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Le lieu commun

Le lieu commun

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Marc Rolland)

Unité de Recherche  HLLI - Axe:  Frontières - Limites - Echanges

Equipe CERCLE

Symposium pluridisciplinaire  2011- 15-16 mars 2011

responsables : Marc Rolland , ClaireJardillier.


Le lieu commun


A l'instar de certainsthèmes littéraires qui, en raison de leur récurrence, finissentpar exercer la même fonction qu'un mythe, accédant au rang demythes littéraires, certains lieux communs, dans le pleinsens du mot, ont, pour des raisons évidentes ou mystérieuses, faitflorès au point de devenir emblématiques d'une certaine littératureet d'un certain cinéma, d'en être indissociables comme cadre d'uneaction décisive, et de figurer, par conséquent, comme marqueurs dece type de création. Il en est dont la genèse est facile àétablir: le château gothique, jailli de l'imagination d'AnnRadcliffe ou de Horace Walpole, a abrité en ses murs des Moinesmaléfiques, des vampires transylvaniens, la lignée maudite desUsher; au XXe siècle, à grand renfort de carton-pâte, il est lapièce maîtresse des films de Roger Corman et de tant d'autres,tandis que sa forme kafkaïenne domine la trilogie inclassable deGormenghast, sans oublier le dernier refuge des dieux del'Olympe, le sinistre manoir flamand de Malpertuis.

Le western, bien entendu,serait inexistant sans ses fortins, ranchs, prisons et saloons. Et cedernier, ne serait-il pas pour quelque chose dans la proliférationdes auberges qui font se rencontrer, dans tant de romans fantasy,aventuriers, mages, mercenaires, sous l'égide de l'équivalentmédiéval du barman tantôt bienveillant, tantôt inquiétant,dans tous les cas capable de maintenir l'ordre dans son royaume oùbière ou cervoise coulent à flots ? L'on sait que l'auberge de la« Vulgar Unicorn » est le point de départ de la douzainede volumes de Thieves' World, vaste fresque collective dans ledomaine de la Fantasy. A moins que ce lieu, si parfaitementreprésenté par l'auberge de Bree ne soit le tribut du Maîtred'Oxford à ses pubs bien-aimés.

Et qu'en est-il du fort(à distinguer du château, bien entendu), symbole de la césureterritoriale entre barbarie et civilisation dans tant de Westerns,dans les épopées cinématographiques dédiées à l'Empirebritannique, symbole aussi de l'attente et de la persévérance dansla répétition sans objet d'un rituel militaire chez Buzzati etGracq ?

Nous voyons que ces lieuxcommuns servent non seulement à rassembler dans un réseaud'échanges, des personnages variés, venus des quatre coins del'univers de l'oeuvrecinématographique ou littéraire, mais aussi à faire exception, àborner par ses limites physiques un refuge, un huis-clos, un modèlede société. Avants-postes, ou refuges intérieurs, ces lieux sontbien souvent à la frontière de l'inconnu, de l'imprévisible, dessolitudines vastae où tout peut survenir d'un instant àl'autre, marquant le bâti face au naturel, ou l'inverse

Dans cette thématique,nous nous intéresserons tout particulièrement à la genèse de ceslieux: imitation, association, clin d'oeil,ou, tout simplement, répétition d'une figure imposée dont on aoublié l'origine, au point qu'une trouvaille moderne soit devenueemblématique d'un monde plus ancien.

Les propositions sont à envoyer par courrier électronique pour le 31 octobre au plus tard:

 Marc ROLLAND - garryowen@wanadoo.fr

  • Responsable :
    U.R. Histoire, Langues, Littérature et l'Interculturel (EA 4030)
  • Adresse :
    Université du Littoral - Boulogne sur Mer