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La représentation du jeu dans les écritures jeune public : repérages, contours et horizons d'un territoire

La représentation du jeu dans les écritures jeune public : repérages, contours et horizons d'un territoire

Publié le par Natalie Maroun (Source : Sandrine Le Pors)


« La représentation du jeu dans les écritures jeunepublic : repérages, contours et horizons d'un territoire »

Universitéd'Artois, Arras, 6-7 avril 2011

Coordonnépar Françoise Heulot-Petit et Sandrine Le Pors

Maîtresde Conférences en Arts du Spectacle

Équiped'accueil « Textes et cultures », axes « Praxis et esthétiquedes arts » et «Littérature et cultures de l'enfance », Universitéd'Artois, Arras.

Encollaboration avec Culture Commune, Scène Nationale du Bassin Minier duPas-de-Calais et le Théâtre d'Arras, Scène conventionnée musique et théâtre.

Au-delàdu plaisir et de son caractère gratuit, le jeu est le lieu d'une délivranced'un excédent de vitalité mais aussi l'expression d'une intériorité complexeparce qu'en devenir. Son caractère spontané met à jour, tant au niveau du corpsque de la parole, les instincts, les peurs, les désirs et les rêves quihabitent l'enfant. Au théâtre, l'auteur lui-même, en se plaçant du point de vuede l'enfant, interroge et ménage pour le lecteur/spectateur un espace de jeu« depuis l'enfance ». La diversité des écritures qui s'exprimeaujourd'hui dans le répertoire jeune public, récemment mis en valeur par MarieBernanoce et Nicolas Faure, nécessite un premier repérage des enjeux de cettenotion, à la fois comme « jeu dans l'écriture » et « écriture dujeu ».

Lesjeux d'enfants, individuels ou collectifs, encadrés ou non par les adultes,créent dans l'écriture des espaces de liberté où l'enfant réinvente ses propresrègles selon les modèles dont il dispose et dont il veut aussi parfoiss'éloigner. Pouvons-nous caractériser ces espaces de jeu ? Voyons quelleplace occupent l'espace et le temps du jeu dans la fiction. Dans quelle mesurele traitement spatio-temporel du jeu ébrèche-t-il l'écriture du dialogue etparticipe-t-il à une inclinaison de l'écriture contemporaine qui donne unelarge part à la narration ? Dans le théâtre jeune public, en effet,l'épique (raconter et se raconter des histoires) et l'action ludique (le jeuconcret, précisé ou non dans les didascalies) sont autant d'échappées vers lelyrisme et l'onirisme qui déplacent les catégories du drame.

L'écriturerévèle son caractère ludique quand elle emprunte des chemins de traverse commele modèle littéraire ou oral (de la parabole au conte en passant par lachanson), le modèle artistique (peinture, sculpture) mais aussi quand ellebrasse et convoque certaines « mythologies » contemporaines(télévision, cinéma, jeux vidéo). Toutefois, ce ludisme n'est pas exempt deconfrontations avec la souffrance et les inquiétudes de l'enfance.

Oscillantentre ludisme et « paysages dévastéss », l'auteur habité par le soucide ne pas « blesser l'enfance », arpente un territoire et pose desbalises qui permettront à l'enfant de se repérer. Si l'enfant peut se perdredans le territoire, éprouvant frayeur et plaisir, il retrouve souvent le cheminde la stabilité qui l'aide à grandir et à faire face au monde. Cetteexploration suppose une dramaturgie fondée sur une juste distance par rapport àl'événement représenté.

Lerépertoire jeune public présuppose-t-il une instance auctoriale (parodique,subjective ou ironique) devenue instance ludique faisant de l'auteur un meneurd'écriture qui, dans le plaisir et la prise de risque, joue avec les règles dujeu théâtral et – quand il ne se consacre pas exclusivement au répertoire jeunepublic – déjoue ses habitudes d'écriture ? Cette instance ludique délivre,à l'enfant spectateur et à ceux qui l'accompagnent, pendant et après lareprésentation, une énigme à déchiffrer. Enfin, du côté des processusd'écriture, nombreux sont les auteurs qui mettent à l'épreuve leur texte,encore à l'ébauche, dans un échange régulier, pratique et dialogué avec lesenfants, instaurant un va-et-vient entre l'écriture et le jeu.

Nousproposons les pistes de réflexion suivantes :

Lejeu dans l'écriture

Typologiedes formes de jeux représentés : de la marelle au jeu vidéo, du jeu derôle au théâtre dans le théâtre.

Leséchos du monde dans le jeu de l'enfant.

Lecorps en jeu : jeux de filles, jeux de garçons ?

Lejouet-personnage, bestiaire et chimères.

Lesrègles du jeu, les rites d'entrée, les lois de la bande, le bouc-émissaire.

Lejeu comme espace de liberté, de plaisir et de dépense.

Lejeu comme lieu de refuge et de stabilité.

Leschemins de la reconnaissance : la découverte de soi et de l'autre.

Lejeu comme espace d'apprentissage vers le monde adulte.

L'écrituredu jeu

Jeuxde friction entre la « grande action » et les actions ludiques.

Jeuxd'adresse : adresses singulières ou multiples, destinataires incertains,destinataires fantasmés ou imaginaires.

Jeuxd'énonciation : auteur, narrateur, sujet d'écriture, instance auctoriale,instance ludique.

Jeuxd'écriture : oralité, place du silence, rythme, langue et inventions delangage.

Jeuxde reprises : intertextualité, détournement des genres (le conte, lefeuilleton)

Modèlesde jeux : simulacres, jeux de hasard et navettes mythiques.

Leslimites du jeu

Lafiguration des jeux dans les limites du plateau, l'espace du collectif.

Espace-tempsludique, festif, sacrificiel.

Jeuxde massacre, jeu et violence, jeu et mort.

Jeuxd'ombre : figurations de l'absence, allégories, compagnons imaginaires.

Lejeu comme espace du cauchemar.

Jeuxde rêves et fééries.


Compositiondu comité scientifique

FlorenceBaillet, Maître de conférences en Etudes Germaniques, Université de Paris VIII.

MarieBernanoce, Maître de conférences en Arts du spectacle, Université Stendhal -Grenoble 3

JosephDanan, Auteur de théâtre et Maître de conférences habilité en Étudesthéâtrales, Université Paris III, Sorbonne Nouvelle

FrançoiseHeulot-Petit, Maître de conférences en Arts du spectacle, Université d'Artois

SuzanneLebeau, Auteur de théâtre (sous réserve)

DanielLemahieu, Auteur de théâtre

SandrineLe Pors, Maître de conférences en Arts du spectacle, Université d'Artois

FrancisMarcoin, Professeur en Langue et littérature française, Université d'Artois

ChristianePage, Professeur en Arts du spectacle, Université Rennes II

Calendrier :

-propositions de communications (1 page) et CV : 20 octobre 2010

-Avis du comité scientifique : 20 novembre 2010

Lespropositions de communications sont à adresser par courrier électronique à lafois à Françoise Heulot-Petit et à Sandrine Le Pors :

francoise.heulot@voila.fr

sandrine.leporsrobin@free.fr