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La Surface : accidents et altérations

La Surface : accidents et altérations

Publié le par Marielle Macé (Source : Catherine Brun)

LA SURFACE : ACCIDENTS ET ALTERATIONS
10-11 octobre 2008, Université de Savoie
APPEL A COMMUNICATIONS


    Ce colloque constituera le troisième et dernier volet des rencontres organisées par l'équipe pluridisciplinaire « Littératures » de l'Université de Savoie pour explorer la notion de surface en littérature et dans les arts visuels. L'objectif initial, à l'origine du premier colloque, était de réhabiliter une dimension mise à mal par la pensée dualiste traditionnelle qui l'oppose à la profondeur, et de l'appréhender comme lieu d'émergence du sens. La deuxième étape a ensuite consisté à examiner plus précisément les jeux de surface qui produisent ou déconstruisent le sens — jeux de forces, glissement, dérive, passage, inversion, disjonction — en d'autres termes, la dynamique qui ne cesse de renouveler le sens. Le colloque à venir s'intéressera à une forme plus particulière de dynamique, à savoir la violence exercée sur une surface au point de l'abîmer, de la défigurer, et de la constituer en lieu de crise, cristallisant angoisse ou obsession dans la représentation.
    Seront explorées les surfaces endommagées comme le manuscrit ou la carte, troués, déchirés, tellement usés qu'ils en sont devenus illisibles et résistent au déchiffrement, par exemple dans Melmoth the Wanderer de Maturin. On pourrait même dire les surfaces torturées : champs de batailles, paysages dévastés, ruines. On considèrera également tout ce qui peut marquer ou meurtrir des surfaces comme le corps ou la peau, l'image que nous tendent le miroir et le portrait (comme celui de Dorian Gray), et tous les espaces explorés par le geste artistique.
    Dans le domaine du cinéma nous pensons aux différents procédés d'écriture qui altèrent la surface de l'écran, par exemple la voix off qui peut avoir une fonction réparatrice en agissant sur la surface abîmée ou au contraire une fonction destructrice. Cette altération peut également provenir du hors champ qui entre alors en rapport de réparation ou de détérioration avec le champ. On songera en outre aux procédés par lesquels la surface d'un paysage peut être le reflet de l'intériorité du personnage et s'abîmer / s'abymer (par exemple dans le film de Roberto Rossellini Allemagne année zéro).
    Il conviendra alors de s'interroger sur le rôle de ces surfaces brisées ou mutilées dans l'économie d'une oeuvre, sur leurs rapports avec le signe, le symptôme, l'irreprésentable, sur la relation ambivalente de fascination et de répulsion qu'elles génèrent. On se demandera si elles induisent une perte de sens, une aliénation, ou si au contraire, elles ne débouchent pas plutôt sur une réparation, une reconstruction voire une intégration.

Les propositions de communications, d'une longueur approximative de 500 mots, devront parvenir avant le 30 avril 2008 à :
Maryline Maigron (Italien, Cinéma) :
maryline.maigron@univ-savoie.fr
Marie-Odile Salati (Lettres et Etudes Anglophones) :
marie-odile.salati@univ-savoie.fr