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La scène punk en France (1976-2016). Authenticité, pureté, hybridité (Paris)

La scène punk en France (1976-2016). Authenticité, pureté, hybridité (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Pierre Raboud)

Cette vingt-troisième journée d’étude, en partenariat avec Le Réacteur (Issy-les- Moulineaux), s’inscrit dans le cadre du projet de recherche PIND (Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France 1976- 2016), soutenu par le programme Intelligence des patrimoines du CESR, THALIM et l’ANR. Elle aura lieu le 20 octobre 2018.

Le fanzine Sideburns l’avait écrit : « Ceci est un accord, en voici un autre, et puis un troisième : maintenant fais un groupe ! ». Caractérisé initialement par la simplicité des compositions et du jeu, voire par l’absence revendiquée de compétences musicales particulières, le punk s’est constamment renouvelé durant quarante ans. En équilibre instable entre inventivité et dogmes musicaux, il constitue un objet musicologique remarquable, difficilement classable, souvent paradoxal. Et même si bien des années plus tard les premiers acteurs confessent que leur posture radicale ne le cédait en rien aux références qui nourrissaient leur jeunesse, à l’instar d’un Johnny Lyndon (Rotten), avouant ses premières amours pour Alice Cooper, Captain Beefheart voire même pour Led Zeppelin, le « genre musical punk » représente dans les faits une rupture musicale explosive avérée dont il convient de questionner tant la cohérence stylistique originelle (musicale, esthétique, culturelle, idéologique) que les enrichissements successifs et les formes de segmentations.

Car cette révolution musicale ne s’est pas seulement accomplie contre des genres établis que l’on a conspué : la « prog », les musiques de stades, la musique savante, les grandes figures de la pop. Elle a rapidement fait preuve d’inventivité, de créativité, et a généré de nombreux sous-genres qui sont venus renouveler la dynamique initiale à un rythme très soutenu, qu’il s’agisse de considérer le hardcore, la oi! et le street punk, ou plus récemment le crust ou le screamo. Les liens entre punk et hard rock, punk et métal, punk et rap, punk et reggae, punk et indus, constituent par ailleurs des phénomènes remarquables qu’il convient d’interroger en termes d’influences, de transformation, d’évolution, d’innovation ou de métissage. Sans oublier a contrario la réaction puriste qui consiste à mythifier et survaloriser le punk des origines, à revenir vers ce qui a pu constituer la richesse d’un temps, à retrouver la pureté d’un style autant que ce que l’on suppose être sa crédibilité. Ces caractérisations stylistique, ces formes de segmentation et d’hybridation qui apparaissent sous l’angle musicologique relèvent bien entendu des relations que les acteurs, les réseaux, les institutions nouent au cœur de la scène musicale en France. De nombreux labels indépendants, par exemple, ont accueilli dans un même élan des artises venus d’horizons différents (punk, ska, rockabilly, garage, etc.) et sont ainsi devenus des incubateurs notables de ce qui s’est défini dans les années 1980 comme la « scène alternative » française. Des festivals ont également joué un rôle important dans la confrontation des genres et sous-genres musicaux.

Cette journée d’étude entend donc questionner ce qu’est musicalement le punk en tant que genre à part entière et entièrement à part. Elle tentera d’en éclairer les frontières, leur fermeté ou leur porosité, leur capacité à créer et formaliser de nouveaux sous-genres, tout en analysant simultanément les dynamiques et réseaux qui participent à cette réinvention permanente.

Les propositions de communication (un titre, dix lignes d’intention et dix lignes de bio-bibliographie) sont à adresser à Luc Robène (luc.robene@u-bordeaux.fr) et à Solveig Serre (solveig.serre@gmail.com) avant le 15 septembre 2018.

Responsables de la journée : Marino Crespino, Pierre Raboud, Luc Robène et Solveig Serre