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"Le coup de la panne". Ratés et dysfonctionnements

Publié le par Emilien Sermier (Source : Nathalie Solomon)

Colloque « Le coup de la panne » : ratés et dysfonctionnements textuels

Perpignan, 15-17 mars 2018

 

Les pannes textuelles (blancs, perte de contrôle par le narrateur, promesses non accomplies, fausses pistes, inachèvement…) sont largement décrites et répertoriées par la critique, qui peut ainsi décrire le texte comme un espace d’intentionnalité où se déploie un programme narratif. Un texte s’avance vers une réalisation que quelque chose vient contrarier, rendant l’accomplissement aussi périlleux que les événements relatés dans l’histoire. Le récit est alors « dévoyé » selon la définition proposée lors d’un séminaire que l’équipe d’accueil VECT de l’université de Perpignan a tenu autrefois sous l’intitulé « avoiement, dévoiement, fourvoiement ». Nous avions alors travaillé sur la fécondité de ces accidents de parcours. Plus tard, des travaux sur l’impasse ont permis de continuer dans cette direction en considérant les entreprises littéraires comme une succession d’écueils - l’impossibilité structurelle d’avancer comme élément constitutif des textes.

Nous nous proposons aujourd’hui de continuer dans cette direction en réfléchissant à ce qui se joue derrière le dysfonctionnement, en supposant un dispositif conscient qui tiendrait du guet-apens. Un lecteur dupé, s’imaginant connaître sa destination, se trouve tout à coup pris au piège d’un dispositif qui le coince, qui l’arrête dans son élan et l’inquiète, comme si l’écriture intégrait la possibilité de son propre sabotage, comme si, en somme, on lui avait fait le « coup de la panne ».

Le séducteur moyennement franc, sournois ou inventif selon les points de vue, simule une panne de moteur afin d’amadouer sa passagère et de parvenir à ses fins. C’est cette ruse du récit, qui pourra nous intéresser, sans qu’il soit interdit de filer l’image : une panne mécanique et une panne d’essence, ce n’est pas la même chose. La première suppose un défaut structurel qu’il s’agit de réparer en profondeur avant de repartir, alors que la seconde renvoie à un manque provisoire qui exige un simple « ravitaillement ». On peut s’interroger sur ce que supposent ces modalités de conduite du récit, en partant de la question du « coup » que nous fait l’auteur (ou le dramaturge, le poète voire le cinéaste) : mensonge ou séduction, mensonge et séduction.  

 

Ci-dessous sont esquissées quelques directions que pourront prendre les interventions :

1- Représentations fallacieuses du récit (narrateurs non fiables, récits contradictoires).

2- Remplacement d’un projet narratif par un autre.

3- Modification de la diégèse par l’expression du programme narratif.

4- Surabondance d’éléments textuels.

5. Appauvrissement délibéré du récit.

6. Effets de sérendipité (volontaires ou involontaires)

Propositions d'une dizaine de lignes à envoyer à solomon@univ-perp.fr avant le 15 novembre.