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Le Dictionnaire de Musique de Rousseau et sa réception européenne

Le Dictionnaire de Musique de Rousseau et sa réception européenne

Publié le par Sarah Lacoste (Source : Emmanuel Reibel)

Colloque international

Le Dictionnaire de Musique de Rousseau et sa réception européenne

29 et 30 mars 2012

Co-organisé par le Centre de Littérature et Poétique comparées de l'Université de Paris Ouest Nanterre La Défense et par l'Ecole Normale Supérieure de Paris, avec le soutien du Centre de Musique romantique française – Palazzo Bru-Zane.

Conçu au coeur des tempêtes esthétiques qui agitent la musique française du XVIIIe siècle, Le Dictionnaire de Musique constitue un ouvrage fondamental si l'on tient compte de l'incroyable descendance qui fut la sienne : intégré au Supplément à l'Encyclopédie (1776-1777) puis refondu dans l'Encyclopédie méthodique (1782-1832), il fut cité ou pillé dans la plupart des compilations terminologiques ultérieures, lu et médité par les musiciens comme par les écrivains de l'époque romantique qui le louèrent ou le critiquèrent pour asseoir leurs propres conceptions esthétiques. De fait, cet ouvrage est passionnant par l'espace transdisciplinaire qu'il ouvre : rédigé par un écrivain, philosophe, musicien et théoricien de la musique, il engage des questions techniques mais également pédagogiques, historiographiques, esthétiques et interculturelles de tout premier plan.

En cette année du tricentenaire de Rousseau, ce colloque visera à montrer combien le Dictionnaire de Musique ne concerne pas seulement la lexicographie musicale du XVIIIe siècle, mais qu'il interpelle plus largement le comparatisme transculturel et transartistique, l'historiographie musicale, l'histoire du goût et de l'esthétique. On se demandera quelle est la spécificité de ce dictionnaire, comparativement à d'autres ouvrages analogues ou contemporains, quelle fut l'histoire de ses éditions, de ses traductions, de ses lectures et de ses utilisations, notamment à l'époque romantique, quelle image et quel statut il accorde progressivement à Rousseau, dans une dynamique d'esthétique de la réception.

Les axes suivants pourront être privilégiés :

I- Les sources et les modèles du Dictionnaire de musique : le genre littéraire du Dictionnaire au XVIIIe siècle, les dictionnaires consacrés à différents arts et les dictionnaires de musique (celui de Brossard notamment), la façon dont Rousseau les a lus, imités, repris ; la relation entre le Dictionnaire de musique et les articles musicaux de l'Encyclopédie.

II- L'esprit et la lettre du Dictionnaire de Musique : on pourra envisager des questions rédactionnelles (choix des entrées, structure des articles, lexicographie, innovations et lacunes du dictionnaire), esthétiques (mythes rousseauistes de la musique, relation entre musique et langage, panthéon musical de Rousseau, querelles sous-jacentes, interculturalité polémique), musicologiques (discours sur les formes et les genres, pédagogie musicale, organologie, théorie de la musique).

III- La réception du Dictionnaire de Musique : on s'attachera à la fois à la réception du dictionnaire dans la musicographie des XVIIIe et XIXe siècles (Encyclopédie méthodique, La Cépède, Castil-Blaze, Fétis, etc.), dans l'enseignement de la musique (au Conservatoire de Paris, notamment) ; on montrera ce que les musiciens (de Grétry et Viotti à Wagner) et les écrivains (de Senancour à la génération des romantiques) ont lu, compris, retenu du Dictionnaire, et les critiques qu'ils apportent à Rousseau pour façonner progressivement un nouveau discours sur l'harmonie, la mélodie, l'opéra, la sensibilité, l'effet, le goût, etc. On s'attachera également aux rééditions, aux traductions et aux usages du Dictionnaire de musique jusqu'à aujourd'hui afin de comprendre son rôle dans l'historiographie musicale et dans la construction de Rousseau comme figure fondatrice des questions transartistiques et transculturelles.

Les propositions de communication sont à adresser jusqu'au 1er mai 2011 à Emmanuel Reibel (emmanuel.reibel@gmail.com). Elles seront examinées par le comité scientifique, composé de Jean-Pierre Bartoli (Université Paris-Sorbonne), Jacques Berchtold (Université de Genève), Guillaume Bordry (Université Paris-Descartes), Brenno Boccadoro (Université de Genève), Francis Claudon (Université Paris 12 Créteil), Claude Dauphin (Université du Québec à Montréal), Béatrice Didier (Ecole Normale Supérieure), Emmanuel Reibel (Université Paris Ouest Nanterre), Jeanne Roudet (Université Paris-Sorbonne), Jean-Paul Sermain (Université Paris 3).