Actualité
Appels à contributions
La transparence de l'Angleterre de la Renaissance

La transparence de l'Angleterre de la Renaissance

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Université de Poitiers)

APPEL A CONTRIBUTIONS

pour le n°7 des Cahiers Shakespeare en devenir (http://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr):

La Transparence la Renaissance et ses prolongements dans les adaptations contemporaines

Par Muriel Cunin et Pascale Drouet

Concept relatif et complexe, la transparence est par définition ambiguë, dans la mesure où elle ne se conçoit qu’en relation avec son contraire, l’opacité. L’étymologie du mot (trans-parere = apparaître à travers) fait de la transparence ce qui transparaît et la rapproche ainsi de la notion de perspective (per-spectare = voir à travers). Elle peut donc être appréhendée en lien avec cette notion, au sens propre (optique et transparence) ou figuré (question du point de vue, de la lisibilité, de la représentation etc.).

Il est intéressant de constater qu’en anglais l’usage de l’adjectif « transparent » (dont la première occurrence date de 1530, année de la publication du bien nommé Esclaircissement de la langue françoyse de John Palsgrave) ainsi que celui du substantif « transparency » tend à se développer à l’époque même de l’invention des miroirs de verre et alors que les prodigy houses font un usage de plus en plus libéral de ce matériau encore coûteux – « Hardwick Hall more glass than wall ».

La complexité de la métaphore du miroir et la mise en scène des grandes demeures de l’époque pré-moderne, qui semblent s’ouvrir totalement au regard tout en s’y dérobant sans cesse, posent la question de savoir si la transparence n’est pas une construction. Ce qui prétend être transparent laisse-t-il effectivement passer le regard ou reflète-t-il, au contraire, une surface ? Quels liens peut-on établir entre transparence et reflet ? Ne peut-on penser, comme l’affirme Michel Guérin dans La Transparence comme paradigme, que « la transparence se voit » ? La transparence n’est-elle pas, à l’instar du trompe-l’oeil, à la fois illusion et conscience de l’illusion ? La question peut également se poser en termes linguistiques : le langage est-il plus transparent sans rhétorique ? Existe-t-il une rhétorique de la transparence comme il existe une rhétorique de la dissimulation ? Le langage qui se veut transparent ne devient-il pas lui-même un artifice ? Jusqu’où peut-on suivre Michel Foucault quand il oppose parrêsia (le franc parler, le courage de la vérité) et rhétorique dans ces derniers cours au Collège de France ? La transparence linguistique relève-t-elle uniquement d’un êthos, d’une droiture intime, d’une éthique de conviction ?

On pourra donc relier la question à celle de l’identité et de l’intériorité : si la transparence pose la question de la frontière entre intérieur et extérieur (question également reflétée dans l’architecture élisabéthaine et jacobéenne), il conviendra de se demander s’il est possible de passer de la surface à l’intériorité.

On pourra également prolonger l'ensemble de cette réflexion en se demandant comment la notion de transparence, telle qu'elle est pensée dans les oeuvres de la Renaissance, est interprétée et représentée dans les réécritures et adaptations des XXème et XXIème siècles.

Les abstracts sont à envoyer pour FIN OCTOBRE 2012 à

muriel.cunin@gmail.com et pascale.drouet@fr

Les articles seront à remettre pour FIN AVRIL 2013.