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La Revue au XXe siècle

La Revue au XXe siècle

Publié le par Marielle Macé (Source : Andy Stafford)

APPEL À COMMUNICATIONS

 

LA REVUE AU VINGTIÈME SIECLE

 

26-27-28 juin 2003

 

<?xml:namespace prefix = st1 />School of Modern Languages, University of Liverpool (Angleterre)

 

en association avec le Department of European Languages and Cultures, Lancaster University

 

Idée d'un individu éclairé, ou plus généralement le fruit d'un complexe effort de collaborations, le périodique ou revue possède une longue histoire encore inexplorée. Le travail novateur de l'équipe Gallica avec ses nouvelles technologies, l'engagement d'éditeurs tels que Jean-Michel Place, et les tentatives de publications telles que La Revue des revues, ont réorienté l'attention vers-et ont augmenté la disponibilité-d'ouvrages souvent perdus dans les réserves des bibliothèques. Le périodique est considéré comme un moyen permettant des juxtapositions inattendues et des échanges peu orthodoxes, une source de découvertes fortuites pour des chercheurs de plus en plus habitués à l'efficacité et la précision (bien que sélective) des ressources électroniques. De plus, bien que la revue ait été épargnée par le style purement bibliographique des catalogues, elle repose souvent sur un sujet d'étude rendu élusif et fugitif par sa parution périodique, alors qu'en même temps (au moins pour quelques exemples à succès) elle demeure potentiellement substantielle, avec chaque numéro complétant le précédent pour former une archive inestimable à part entière.Conçue par plusieurs auteurs, la revue émerge d'un procédé d'accumulation; sa publication régulière joue un rôle spécifique dans la formation de l'identité collective et un rôle plus général en relation avec son contexte socioculturel.

Avec une immédiateté souvent hasardeuse, que certains lecteurs ultérieurs critiquent un peu trop hâtivement, la revue offre un engagement unique avec l'orthodoxie et l'idéologie contemporaines, qui souvent y sont reflétées (La Grande France) ou parfois ébranlées (Sorcières, Cahiers du Grif). Mort-nées (Menabo), à vie courte (L'Etudiant noir) ou couvrant plusieurs siècles (Revue des Deux Mondes), les revues doivent être vues comme un élément central de la vie littéraire, culturelle et intellectuelle de leur époque, fournissant un forum pour les débats philosophiques et politiques (Les Temps Modernes) ou pour la réflexion littéraire (Lettres Nouvelles, Europe). Dépendant de la politique et du tempérament de leurs directeurs, les publications peuvent viser l'harmonie de l'orthodoxie ou dépendre de l'énergie créative de la constante querelle de leurs collaborateurs. Leur contenu est inégal, allant des contributions éphémères qui disparaissent sans laisser de traces, aux textes déterminants dont l'influence ne peut pas être surestimée. Elles forgent des positions polémiques engagées (Esprit, NRF) ou donnent une claire identité aux mouvements littéraires naissants (Littérature, La Révolution surréaliste, Cahiers de géopolitique), mais aussi aux tendances critiques émergentes (Les Cahiers du cinéma, Tel Quel, L'Infini, Communications, Poétique). Une certaine interaction existe entre les revues, allant de la collaboration jusqu'à de violentes controverses.

Reflétant des synthèses créatives inattendues (Minotaure, Documents), les revues peuvent aussi servir de sages-femmes pour la naissance de changements épistémologiques majeurs (Annales, Cahiers de médiologie). Quand la littérature est considérée en crise, c'est souvent la revue qui offre de nouvelles directions (Quai Voltaire, Roman).Hétérogène et inégal par la forme, il serait peut-être difficile de parler d'une poétique du périodique. En effet, son contenu varie incroyablement, de chroniques régulières et vastes, offrant un relevé concentré de la vie intellectuelle contemporaine (Mercure de France), jusqu'à des publications dont chaque numéro est discrètement organisé en thème (L'Arc, Traverses). De même, à cause de sa complexité et de sa fragmentation en terme de genres, la revue ne peut être définie en relation avec une seule forme textuelle: elle peut être constituée de comptes-rendus (La Quinzaine littéraire), de poèmes (Poésie, Action poétique), d'essais (Critique), d'écrits de voyages (Gulliver), de nouvelles ou d'autres écrits de nouvelle sorte (Commerce); ou, par sa fonction souvent anthologique, elle peut être constituée d'une combinaison de toutes ces sortes d'écrits.

Centrales, par tradition, à la culture intellectuelle parisienne, les revues ont aussi souvent émergé dans un contexte régional (Le Peuple breton, Plurial), ou se sont efforcées de présenter une vision alternative de la culture et de l'identité métropolitaine (Les Cahiers du Sud). De plus, la revue a joué un rôle central aussi bien dans l'émergence de la littérature et de la pensée francophones (Revue du Monde Noir, Légitime Défense, Tropiques, Présence africaine, Horizons maghrébins) que dans l'élaboration des identités et sensibilités post-coloniales francophones (ACOMA, Souffles, Liberté, La Relève, Ambario, Notre Librairie). Le rôle souvent subversif de la revue souligne le besoin de considérer les conditions matérielles de sa production, qui peut aller de l'artisanal (Potlatch) ou du clandestin (L'Arche, Lettres françaises, Confluences, Fontaine) au somptueux (Cahier de l'Herne, Genesis).

De plus en plus, l'ordre économique du jour dicte le sort d'un titre. Néanmoins, les nouvelles technologies offrent de nouvelles directions en matière d'édition périodique (Amnistia), permettant une réduction des frais généraux et une distribution potentiellement illimitée.En raison de l'étendue de leur influence, les revues académiques ne peuvent pas être ignorées ou mises dans une sous-catégorie. Dans un contexte de langue française, quelques titres de longue date sont engagés dans l'exploration continuelle de l'histoire littéraire (RHLF, RSH). Et il y a le besoin de considérer la quintessence du phénomène français du petit journal consacré à l'auteur individuel. Certaines revues sont bilingues, enjambant les traditions culturelles (Transition) et une série de titres anglophone fournit une perspective quasi-ethnographique des cultures française et francophone (French Studies, French Cultural Studies, Yale French Studies, L'Esprit créateur).Bien qu'il soit accepté que cette distinction est souvent subtile, les propositions devraient se concentrer sur les périodiques du vingtième siècle en opposition aux publications journalistiques, avec la seule contrainte d'être chronologiques. Les communications portant sur des revues fondées lors d'une période précédente, mais dont la publication a continué après 1900 (Mercure de France, L'Illustration, Revue des Deux Mondes), sont aussi les bienvenues.

 

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Prière d'envoyer un  résumé de 300 mots (en anglais ou en français), avant le 13 janvier 2003, pour une communication de 20 minutes à:

 

Charles Forsdick, French Section, School of Modern Languages, University of

Liverpool, Liverpool. L69 7ZR. Angleterre.

 

C.Forsdick@liverpool.ac.uk

 

ou

 

Andy Stafford, Department of European Languages and Cultures, Lancaster

University, Lancaster. LA1 4YN. Angleterre.

 

A.Stafford@lancaster.ac.uk

 

 

  • Adresse :
    University of Liverpool