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Nouvelle parution
Le Banian, n° 18 : La littérature néerlandaise postcoloniale et l'Indonésie

Le Banian, n° 18 : La littérature néerlandaise postcoloniale et l'Indonésie

Publié le par Marc Escola (Source : Association franco-indonésienne Pasar Malam)

Référence bibliographique : Le Banian, n° 18, Association Pasar Malam, 2014. EAN13 : 9791091125147.

 

Le Banian n° 18

 

La littérature néerlandaise postcoloniale et l'Indonésie

12 euros (hors frais d'envoi 3,30 euros)

174 pages

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Éditorial du Banian n° 18

Johanna Lederer

 

Où il est question d'"Indisch" et d' "Indo"

Si tous les auteurs présentés dans ce numéro ont un point en commun, ils sont nés aux Pays-Bas après l'indépendance de l'Indonésie, ce qui frappe le lecteur dans ce Banian n° 18 consacré à La littérature néerlandaise postcoloniale et l'Indonésie, est la place centrale que prend la figure paternelle qui exhorte sa progéniture à emprunter la voie de l'excellence, en tout temps et en toute circonstance. Échoué comme une méduse sur la plage, le père, autrefois  "quelqu'un" dans une autre vie, dans les lointaines Indes orientales, se trouve désemparé. Dans la nouvelle patrie, les Pays-Bas, dépouillé de sa dignité de soutien de famille, il se sent déclassé, en échec social, incapable de nouer des relations avec le monde extérieur. La perte d'un paradis, sans cesse ressassée, se transforme en l'acquisition d'un royaume où il pourra régner en maître absolu. Parfois en monarque bienveillant, parfois en monarque impitoyable. Les écrivains, dont vous lirez un extrait, brillamment traduit par Anita Concas, ont tous eu un père semblable, sévère ou affectueux. Il est leur source d'inspiration, irriguant pour notre plus grand bonheur leur œuvre, transformant leur propre peine d'enfance en une expérience universelle.

 

Et si ce peuple, appelé aux Pays-Bas, les "Indisch" ou les "Indo" (Alfred Birney vous expliquera la subtile différence entre les deux termes, voir son introduction, page 12), s'est finalement bien adapté aux us et coutumes bataves, il perpétue cette identité particulière presque soixante-dix ans après l'indépendance de l'Indonésie.

Quelle est cette identité?

Elle passe par la musique. Dans nombre de foyers indo-néerlandais, on trouve des musiciens, souvent des joueurs de guitare, qui aiment le keroncong, des chants teintés de nostalgie, accompagnés d'instruments occidentaux, guitare et ukulélé notamment.

Depuis les années cinquante, les jeunes "Indo" se sont lancés dans la musique, l''"Indo-rock. Leurs origines mélangées ont créé un genre typique de musique fusion incarné par les Tielman brothers, les Bintang et les Blue Diamonds.

Elle est représentée par le mensuel Moesson, autrefois appelé Tong-Tong, un magazine fondé par l'écrivain Tjalie Robinson qui le premier a souligné l'importance d'honorer ses racines.

Elle est palpable dans la Tong Tong fair, à la Haye, le plus grand festival euro-asiatique au monde, c'est un événement annuel qui existe depuis plus de cinquante ans proposant danse, théâtre, littérature et, bien sûr, cuisine d'Indonésie.

Elle est dans la cuisine. Si des snacks comme les bitterballen (des boulettes croustillantes et savoureuses de  bœuf haché, roulées dans la chapelure puis frites) sont volontiers consommés, on grignote de préférence des lemper, nagasari, wadji  et autres pisang goreng. Vous en saurez plus dans l'extrait de Frans Lopulalan, page 79.

Avant de céder la parole à Dorien Kouijzer, à l'initiative de ce numéro (voir sa contribution, page 22), je voudrais mentionner deux perles supplémentaires dans ce numéro : les poèmes inédits de Sitor Situmorang et la nouvelle de Sobron.  Enfin, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année et vous donne rendez-vous au mois de  juin 2015 pour un Banian sur Soi et autrui - Les étrangers d'Indonésie.

 

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La littérature néerlandaise postcoloniale et l'Indonésie

Le Banian n° 18 est publié avec le concours de la Nederlands Letterenfonds (Fondation neérlandaise pour la littérature).

 

Sommaire

 

I - Un peu d'histoire

De la littérature coloniale à la littérature postcoloniale néerlandaise

Alfred Birney, traduction Anita Concas

Pourquoi tout un numéro du Banian sur le thème de la littérature postcoloniale néerlandaise?, Dorien Kouijzer

Notre patrimoine "indisch", Lizzy van Leeuwen (Traduction Anita Concas, commentaire de Claudia Huisman

 

II - Huit Écrivains, huit extraits

TRADUCTION aNITA cONCAS

Alfred Birney  La rivière Brantas, commentaire de Dorien Kouijzer

Marion Bloem Une jeune Eurasienne pas comme les autres, commentaire de Robert Aarsse

Adriaan van Dis Nathan Sid, commentaire d'Elisabeth Pouchous
Ernst Jansz L’autre côté, commentaire de Dorien Kouijzer

Herman Keppy Entre Ambon et Amsterdam, commentaire de Martial Dewulf

Frans Lopulalan Sous la neige une tombe indisch, commentaire de Martial Dewulf

Betty Roos Les enfants bonsai, commentaire de Nancy Bracci Korthout

Jill Stolk  Le père mutique, commentaire de Marlouke Tietz

Conclusion
Découvrir un autre monde, Adriaan van Dis, traduction Anita Concas

III -  Lire À l'ombre du banian

Recensions

- Les dunes coloniales de Adriaan Van Dis par Lydia Chaize

-Des moustiques, des gens et des éléphants de Marion Bloem par Yita Dharma

-Deux albums sur la décolonisation de l’Indonésie : Rampokan Java et The Return, des romans graphiques de Peter van Dongen et d'Eric Heuvel, Ruud van der Rol par Jean Rocher

Rubrique "L'indonésien, langue exotique?"

Jean Rocher

Des écrivains indonésiens aux Pays-Bas et en France

-Sitor Situmorang, poèmes, traductions Kim Andringa et Nadia DP Andayani,  Joss Wibisono

-Sobron AiditNaturalisaton, nouvelle. Traduction Odile Loiret Caille