Essai
Nouvelle parution
La Révolution québécoise

La Révolution québécoise

Publié le par Nathalie Fortin

PLEAU Jean-Christian, La Révolution québécoise. Hubert Aquin et Gaston Miron au tournant des années soixante, Montréal, Fides, 2002.

Quatrième de couverture :

Une relecture complète de l'idée de "Révolution tranquille" est à l'origine de ce double essai. Devenue incontournable dans le langage courant, cette formule a néanmoins complètement perdu sa valeur initiale de paradoxe, quand elle ne sert pas simplement à renforcer un mythe complaisant sur l'histoire du Québec. Face à cet oubli, il peut être pertinent de rappeler que c'est le désir de Révolution tout court qui animait la plupart des intellectuels québécois des années soixante. Pour eux, la "tranquilité" ne pouvait être qu'un échec.

De fait, la Révolution québécoise telle qu'on la rêvait à cette époque n'a tout simplement jamais eu lieu. Cela explique peut-être la réticence de plusieurs à tenir compte de la dimension politique des grands textes littéraires des années soixante : alors que les premiers lecteurs d'un Aquin ou d'un Miron ne voyaient trop souvent en eux que le militant et négligaient l'écrivain, le critique d'aujourd'hui est plutôt menacé de la tentation inverse. C'est pourquoi le présent ouvrage s'efforce de souligner le rôle joué par les écrivains dans la prise de conscience politique des années soixante. Deux figures majeures de cette époque sont envisagées ici, dans des essais étroitement liés : Hubert Aquin, au moment de son débat avec Pierre Elliott Trudeau sur le nationalisme, en 1962; et Gaston Miron, qui s'imposa en 1963 comme le poète par excellence d'une génération révolutionnaire.

Et comme on le verra, l'effort de compréhension historique que requiert ce passé à la fois proche et lointain n'est pas sans éclairer le présent le plus actuel.