Actualité
Appels à contributions
Labor eruditus. Études sur la vie privée de l'érudition

Labor eruditus. Études sur la vie privée de l'érudition

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Pascale Hummel)

Invitation à participer à un ouvrage collectif de 300 pages environ (parution en2012) intitulé Labor eruditus. Études sur la vie privée de l'érudition.

Communiqué de Pascale Hummel:


Dansl'histoiredela création (intellectuelle et artistique), les auteurs d'oeuvres ontlongtemps bénéficié d'une situation matérielleprivilégiée les mettant à l'abri de certaines contingences : ils n'enfurent pas moins hommes et en tant que tels livrés à la fragilité del'existence humaine. Depuis que la production de la pensée s'estconsidérablement élargie et que des individus de toutes originessociales accèdent(jusqu'à un certain point et dans certaines limites) au statutd'artiste, de penseur ou d'érudit, le travail de la « création »s'exerce dans des conditions bien plus fragiles etaléatoires. Si l'émotion, la souffrance, les impondérables du quotidientrouvent légitimement (et pour ainsi direconstitutivement) leur place dans l'art et la littérature, l'érudition(dans sa forme du moins, soumise qu'elle est à certaines règlesacadémiques et éditoriales) n'est aucunement supposée refléter lesblessures intimes, lesinjustices sociales, les imprévus de la vie professionnelle et lesnombreux aléas d'une vie « dans le siècle ».

Lescontributeurs de ce volume sont invités à se pencher sur les coulissesdu « labeur érudit » : quels témoignages existent (et sous quellesformes)de la difficulté de vivre et de travailler dans les conditions nonprotégées d'une existence « ordinaire » ? Les érudits s'expriment-ils(depuisquand et comment ?) sur les écueils auxquels leur travail se heurte,les obstacles (institutionnels et éditoriaux) rencontrés, lesconséquences sur leur production d'une intimité meurtrie,la douleur de créer et de penser dans un monde où ceux qui écriventsont de plus en plus nombreux, les avanies infligées par le système(universitaire, etc.) ? Quereste-t-il « après coup » dans les livres des conditions parfoisdouloureuses et précaires de leur conception et de leur rédaction ?Ceux qui les lisent y trouvent-ils des traces des souffrancespersonnelles ou professionnelles endurées (ainsi que des raisonsd'excuser les défauts et les faiblesses qui en découlent) ?

Dans le prolongement de mon ouvrage Moeurs érudites (2002),cevolume collectif vise à poser les jalons d'une histoire privée del'érudition. Loin des généralités bien connues sur la modernité, laméconnaissance du génie et la souffrance du créateur, le propos (quipeut inclure des témoignages personnels decontributeurs aussi bien que des études historiques ou littéraires decas) sera ici pragmatique, empirique et le plus possible neuf parl'originalité des documents et des exemples analysés.

Titre et résumé programmatiques à envoyer avant le 31 octobre 2009.

Texte de la contribution à remettre au plus tard en décembre 2011.