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Le fait divers: (a)normalité, marginalité et banalité dans le roman contemporain

Le fait divers: (a)normalité, marginalité et banalité dans le roman contemporain

Publié le par Emilien Sermier (Source : Francis Langevin)

 

Dans le cadre du Congrès de l'APFUCC qui se tiendra à l'Université Brock (Saint Catherines, Ontario) du 25 au 28 mai 2014, nous sollicitions des propositions de communication pour un atelier intitulé

«Le fait divers: (a)normalité, marginalité et banalité dans le roman contemporain»

Brock University (Saint Catherines, Ontario) - 25 au 28 mai 2014

 

Cadre de réflexion

Merleau-Ponty, Leiris, Barthes et Foucault, parmi d’autres, ont été attentifs au fait divers et ont tenté d’en saisir le sens et la portée. Cet engouement pour le fait divers dont témoigne son étude par des philosophes et des théoriciens de la littérature de premier ordre participe-t-il d'une fascination partagée pour l'extraordinaire ou de l'institution moderne de nouvelles figures banalisées que sont le tueur en série, le voleur, le violeur, l'insensé, le grand lésé ? Cette tension intéresse plus particulièrement le roman contemporain. Si le fait divers est à la source du souffle romanesque du roman du XIXe siècle chez Balzac, Flaubert et Zola, il traverse le XXe et essaime dans tous les genres, de Proust (L'affaire Lemoine) à Jauffret (Claustria), en passant par le Surréalisme (Violette Nozière), Camus (Le malentendu) et Genet (Les bonnes). Ses configurations narratives renouvelées, voire la résistance de ses topiques, laissent entrevoir la capacité d'analyse et de mise en discours de la littérature, « ce que peut la littérature », ainsi que le titrait un collectif récent. Quelle est la place que se taille le roman contemporain devant le fait divers ?

Le fait divers fluctue entre l'événement et le fait de société mais il demeure une inépuisable matière pour des écrivains contemporains aux projets tranchés – Le Clézio, Modiano, Daeninckx ou Carrère. Au cours des dernières décennies, certains faits divers ont marqué la littérature de façon répétée et ont été explorés avec fascination dans des récits à vocation polémique ou analytique – le dossier Villemin (Marguerite Duras, Philippe Besson), l'affaire Florence Rey (David Foenkinos, Gwenaëlle Aubry), l'assassinat d'Ilan Halimi (Morgan Sportès, Thierry Jonquet). Les formes que prennent les récits qui (ré)inventent le fait divers, le subvertissent ou s’en nourrissent feront l’objet de cet atelier pour cerner les motivations et les modalités de l'écriture de l’anormal, du marginal ou, tout au contraire, de la banalité de l’actualité.

Nous entendons nous concentrer plus spécifiquement sur la littérature d’expression française contemporaine, mais nous voudrions aussi jeter un éclairage historique plus étendu sur l'écriture du fait divers afin de mieux faire ressortir les orientations et les spécificités les plus récentes. Nous serons en particulier attentifs aux phénomènes de remédiatisation (fictive ou avérée) de l’archive partagée que serait le fait divers. Cette remédiatisation peut prendre la forme, par exemple, de la réécriture–enquête ou, à l’autre extrême, celle de la transformation exploratoire du micro-récit, de l’anecdote, en passant par des dispositifs qui positionnent de façon plus ambiguë la part du discours de savoir et celle de l'imaginaire.

Date limite pour l’envoi des propositions : le 15 décembre 2013

Forme des propositions (à faire parvenir par courriel à l'adresse francis.langevin@utoronto.ca)

  • Titre et résumé de la communication proposée (250 mots)
  • Nom, prénom et affiliation des auteur.e.s

Informations pratiques

  • Les communications, d'une durée de 20 minutes, seront présentées en français seulement.

  • L'adhésion à l'APFUCC est obligatoire pour présenter une communication. 

  • Les étudiant.e.s membres de l'APFUCC peuvent demander le remboursement de leurs frais d'hébergement en chambre universitaire.

  • Les propositions retenues, de même que le programme provisoire, seront annoncés aux participant.e.s avant le 15 janvier 2014.

Responsables :

Francis Langevinfrancis.langevin@utoronto.ca

Pascal Micheluccipascal.michelucci@utoronto.ca

University of Toronto, Études françaises