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La traduction sous l’Occupation : 1943 dans l’espace francophone européen

La traduction sous l’Occupation : 1943 dans l’espace francophone européen

Publié le par Vincent Ferré (Source : Christine Lombez)

Journée d’études organisée dans le cadre du programme de recherches IUF TSOcc

Organisation : Christine Lombez (Université de Nantes/IUF)

Nantes, 3 juin 2016

L’historiographie de la Seconde Guerre Mondiale a souvent vu en 1943 une année charnière, celle où l’espoir, enfin, change de camp : si jusque-là, en effet, l’issue du conflit paraissait encore lointaine et incertaine, la déroute allemande devant Stalingrad en février 1943, accompagnée des débarquements en Afrique du Nord (novembre 1942) puis en Sicile (juillet 1943) semblent marquer un net infléchissement de la logique de guerre et accélérer le cours des événements, laissant entrevoir une issue possible à plus ou moins long terme.

Ainsi, dans l’Europe occupée, la nouvelle de la défaite allemande à Stalingrad fut accueillie comme un signe d’espérance, amenant également des repositionnements dans le champ politique, mais aussi intellectuel et littéraire. Face à l’éventualité de plus en plus vraisemblable d’une Allemagne perdant in fine la guerre, l’empressement à « collaborer » tendit, en France, à décroître sensiblement, des stratégies de repli se mirent en place afin de ne pas compromettre l’avenir. Ainsi, lors de la publication de la 3e liste de censure dite « Otto » (mai 1943), et à la différence de ce qui avait eu lieu en 1940, le syndicat des éditeurs français prit cette fois nettement ses distances en refusant toute responsabilité dans l’établissement de la liste. Inversement, dans les milieux clandestins ou résistants, l’action s’intensifia d’autant plus afin de préparer la voie de la victoire prochaine espérée. Le vent de l’Histoire semblait bien avoir tourné.

1943 marque-t-il également une césure dans la vie littéraire française et francophone, permet-il notamment d’observer une inflexion dans les flux ou les choix traductifs effectués en France et en Belgique occupées par exemple ? Voit-on de nouvelles tendances s’esquisser (notamment dans la palette d’auteurs et de langues traduits) ou au contraire d’anciennes pratiques se consolider ? Quels sont les œuvres, les genres, les aires culturelles représentées dans les traductions en français de l’année 1943 ? Les principaux foyers de traduction (matériels, mais aussi géographiques, en incluant la Suisse, certes en dehors du conflit du fait de sa neutralité mais toujours très présente en tant qu’important relais éditorial) ? Qui les anime ?

Telles sont les questions qui seront au centre de cette rencontre dont le but est d’effectuer un sondage d’orientation bibliographique, historico-sociologique et comparatiste, dans le cadre du programme de recherches TsOcc (www.tsocc.univ-nantes.fr) dirigé par Christine Lombez, Professeur de Littérature comparée à l’Université de Nantes.

Les propositions de communication pourront s’orienter selon les axes suivants (indicatifs) :

- relevés bibliométriques et présentations synoptiques (par genre, langue, ou auteur) permettant de cartographier l’année 1943 au miroir de ses traductions en français

- les supports éditoriaux (revues, journaux, volumes) en France occupée, dans la France de Vichy ou d’Outre-Mer, et en Belgique

- études comparées France/Belgique (situation de la librairie, stratégies éditoriales, choix d’auteurs, etc.)

- le cas de la Suisse comme « relais » de la traduction en langue française durant l’Occupation

-  analyse des pratiques traductives sur corpus : qui et comment traduit-on en français en 1943 ?

 

Merci de faire parvenir le résumé de votre proposition (300 mots maximum) ainsi qu’une brève bio-bibliographie avant le 1er décembre 2015  à l’adresse suivante : traducteursenguerre@gmail.com

 

Comité scientifique : Yves Chevrel (Paris IV Sorbonne), Lieven d’Hulst (KU Leuven), Jean-Yves Masson (Paris IV Sorbonne), Irene Weber Henking (Université de Lausanne)