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La violence verbale : approches discursives (Tunis)

La violence verbale : approches discursives (Tunis)

Publié le par Marc Escola (Source : Zouhour Ben Aziza)

Université de Carthage                                                           Université El Manar

                    I.S.L. Tunis                                                                           I.S.S.H. Tunis

        Département de français                                                 Département de français

                                                                                                      

                                                                          

Date : 27-28 OCTOBRE 2016

LA VIOLENCE VERBALE : APPROCHES DISCURSIVES

 

La violence verbale est un phénomène de société dont l’objet d’étude peut être lié à plusieurs domaines, ceux de la sociologie, de la psychologie, mais également de la linguistique, de la didactique, de la littérature, de la traduction,… Ce colloque se veut pluridisciplinaire et se propose de soulever les problèmes liés au fonctionnement de la violence verbale, à ses mécanismes et à ses représentations et ce, en essayant de l’appréhender en tant qu’acte discursif et fait de langue.

Faisant partie des pratiques langagières, la violence verbale se définit comme acte « menaçant » et « blessant » qui se manifeste lors des interactions entre des individus cherchant à marquer leur territoire. Dans cette perspective, l’étude de ce phénomène ne peut échapper aux approches communicative et pragmatique où contexte et co-texte entrent en ligne de compte. En effet, avec la montée de ce qu’on appelle communément le « stress », surtout à l’heure actuelle où dans toutes les sociétés qu’elles soient occidentales ou orientales, l’homme est confronté au quotidien à des tensions sociales et politiques, la violence verbale se trouve dans tous les milieux (familial, scolaire, professionnel, etc.), autrement dit dans les espaces aussi bien privés que publics.

Pour étudier un tel phénomène, le chercheur est appelé à tenir compte des différentes dimensions que celles-ci soient linguistiques (lexicale / sémantique…) ou extralinguistiques (sémiotiques/ culturelles…). En fait, les approches théoriques sont multiples. Cela peut aller de la théorie des actes d’Austin (1962), de Searle (1972), à l’analyse du discours d’autorité (Bourdieu 1982), aux analyses conversationnelles qui mettent en exergue les relations intersubjectives (Brown et Levinson 1978), à la théorie des faces (Goffman 1973), à celle de la pertinence (Sperber et Wilson 1989), etc.

Sur le plan purement linguistique, les formes de la violence verbale sont diverses et variées. Elles se manifestent par des insultes, des injures, des invectives, des jurons, des blasphèmes, des marques de mépris, etc. Le niveau de langue utilisé est marqué par un écart par rapport aux normes de la bienséance. On parle dans ce cas de niveaux de langue vulgaire, trivial ou ordurier, mais la violence verbale peut également adopter des formes apparemment plus douces sans perdre de force (humour, ironie, sous-entendus, allusions, ambiguïté et double-entendre…).

Par ailleurs, la violence verbale peut se retrouver, dans les textes écrits, médiatiques,  littéraires ou autres, citée ou rapportée. Dans ce dernier cas, la construction du sens dépend du statut du rapporteur (témoin, médiateur ou acteur). La reprise de la parole d’autrui peut être déformée, exagérée ou atténuée. Et c’est là que peut intervenir la notion de polyphonie énonciative, dans la mesure où les voix peuvent se superposer. En outre, dans un monde où les relations sont marquées par des antagonismes et des conflits entre les groupes de cultures différentes, le fait de « traduire la violence verbale » pose des problèmes de compréhension. Le traducteur aussi bien que l’enseignant d’une langue étrangère doivent donc tenir compte des aspects interculturels, voire multiculturels qu’ils rencontrent dans les textes littéraires, journalistiques ou autres, afin d’éviter les « malentendus » et l’incompréhension.

La violence verbale est une pratique langagière qui marque également le texte littéraire dans la mesure où la littérature (roman, théâtre et poésie, essai, etc.) ne se contente pas de la citer ou de la rapporter. Bien plus, elle la met en scène, la représente sous des formes variées et lui confère des significations diverses. Plusieurs écrivains ont fait de la violence verbale une modalité essentielle de leur discours pour s’en prendre à la convention littéraire et à ses stéréotypes. Il suffit de rappeler ici le discours poétique de Lautréamont dans Les Chants de Maldoror au XIXe siècle. En fait, et plus généralement, la modernité littéraire s’est affirmée dans la polémique, la contestation et la remise en cause. Aussi s’est-elle servie du « combat performatif » comme une arme redoutable pour triompher de la tradition.

À cet effet, ce colloque pluridisciplinaire envisage d’aborder la question de la violence verbale en proposant plusieurs pistes de réflexion :

- Études linguistiques des formes de la violence verbale.

·      Le langage de la violence répond-il à des contraintes syntactico-sémantiques ?

·      Y-a-t-il une rhétorique spécifique au discours de la violence ?

- Pratiques sociales et représentations des formes de la violence verbale.

·      Quelles sont les dimensions socio-culturelles du discours de la violence ?

·      Dans quelle mesure l’espace détermine-t-il et oriente-t-il le discours de violence ?

-  Violence verbale et problèmes de traduction.

·      La violence verbale est-elle traduisible ?

·      Quel(s) problème(s) peut poser le transfert linguistique ?

 

Comité scientifique :

Ben Rejeb Bourguiba (Université de Carthage), Ben Taleb Othman (Université de Tunis El Manar), Calas Frédéric (Université Blaise Pascal-Clermond-Ferrand), François Jacques (Université de Caen), Harbaoui Chaabane (Université de Carthage), Lagorgette Dominique (Université de Savoie), Mhenni Mansour (Université de Tunis El Manar), Moïse Claudine (Université d’Avignon), Radulescu Anda (Université de Craiova), Rivière Nicole (Université Paris-Diderot et CNRS).

Coordinatrices :

Ben Aziza Zouhour (Université de Tunis El Manar)

Ben Hamadi Houda (Université de Carthage)

 

Comité d’organisation :

Ayadi-Zoghlami Sabah (Université de Tunis El Manar)

Chenoufi Raja (Université de Tunis El Manar)

Manaï Anissa (Université de Tunis El Manar)

Gherissi Yaacoub (Université de Carthage)

Lahiani Nadia (Université de Carthage)

Mosbah Saïd (Université de Carthage)

 

Email :

colloquetunis.oct.2016@gmail.com

 

Date limite de soumission des communications :

La proposition de communication de 300 mots maximum, accompagnée du titre, du nom, du prénom et du courriel de l’auteur, de l’axe choisi, du nom de l’institution de rattachement, est à envoyer au plus tard le 31 MARS 2016 à l’adresse électronique indiquée ci-dessus.

 

Réponse :

30 mai 2016

 

Frais de participation :   70 euros  

Les frais de participation couvrent les pauses-café, les déjeuners, et la publication des actes prévue pour 2017.