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Le fait religieux interrogé par les chercheurs. Constructions disciplinaires

Le fait religieux interrogé par les chercheurs. Constructions disciplinaires

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Catherine NICOLAS)

Le fait religieux interrogé par les chercheurs

Constructions disciplinaires  

Séminaire du Centre Interdisciplinaire d'Etude du Religieux (CIER - MSH Montpellier)

 

Après le « Corps témoin du religieux : preuves et épreuves » qui avait fait l’objet des séminaires de 2011 et 2012, le CIER (Centre interdisciplinaire d’Etude du Religieux), créé en 2006 dans le cadre de la MSH de Montpellier, a commencé au cours de l’année 2013 à explorer une nouvelle thématique : « Le fait religieux interrogé par les chercheurs. Constructions disciplinaires ». Il nous avait semblé opportun de faire un « pas de côté », laissant pour un temps la précision des objets circonscrits, les interrogations immédiatement saisissables, afin de nous interroger sur nos pratiques de chercheurs et d’examiner comment la recherche, dans toutes les disciplines, envisage la question du religieux. Comment le religieux oriente-t-il certaines hypothèses scientifiques ? Comment la recherche rencontre-t-elle le fait religieux, l’écarte-t-elle, s’en tient-elle à distance, ou en fait-elle le cœur même de son interrogation ? Ces questionnements sont-ils plutôt liés à la logique interne de la discipline ou à la spécificité de l'objet « religieux »? La dimension anthropologique du religieux donne-t-elle l'illusion que l'objet est un donné dont il importerait peu d'interroger la façon dont on le construit ? Autant de questions que nous comptons reprendre en 2014. Le développement  de cette nouvelle thématique au cours de l’année 2013 nous a montré qu’elle résistait et c’est au titre de cette résistance que nous avons décidé de poursuivre notre réflexion dans une claire volonté d’évolution de nos champs d’études et de notre façon de les aborder.

Les quatre premiers séminaires ont été animés successivement par Jean-Paul Willaime, Directeur d’Études à l’EPHE et Coordinateur du réseau européen de l’Institut Européen en Sciences des Religions, Allan Doig, fellow et aumônier de Lady Margaret Hall (Oxford), Béatrice Pérez, MCF en Études Hispaniques de Paris IV, dans le cadre de notre partenariat avec l’université de Sherbrooke, Francis Messner de l’équipe Droit et religions hébergée par la MISHA de Strasbourg et Vincente Fortier Directrice de l’UMR Dynamiques du Droit de l’UM1. Ces rencontres nous ont permis une première approche interdisciplinaire où ont été sollicités la sociologie, l’histoire et l’histoire de l’art, la théologie et le droit. Les « Journées Jeunes Chercheurs » qui auront lieu les 17, 18 et 19 octobre 2013 permettront d’étendre considérablement le champ des interrogations.

Dans le prolongement de ses recherches, le CIER se propose d’élargir sa réflexion concernant le religieux autour de la question de la mise en espace qui a été amorcée lors de l’intervention d’Allan Doig. La puissance normative des contenus religieux induit-elle des agencements spécifiques des lieux et des espaces, des rythmes des sociétés (urbanisme, architecture, calendriers…). Il nous importe aussi d’ouvrir notre réflexion à des terrains que nous n’avons pas abordés en 2013. Par exemple, que dit la philosophie sur la question de l’engagement du point de vue et qu’en est-il lorsqu’une pensée ou un courant de pensée rencontre l’objet religieux ? Dans le domaine de la littérature, ce sont le statut et les contours religieux du texte qui demandent à être questionnés. Sur un autre terrain encore, l’objet religieux confronté à la variable politique et culturelle est une dimension qui entre de plain pied dans notre recherche : la modernité ne devait-elle pas signer d’une certaine façon le dépérissement progressif du religieux, du moins son éviction de la sphère publique ? Qu’ont à dire, les politologues, les sociologues, les économistes, les philosophes nouvellement saisis par ce retour très contemporain du religieux (certains parlent de retour du refoulé) qui génère positions, conflits tant au niveau local – au niveau du quotidien des sociétés - qu’au niveau mondial, alors qu’on imaginait il y a une trentaine d’années, selon les perspectives évolutionnistes les plus autorisées, qu’ils étaient d’un autre temps ? LE CIER souhaiterait également questionner les disciplines en prise directe avec « le terrain », anthropologie, ethnologie…, pour lesquelles la rencontre avec le religieux est immédiate. Il ne s’agit là que de pistes qui peuvent être élargies, augmentées… : le CIER n’entend pas poser pour cette thématique un objet de recherche ou une façon de le saisir, mais accueillir les interrogations singulières des chercheurs dans les disciplines les plus variées.

Modalités

Les propositions doivent parvenir avant le 10 octobre 2013 à anita.gonzalez-raymond@univ-montp3.fr ou luc.borot@univ-montp3.fr.

Les communications prononcées pendant les séminaires ont vocation à paraître dans notre revue Cahiers d’Études du Religieux – Recherches interdisciplinaires (http://cerri.revues.org)..

Calendrier 2014 : le CIER organisera 5 rencontres le vendredi (24 janvier, 21 mars, 23 mai, 10 octobre, 21 novembre).