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Le devenir-roman des Mythologies

Le devenir-roman des Mythologies

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Guillaume Bellon)

« Ledevenir-roman des Mythologies »,

 

Journée d’étude organisée parG. Bellon et P. Vachaud

Dans le cadre du centre derecherche E.CRI.RE

Université Stendhal, Grenoble,le 19 octobre 2007

 

 

Que sont les Mythologies devenues, cinquante ans après leur parution enrecueil ?

 

La réceptioncritique de ces courts textes, quand elle ne dénonce pas leur « terrorismeintellectuel », souligne à l’envi le caractère systématique d’une critiquenourrie d’un marxisme aujourd’hui conventionnel, retrouvant par là le jugement deBarthes lui-même, qui évoquait, à l’occasion de son dernier cours au Collège deFrance, « l’extrême difficulté (ou le courage) à ne pas donner le sens, unsens » aux incidents qui nourrissent le discours de critique de la doxa. Sans former hapax, les Mythologies apparaissent comme parole datée, expression précised’une époque que le recul relatif de la théorie ne permettrait plus desoutenir : Barthes d’ailleurs avait éprouvé, dans les Chroniques qu’il accepta d’écrire pour le NouvelObservateur entre décembre 1978 et mars1979, l’impossibilité de tenir à nouveau une entreprise condamnée à la rigiditéde la maxime ou au dogmatisme de la moralité.

 

Cet« échec », selon les dires mêmes de l’auteur, pointait pourtant undevenir possible du texte mythologique : la Vita nova, ce roman envisagé par Barthes, se voulaitréceptacle d’une attention au réel et d’une mise en cause du naturel qui lerecouvre. L’« agression de la bêtise ambiante, intramondaine » (LaPréparation du roman) fait en effet sentir,de façon toujours plus pressante, ce « besoin et comme devoir deréagir » qui définissait le projet barthésien dans les années 1950, et cesont les voies de cette contestation que l’on voudrait explorer.

 

Quelles sontdonc aujourd’hui les écritures romanesques à même d’accueillir le discours dela démystification ? Notre époque a-t-elle seulement à cœur de solliciterla parole du quotidien, ou bien la triste complaisance dans les plaisirsminuscules d’une littérature enfin réconciliée avec le réel, loin de l’hybris d’un tout-théorique « desséchant »,aurait-elle définitivement enterré la possibilité d’une telle critique ?En se limitant au roman, et en privilégiant ses écritures contemporaines, lajournée vise à interroger le devenir du discours sur/depuis le réel. L’exempleillustre de cette intégration de la parole démystificatrice au tissu romanesqueavait été proposé par G. Perec, dans Les Choses, selon un travail de réécriture qui reste à étudier,et pourrait aisément constituer le sujet d’une des communications. Le programmereste ouvert à d’autres propositions, dans le souci du maintien d’un objetdélimité : il s’agit bien d’interroger un des devenirs du discours démystifiant, en laissantdonc de côté ce qu’il peut en être dans le champ plus vaste des scienceshumaines – et, plus encore, des pratiques artistiques. Plutôt que de travaillerà une actualité des Mythologiescontrefaite, ou à la définition d’un « après-coup » tout aussiartificiel, il s’agit d’envisager cette redistribution de la critique sociale,qui pourrait définir le discours mythologique d’aujourd’hui, et permettrait demieux cerner les enjeux du roman actuel.

 

Lespropositions de communication (titre + résumé d’une dizaine de lignes) sont àadresser au comité de lecture avant le 15 juin à l’adresse suivante : guillaume.bellon@yahoo.fr. Uneréponse sera donnée avant le 30juin.