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Le Jardin dans les arts, domaine pictural domaine scénique

Le Jardin dans les arts, domaine pictural domaine scénique

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Gérard LOUBINOUX)

COLLOQUE
LE JARDIN DANS LES ARTS :
DOMAINE PICTURAL ET
ARTS DE LA SCÈNE

Organisé par :
- le CRRR (Centre de Recherches Révolutionnaires et Romantiques) Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II
- le LAPRIL (Laboratoire Pluridisciplinaire de Recherches sur l'Imaginaire Littéraire) Université Michel de Montaigne – Bordeaux III


Clermont-Ferrand - Université Blaise Pascal, 22 et 23 novembre 2007
Responsables scientifiques : Gérard LOUBINOUX, Hélène SORBÉ.

Inscrit dans une série de rencontres et publications axées sur la thématique de la fleur et du jardin dans la littérature et les arts aux XVIIIe et XIXe siècles, ce colloque comportera deux volets, tous deux relevant de la représentation dans ses dimensions spatiales et temporelles : représentation picturale, représentation théâtrale.

Volet I :
- L'artiste, la fleur et le jardin aux XVIIIe et XIXe siècles
- Les perspectives picturales du jardin aux XVIIIe et XIXe siècles : de la représentation du jardin d'artiste à la fleur de peinture.

De tout temps et de bien des manières, l'univers botanique, qu'il s'agisse de la fleur, de la flore ou du jardin, a entretenu des relations privilégiées avec l'art et particulièrement la peinture. Combien d'aristocrates, à l'instar de René-Louis de Girardin, n'ont-ils pas théorisé et pratiqué ce goût en relation étroite avec le tableau, le tableau de paysage classique bien sûr (Poussin, Le Lorrain), modèle idéal auquel Hubert Robert a ajouté la fantaisie de ses ruines charmantes ? Réciproquement, un peintre de paysage en vue comme Pierre-Henri de Valenciennes, qui déclarait que le jardin anglais avait tourné la tête à l'Europe entière, n'a-t-il pas théorisé le jardin public à partir des principes même de son art ?
Par ailleurs, missions scientifiques, voyages et collections de plantes mettent à contribution le talent de nombreux peintres (Redouté) ; des techniques novatrices telles que l'empreinte (Humboldt) et plus tard le photogramme Fox Talbot, vers 1840) sont utilisées pour rendre compte, avec des moyens efficaces en un temps réduit, de la richesse végétale des contrées sauvages ou éloignées.
L'horticulture, multipliant les relations entre Occident et Orient, connaît un essor extraordinaire ; pivoines, tulipes, roses et iris entretiennent une folie jardinière. Le jardin de fleurs, avec ses parterres, ses tonnelles et ses plates-bandes, l'emporte sur les parcs aux vertes trouées arborées. En un moment charnière (fin XVIIIe-début XIXe) où déclinent les grandes fortunes et les vastes domaines ouverts sur l'infini de la campagne environnante, la peinture s'apprête à délaisser les profondeurs illusoires de la perspective pour une planéité qui tient de la mosaïque colorée. Un parterre de roses ou de capucines peut devenir une composition prête à l'emploi, pour peu que l'oeil du peintre en saisisse la profusion dynamique et contrastée. On pense au jardin saisi en contre-plongée par van Gogh à Arles et aux “ jardins-palettes ” des impressionnistes (Corot, Monet,Caillebotte), etc. Par bien des aspects, le jardin est partie prenante de la modernité picturale, il la fonde et la stimule.
Enfin, d'un point de vue plus poïétique, de Jean-Baptiste Oudry avec la leçon de la fleur blanche à Matisse avec la stratégie de la capucine, se développe une réflexion d'ordre ontologique sur la peinture même.
Comment l'art renouvelle-t-il la représentation et l'expression du jardin et de la fleur ? Qu'en est-il de leur dimension symbolique et mythique, tant cultivée par le passé ? Que signifie peindre une fleur ou un bout de jardin ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions possibles auxquelles ce volet consacré aux arts plastiques se propose d'apporter des éléments de réponse.

Contact :
Hélène SORBÉ
Professeur d'arts plastiques
Université Michel-de-Montaigne – Bordeaux III
33607 PESSAC CEDEX
e.mail : h.d.sorbe@wanadoo.fr

Date limite pour les propositions de communications : mars 2007



Volet II : Le Jardin porté à la scène.

Pour le théâtre, le temps et l'espace sont des données concrètes, premières et immédiates, liées aux impératifs de la représentation qui en est l'essence même. Dans la période qui nous intéresse l'espace de la représentation est orthogonal, parallélipipédique. Les lois mathématiques de la perspective lui sont consubstantielles. L'espace représenté s'y emboîte plus ou moins aisément. Si les architectures bien circonscrites (le salon, la place…) peuvent conduire à une coïncidence entre espace représenté et espace de la représentation, dès que l'on porte sur la scène les espaces libres, surgissent de très concrètes difficultés. L'espace scénique fonctionne alors à l'emporte-pièce auquel il soumet le vaste monde. Cependant la nature se plie mal à la logique orthogonale, tant et si bien que les espaces libres sont plus aisément suggérés et évoqués que représentés sur scène.
De cette tension entre espaces architecturés - facilement représentables - et espaces libres - avantageusement suggérables - naît une métaphorisation, ou si l'on aime mieux une poétisation, de l'espace comme lieu privilégié du heurt entre mise en ordre et foisonnement, entre mise en forme et fluidité, entre maîtrise et sauvagerie.
Le jardin se situe précisément à la croisée. Espace clos et architecturé, il invite la nature à se déployer sous son contrôle. Il prétend lui imposer une maîtrise. Il est le lieu où la volonté se confronte aux poussées, la retenue aux séductions. Ceci n'est pas propre au théâtre, mais dans la matérialité de la scène le jardin oscille plus que tout autre lieu entre jeu sur l'illusion, appel à la convention, mobilisation de la rêverie. Il joue ainsi un rôle charnière dans la mise en place d'une dramaturgie où le théâtre peut exploiter au mieux sa dialectique propre entre ce qui est donné concrètement à voir et ce qui émerge de la parole ou du geste, entre l'arbitraire des conventions et le vertige des mises en perspective. La sensibilité s'y révèle de façon particulièrement puissante. C'est à ce titre que nous invitons les chercheurs à orienter leurs investigations vers la mise en oeuvre à la fois pratique, technique, et poétique du jardin sur la scène. Ceci inclut les formes scéniques relevant du théâtre lyrique et du ballet.

Contact :
Gérard Loubinoux,
CRRR, Maison de la Recherche,
4 rue Ledru
63000 Clermont-Ferrand

Date limite pour les propositions de communications : mars 2007