Questions de société

"Le 2 fév., les Universités et les laboratoires s'arrêtent" (Communiqué SLU, 25/1).

Publié le par Marc Escola

Communiqué de SLU sur l'AG du 22 janvier 2009

Le 2 février l'université et les laboratoires s'arrêtent !

Le mot d'ordre qui a été lancé le jeudi 22 janvier lorsde la coordination nationale des universités est historique. C'est lapremière fois que se réunissent dans un même mouvement unitaire et avecune détermination commune des enseignants-chercheurs, des chercheurs etdes membres du personnel de l'enseignement supérieur très différentspar leurs affiliations syndicales, politiques ou disciplinaires maistous convaincus que la bataille qui s'ouvre les concerne tous et peutêtre décisive.

Nous n'avons pas voulu cette épreuve de force. Elle nousest imposée par le gouvernement : par la loi LRU, que nous avonstoujours dénoncée sans ambiguïté et qui, sous couvert d'autonomie,renforce les féodalités locales et paupérise les universités ; par saconception du pilotage autoritaire et centralisé de la recherche et parle démantèlement des grands organismes de recherche ; par une obsessionde la concurrence sauvage de tous contre tous (individus, formations,laboratoires, universités) au nom d'une politique de spécialistes dumarketing au petit pied, qui étend indéfiniment la précarisation deschercheurs, des doctorants et post-doctorants et de tous les personnelsde l'enseignement supérieur ; par ses pratiques de « concertation »marquée, selon la feuille de route de leur mentor présidentiel, par laconviction qu'il est bon d'écouter tout le monde mais qu'il ne faut pasen tenir compte ; par son obstination à vouloir agir contre la majoritéde la communauté universitaire, quelles que soient les envoléeslyriques d'une ministre qui connaît bien mal le monde de l'universitéet celui de la recherche ; par son discours affiché sur les résultatsde la recherche et sur son prétendu déclin, au prix de travestissementsgrossiers de la réalité.

Nous n'avons pas voulu cet affrontement mais nous ne lerefuserons pas.

Nous demandons que le gouvernement retire son projet de« réforme » du statut des enseignants-chercheurs et sa « réforme » dela formation et du recrutement des enseignants mais aussi qu'ilrevienne partout sur ses décisions de suppressions de postesstatutaires, qu'il renonce à son projet de modification de statut desdoctorants, qu'il dise comment il entend lutter contre la précarisationcroissante dans le monde de l'enseignement et de la recherche. Noussavons bien que de vraies réformes sont nécessaires sur certains despoints évoqués mais si l'on veut qu'elles soient efficaces etlégitimes, elles ne sauraient être mises en place contre l'avis de laplupart des acteurs concernés. Une discussion peut s'ouvrir surn'importe lequel de ces sujets mais elle ne doit comporter aucunpréalable et s'inscrire dans le cadre de négociations et non dans celuid'une concertation ministérielle n'engageant à rien.

L'éloge incessant de la concurrence et de la « culturedu résultat » tente de mettre à bas la collégialité et dédaigne leslogiques propres à la production comme à la transmission desconnaissances, hors desquelles il n'est pas d'Université. Nous nesommes pas face à une « réforme » de plus mais face à une volonté demettre à bas l'université et les organismes de recherche au moyen d'uneattaque violente. Face à cette agitation dangereuse et à ce méprisaffiché qui prétendent définir une politique, nous répondrons avec lasérénité et la détermination de ceux qui veulent que l'Universitépuisse demeurer une fois que Monsieur Sarkozy sera parti.

Plus que jamais, tous ensemble,

Sauvons l'université !

25 janvier 2009