirme. Persistant à fonder la danse sur le texte, à rebours des recherches de la danse moderne, le ballet conserve à l’écrivain sa place dans la création chorégraphique pour mieux interroger la préséance du verbe. Qu’est-ce que la littérature ? qu’est-ce que la danse ? telles sont dès lors les questions que pose le livret de ballet.