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Appels à contributions
La relecture tardive des écrivains par eux-mêmes

La relecture tardive des écrivains par eux-mêmes

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Mireille Hilsum)


UniversitéJean Moulin - Lyon 3 
CentreJean Prévost
Équipe Marge, Responsables : Régine Jomand -Baudry  et  Laurent Mattiussi


Conception  etorganisation du colloque  : Mireille Hilsum

 

La relecture tardive des écrivains par eux-mêmes

XVIII-XX èmes siècles

Appel à communication

30-31 mars et 1er avril 2006

 

Lecolloque se situe dans le prolongement d’une journée d’étude organisée en févier2005 à l’Université Jean Moulin : programme et communications serontdisponibles, dans le courant du mois de mars 2005, sur le site Marge del’Université Lyon 3.

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« Relire, donc, relire après l’oubli – serelire, sans ombre de tendresse, sans paternité ; avec froideur etacuité critique, et dans une attente terriblement créatrice de ridicule et de mépris,l’air étranger, l’œil destructeur -, c’est refaire ou pressentir que l’onreferait, bien différemment, son travail. »,

Valéry, « Note et digressions 1919 », Introductionà la méthode de Léonard de Vinci.

 

La relecture après oubli, quandla distance se fait divorce, brèche, ou simplement hiatus, est source detensions, qui peuvent se négocier de soi à soi ou de soi à l’autre, féconder l’œuvreen cours d’écriture ou se solder du rejet de l’œuvre ancienne. Elle sera redécouverte,réappropriation, réinterprétation, réécriture ou à rebours ressassement,redite, reprise inlassable de l’œuvre comme de textes anciens redistribués.Doit-on penser l’alternative en termes historiques, la modernité séparant lapremière - qui met en scène, dès le début du XIXème siècle, l’auteur en majesté-  de la seconde – que représenteraitBlanchot ajoutant, en 1983, une postface, « Après coup » , au Ressassementéternel (1951). Quel est ce « se » qui se relit ici et là ?Celui qui condamne des livres périmés qui lui sont devenus indifférents voire étrangers? Celui qui se livre au ressassement mélancolique ? Ou encore celui quiveille à la reconnaissance de l’unité de son œuvre ? Féru de méprise et demalentendu, il est souvent un fabricant d’histoire littéraire et de biographieintellectuelle.

La relecture– même si pour ce colloque, on l’envisage dans une acception restreinte quilaisse de côté le passage par d’autres arts : cinéma, photographie  - ne se réduit donc pas à l’autocommentaire.Ni à l’étude – la plus avancée aujourd’hui – du paratexte en général. Celle duparatexte tardif peut cependant être précisée dans une perspective à lafois historique et formelle : le déclin de la préface tardive, dès le XIXèmesiècle, s’accompagnerait de la promotion de genres nouveaux : l’entretien– lui-même lié à l’essor de la presse - dès la fin du XIXème siècle, ou encorel’essai, tel que le pratiquent au XXème siècle les Nouveaux Romanciers, peusoucieux d’accompagner le texte dans l’espace même du livre. Mais la relecturemoderne renoue peut-être aussi avec l’écriture de soi,  telle que la pratique Rousseau, grandrelecteur de son œuvre propre.

On aimeraitdans le cadre de ce colloque s’interroger sur les formes de relecture, propres àchacun des genres envisagés, différencier la pratique des diaristes, ou celledes poètes, de celle des romanciers. Se relire, « c’est refaire » :réécrire, à distance. mais aussi reconfigurer, découper, regrouper. Laconfection par l’auteur de ses œuvres complètes ou celle de morceaux choisis,anthologies, recueils poétiques ou critiques  : autant d’objets, d’actes, de stratégies que nous aimerions voir examinées. 

Noussouhaitons enfin que la notion soit l’objet d’un questionnement historique, théoriqueet formel. L’étude monographique, en privilégiant ceux, du XVIII ème ou XIX èmesiècles, qui pratiquent la relecture sous toutes ses formes, devrait égalementcontribuer à l’analyse de la notion. 


Sivous êtes intéressé par ce colloque, merci d’adresser, avant le 1er mai 2005,une présentation de votre proposition, à 

hilsummireille@easynet.fr

Université Jean Moulin – Lyon 3

24 rue Coriolis 75012 Paris