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La réception des Mémoires d'Ancien Régime : discours historique, critique et littéraire

La réception des Mémoires d'Ancien Régime : discours historique, critique et littéraire

Publié le par Camille Esmein (Source : Marie-Paule de Weerdt-Pilorge)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La réception des Mémoires d'Ancien Régime : discours historique, critique et littéraire

 

 

 

 

On voudrait au cours de ces journées d’étude interroger la place de la lecture et du discours critique dans la constitution progressive des Mémoires en « genre » et dans leur intégration au champ littéraire. En effet, les mémorialistes eux-mêmes (on peut penser à Brienne, Choiseul, Saint-Simon, Chateaubriand...) sont parmi les premiers lecteurs de Mémoires, et l'évocation des mémorialistes antérieurs, que ce soit par des citations, des commentaires ou des appréciations, dans des discours liminaires ou au fil de la chronique, relève certes de procédures de justification personnelle, mais caractérise aussi les exigences et les refus d'un « genre » en train de se constituer et de se penser comme tel. On peut alors tenter d'identifier les critères qui président aux choix de modèles et de contre-modèles et qui dessinent peu à peu l’unité très relative d’un corpus, dans une relation dynamique et fluctuante à tous les genres narratifs de l’histoire et de la fiction. Le travail critique offre également l'opportunité de saisir les enjeux d'une lecture qui se veut plus experte. On peut s'interroger sur la place dans la représentation des Mémoires comme tout cohérent de grandes collections telles que celles de Michaud et Poujoulat au XIX° siècle, et de vastes sommes critiques comme celle de Sainte-Beuve, qui d’article en article ont peut-être contribué à créer a posteriori un genre, là où l’Ancien Régime se situait sur le terrain de pratiques d’écriture. Au-delà de l'effort de recension, ces travaux témoignent sans doute de nouvelles exigences à évaluer. Ces sommes éditoriales riches d'enseignements sur la lecture critique, historique et esthétique des Mémoires permettraient, au travers des préfaces, des jugements et des choix de mémorialistes, d’interroger les frontières elles-mêmes mobiles et incertaines entre histoire et mémoires. Enfin, les grands écrivains lecteurs de Mémoires (Rousseau, Voltaire, Stendhal, Proust...), dans leurs jugements portés sur les Mémoires ou par un travail d'innutrition, ont pu montrer la vitalité d'un genre qui dépasse les simples exigences historiques pour entrer dans le champ libre de la création. Ces trois perspectives qui mêlent des lectures croisées permettraient à terme de saisir un discours sur les Mémoires qui oscille entre vérité historique et potentiel littéraire, d'en appréhender les linéaments, les inflexions ainsi que les présupposés afin de reconsidérer les Mémoires comme carrefour d'exigences historiques et esthétiques.

 

Date limite de proposition : 30 janvier 2008

Equipe d'accueil "Histoire des représentations" de l'université de Tours avec la collaboration des membres de l'équipe d'accueil "Textes, Langages, Imaginaires" de l'université de Nantes.

La réception des Mémoires d'Ancien Régime : discours historique, critique et littéraire

Journées d'étude : 5 et 6 juin 2008

Publication des journées dans les "Cahiers d'histoire culturelle" de l'université de Tours

Merci de faire parvenir vos propositions de communication (150 à 300 mots) par mail  avant le 30 janvier 2008  à  : pilorge.jc.mp@wanadoo.fr