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Le héros et la mort dans les traditions épiques

Le héros et la mort dans les traditions épiques

6e Congrès International du Réseau Euro-africain de Recherches sur les Épopées

Université de Strasbourg, 27-29 septembre 2012

Le héros et la mort dans les traditions épiques

L'épopée, écrit Hegel, trouve sa situation la plus convenable dans l'« état de guerre », donc dans des combats où le héros affronte la mort, la donne et souvent la reçoit. Cela implique nécessairement que, dans une certaine mesure, elle mette en oeuvre ce qu'on pourrait appeler une poétique de la mort. Telle est la question que nous souhaiterions voir traitée lors de notre prochaine rencontre, conformément à la proposition qui avait été retenue lors du Congrès de Dakar, en mars 2009.

Cette question se pose aussi bien au plan narratologique que thématique ou stylistique.

C'est d'abord le récit même de la mort du héros qui nous intéresse : Hector, Roland ou Lat Dior meurent au combat, Guillaume au contraire rend paisiblement l'âme au terme d'une longue vie d'exploits et de conquêtes, comme Sunjata dans certaines traditions. Dans quelle mesure les conditions de la mort du héros contribuent-elles à caractériser l'épopée ? Avant de mourir, toutefois, il a vu périr certains de ses compagnons les plus chers sous les coups de l'ennemi, et la mort est alors inséparable de la vengeance, autre élément caractéristique du récit épique.

Cette mort donne par ailleurs lieu à des rites funéraires, qui correspondent sans doute à des traditions culturelles définies de longtemps, mais qui s'inscrivent aussi dans un rapport de la mort au sacré. Le sort de l'âme après la mort est souvent évoqué, descente aux Enfers ou (notamment dans les chansons de geste) montée au paradis et accession à la sainteté. Le moment de la mort prend ainsi sens par rapport aux croyances de la collectivité à laquelle appartient le héros, et aux valeurs qu'il est ainsi appelé à incarner, ou plutôt donne à la vie héroïque un sens susceptible de contribuer à la définition d'une identité collective.

Enfin l'épopée est nécessairement poésie, et le récit de la mort subie comme de la mort contemplée ou infligée donne lieu à des modes d'expression particuliers, cris vengeurs, glorifications, éloges funèbres, déplorations, etc. Il y a là matière à établir une stylistique comparée.

Telles sont, parmi d'autres, quelques-unes des pistes que nous aurons à explorer lors de cette rencontre, qui se tiendra à l'Université de Strasbourg les 27, 28 et 29 septembre 2012.

Afin de l'organiser dans les meilleures conditions, nous souhaitons recevoir les propositions de participation avant le 15 octobre 2011 à l'une des adresses suivantes:

ott.muriel@wanadoo.frrfonkoua_2@hotmail.com, oujpierre.martin@univ-artois.fr.

 

Muriel Ott, Professeur à l'Université de Strasbourg

Romuald Fonkoua, Professeur à l'Université de Strasbourg

Jean-Pierre Martin, Professeur émérite de l'Université d'Artois, Président du REARE