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Le lecteur, enjeu de la fiction

Le lecteur, enjeu de la fiction

Publié le par Audrey Lasserre

Le lecteur, enjeu de la fiction
Journée d'étude Jeunes Chercheurs (euses) du CERACC - 11 juin 2005
Appel à communications


écrire un livre c'est écrire un lecteur
Pascal Quignard


Dans le cadre d'une réflexion menée sur le roman des années cinquante au contemporain, nous proposons une journée d'étude consacrée aux rôles et aux représentations du lecteur. Trente ans après la parution de Lector in fabula, nous voulons questionner cette « instance d'actualisation » que postule ou refuse le texte fictionnel.

Le lecteur mis en jeu ?
Si la fiction est communément définie comme un hors-jeu référentiel, les récits littéraires contemporains tendent à jouer aussi de leur propre cadre de référence. Tandis que les flottements narratifs et énonciatifs déjouent la stabilisation d'un mode de lecture, la fiction met en jeu sa relation avec le lecteur, se jouant de lui et interrogeant son désir de poursuivre sa lecture. Une figure de lecteur implicite semble se dessiner, un lecteur contrarié, trompé, provoqué, un lecteur sans cesse mis à l'épreuve dans des textes relevant plus de la « jouissance » que du plaisir.

Le lecteur en joie ?
Structures déceptives, contradictions, glissements : par ces dispositifs, la lecture d'un récit, qui repose traditionnellement sur une herméneutique linéaire, se voit contrariée. Le jeu avec les catégories logiques et chronologiques, qui structurent notre compréhension d'une histoire, induit un protocole de (re)lecture et des compétences atypiques. Dès lors, si la fiction oriente dans une certaine mesure sa lecture, elle semble bien plus promouvoir une éthique lectoriale, qui mériterait d'être définie. Le brouillage des repères dans un univers fictionnel flottant sollicite une participation active du lecteur à la production du sens : « ouverte », l'oeuvre appelle le lecteur à collaborer à l'écriture, à moins qu'elle ne le fasse renoncer à la quête d'un sens plein pour jouir de la matérialité du texte, de ses signifiants et de son insignifiance.

Le lecteur (dé)joué ?
Destinataire, le lecteur est également source d'inspiration pour l'écrivain : il apparaît au sein de figures nombreuses et ambivalentes, tendues entre prescription et proscription. Réponse paradoxale de la fiction à la théorie littéraire : « machine à produire des lectures » (Michel Charles), le texte serait aussi machine à défaire le lecteur, ou à s'en défaire.

Les propositions de communication (1500-2500 signes) devront parvenir par courriel à l'adresse suivante : lecteur@laposte.net le 30 avril 2005 au plus tard.

Camille Deltombe et Aline Marchand, pour l'équipe des jeunes chercheurs du CERACC, Mathilde Barraband, Sabrinelle Bédrane-Tsalpatouros, Audrey Camus, Camille Deltombe, Johan Faerber, Audrey Lasserre, Aline Marchand, Aurélien Pigeat.
Journée d'étude sous la direction scientifique de Marc Dambre.

Centre d'Études sur le Roman des Années Cinquante au Contemporain (CERACC)
UMR 7171 « Écritures de la modernité »
Université Paris 3 CNRS
Directeur : Marc Dambre
Secrétaire : Bernard Alazet