Questions de société
La quatrième coordination des universités prévoit trois nouvelles manifestations et demande l'abrogation de la LRU (AFP + Communiqué, motions)

La quatrième coordination des universités prévoit trois nouvelles manifestations et demande l'abrogation de la LRU (AFP + Communiqué, motions)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : AFP/SLU)

La quatrième coordination des universités prévoit trois nouvelles manifestations et demande l'abrogation de la LRU

Sur cette page:

- Communiqué, motions, calendrier de la 4e Ag de la Coordination Nationale des universités (20 février 2009). Source: SLU.

- Liste des établissements syndicats et associations représentés

- La coordination des universités prévoit trois nouvelles manifestations (dépêche AFP)
- La coordination nationale des Universités décide de nouvelles manifestations {Sciences2}

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- Communiqué, motions, calendrier de la 4e Ag de la Coordination Nationale des universités (20 février 2009). Source: SLU.

Les textes apparaissent dans l'ordre où ils ont été votés.

Communiqué du matin

La journée de manifestations du 19 février a rassemblé50 000 enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs, BIATOSS, ITA,précaires, post-doctorants, doctorants, étudiants, et des personnels del'Education Nationale dans toute la France. Aujourd'hui, le 20 février2009, la 4ème Coordination nationale des universités se tient àNanterre.

Elle exprime son exaspération face au mépris sansprécédent manifesté par le gouvernement et par le président de laRépublique vis-à-vis de son mouvement et de ses revendications,vis-à-vis de l'ensemble de la communauté universitaire.

Elle constate que les revendications posées par lesCoordinations précédentes n'ont pas été satisfaites et que les réformescontestées n'ont pas été retirées.

En conséquence, elle maintient le mot d'ordre de grève,reconductible, totale et illimitée lancé le 22 janvier : « L'Universitéet la Recherche s'arrêtent ».

Motion 1

« De la maternelle au supérieur »

Les délégués à la Coordination nationale desuniversités réunie à Nanterre le 20 février 2009 constatent qu'unprojet cohérent est en train d'être mis en place de la maternelle àl'université : casse des services publics et des statuts des personnelset des établissements de la fonction publique, éducation à deuxvitesses, mise en concurrence des établissements, crédits insuffisants,suppressions de postes, précarisation. Nombre de nos revendicationsconcernent les collègues de la maternelle, du primaire et dusecondaire, et au-delà l'ensemble de la société. Leurs revendicationssont les nôtres. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concernel'emploi, la réforme des concours de recrutement et de la formation desenseignant-e-s, mais aussi la remise en cause des disciplines et desstatuts nationaux.

La coordination appelle à la multiplication des actionscommunes partout sur le mot d'ordre « De la maternelle à l'université :retrait des contre-réformes Darcos/Pécresse ».

Elle reprend la proposition que soit organisée une grande journée de mobilisation sur ce mot d'ordre début mars.

Dans cette perspective, elle mandate une délégationpour prendre contact avec les organisations syndicales etl'Intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche. Elleappelle nos collègues à aller discuter dans les écoles, collèges etlycées. Elle appelle les IUFM à rejoindre massivement le mouvement et àle relayer auprès des maîtres formateurs. Elle mandate une délégation àla coordination parents-enseignants du 14 mars à Montpellier.

Motion 2

"Pour une nouvelle loi"

La coordination nationale exige l'abrogation de la loiLRU et du Pacte pour la Recherche et l'arrêt immédiat de leur mise enoeuvre. Elle exige l'adoption d'une nouvelle loi. Cette loi doitinstituer un véritable équilibre des pouvoirs au sein de l'Universitéet de la Recherche dans le respect du Statut Général de la Fonctionpublique. La nouvelle loi doit être conforme aux aspirations expriméespar les universitaires, les chercheurs, les BIATOSS, les ITA et lesEtudiants. Il est impératif que cette nouvelle loi soit élaborée aprèsconsultation et de véritables négociations.

Motion 3

La 4ème Coordination nationale des universités réunie àNanterre le 20 février 2009 reprend à son compte les motions votéesdans les Coordinations précédentes, avec l'ensemble des revendicationsqu'elles contiennent, et l'appel du CNRS voté le 12 février. Nouscontinuons à exiger :

puce-68c92.gif le retrait de la réforme du mode d'allocation des moyens (dit modèle SYMPA)
puce-68c92.gif larésorption totale de la précarité et l'augmentation des salaires despersonnels (revalorisation du point d'indice et intégration des primesdans les salaires)
puce-68c92.gif le réinvestissement de l'Etat dans les CROUS et dans l'aide sociale aux étudiants
puce-68c92.gif la fin du processus d'externalisation des tâches, et le maintien de la filière bibliothèque.

La coordination nationale des universités appelle àintensifier la mobilisation et les luttes en cours. Elle soutient lesrevendications de la Coordination étudiante du 14-15 février. Ellesoutient les « désobéissants » qui refusent dans les écoles de mettreen place le soutien individualisé, et demande l'arrêt immédiat dessanctions contre les enseignants du primaire.

Dans l'immédiat, la coordination nationale exige leretrait des trois réformes contestées (projet de réforme du statut,masterisation des concours, projet de contrat doctoral unique), la findu démantèlement des organismes publics de recherche ainsi que larestitution des 1030 postes supprimés, et un plan pluriannuel decréation d'emplois .

Motion 4 Solidarité avec les étudiants

La Coordination nationale des universités réunie àNanterre le 20 février 2009 déclare son soutien au mouvement desétudiants et à leurs revendications telles qu'exprimées dans laplateforme de leur première coordination nationale de Rennes.

Elle mandate une délégation pour prendre contact avecle comité d'organisation de leur prochaine coordination nationale :samedi 28 et dimanche 29 février (université d' Angers).

Calendrier national

24 février : multiplier les actions en direction du public.

26 février : journée nationale de manifestations.

5 mars : journéenationale de manifestations.Par ailleurs, si nos exigences ne sont pas satisfaites à cette date,nous appelons à la démission de toutes les charges administratives nonélectives et au refus de participation aux jurys (bac, BTS, DUT,Capes-Agreg, session de printemps…) et à pratiquer l'obstruction dansle cadre des mandats électifs.

6 mars : Prochaine AG de la Coordination nationale à Paris 12 (peut-être avec Marne-La-Vallée).

10 mars : Grande manifestation nationale “de la maternelle à l'université” à Paris.

12 mars : Appel à soutenir et à participer à la Coordination Nationale des laboratoires.

19 mars : Appel à la journée de mobilisation nationale intersyndicale et interprofessionnelle.

Et aussi

puce-68c92.gif Développer la grève active, des cours alternatifs, les interventions dans les lieux publics, voir leur occupation.

puce-68c92.gif Boycottdes expertises AERES et ANR, boycott des audits des Universités pour lepassage à l'autonomie. Envoi d'une lettre de la coordination.

puce-68c92.gif Blocage des conseils centraux qui prévoient de remonter les maquettes.

puce-68c92.gif Participation aux Journées en mars à Bruxelles en relation avec la stratégie de Lisbonne et de Bologne.

puce-68c92.gif Voter le principe d'une caisse de grève avec les BIATOSS et les ITA, le primaire et le secondaire.

puce-68c92.gif Appel aux chefs de service administratifs pour ne pas remonter le recensement des grévistes.

puce-68c92.gif Délégation à la coordination étudiante à Angers le week-end du 28 février-1er mars.

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 Établissement, syndicats, associations représentés.

Universités
Angers
Antilles-Guyane
Avignon
Artois
Aix-Marseille I
Aix-Marseille III
Bordeaux I
Bordeaux II
Bordeaux III
Bourgogne
Brest
Bretagne Sud
Bretagne occidentale
Caen
Cergy
Clermont II
Compiègne
Evry
Franche-Comté
Grenoble 1
Haute Bretagne
Le Havre
Le Mans
Lille 1
Lille 3
Limoges
Littoral
Lyon 1
Marne-la-Vallée
Metz
Montpellier II
Montpellier III
Mulhouse-Colmar (Haute Alsace)
Nancy 1
Nancy 2
Nantes
Orléans
Paris 1
Paris 3
Paris 4
Paris 5
Paris 6
Paris 7
Paris 8
Paris 9
Paris 10
Paris 11
Paris 12
Paris 13
Pau
Picardie
Poitiers
Reims
Rennes 1
Rennes 2
Rouen
Saint-Etienne
Strasbourg
Toulon
Toulouse 2
Toulouse 3
Tours
Valenciennes
Versailles Saint Quentin

Autres établissements et organismes
CNAM
Ecole française de Rome
EHESS
ENS Cachan
ENS LSH
ENS Paris
ENS Lyon
IEP Paris
IEP Rennes
IEP Toulouse
INALCO
IUFM Paris
IUT Troyes
Museum
Observatoire de Paris

Syndicats, associations et sociétés savantes
APMESU
ASES
Défense de l'université
FERC-CGT
FO
Intersyndicale
Intersyndicale de l'administration centrale
Papera
Reconstruire l'école
SF études 18ème
SFLG
SFS
SLR
SLU
SMF
SNCS-FSU
SNESup-FSU
Sud Education
Sud Recherche

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La coordination des universités prévoit trois nouvelles manifestations

NANTERRE (AFP) — La coordination nationale des universités, réunievendredi à l'université Paris-X à Nanterre, a appelé à trois nouvellesjournées de manifestations, les 26 février, 5 mars et 10 mars, etdemandé pour la première fois "l'abrogation de la loi LRU" de 2007 surl'autonomie.

Les 26 février et 5 mars, la coordination appelle lemonde universitaire et de la recherche à des manifestations partout enFrance, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le 10 mars, elleappelle à une manifestation nationale à Paris, à laquelle sont conviésles enseignants du primaire et du secondaire.

La coordination aaussi appelé à reconduire la grève "illimitée" en cours dans lesuniversités et au "retrait" de trois réformes : celle sur le statut desenseignants-chercheurs, celle de la formation des enseignants desécoles aux lycées, et "le contrat doctoral unique".

Le 5 mars, sicette triple demande de retrait n'a pas été entendue, la coordinationappellera les universitaires à "la démission de l'ensemble des chargesadministratives non électives, à l'obstruction dans le cadre desmandats électifs et au refus de participer aux jurys (bac, BTS, Capes,agrégation, session de printemps...)", selon le texte d'une motion.

Enfin, la coordination a voté pour la première fois la demande d'abroger la loi LRU sur l'autonomie des universités d'août 2007.

"Toutle monde éducatif est attaqué par les réformes. Nous demandonsl'abrogation de la LRU, nous avons besoin d'une nouvelle loi avec uncadre juridique assurant l'indépendance des universitaires et assurantle service public", dit le texte de cette motion.

"Il estimpératif que cette nouvelle loi soit élaborée après consultation desuniversitaires et de véritables négociations", ajoute-t-il.

Plusieursaspects de la loi LRU sont d'ores et déjà entrés en vigueur et 20 des83 universités françaises sont passées à l'autonomie au 1er janvier2009.

"Nous avons un mouvement qui s'approfondit dans unprocessus de consensus de plus en plus précis", a commenté à l'AFPDonna Kesselman, maître de conférences à Paris-X Nanterre.

Lacoordination, qui se réunissait pour la quatrième fois, a ditreprésenter 65 universités, 15 autres établissements et 18 associationset syndicats. Sa prochaine réunion est prévue le vendredi 6 mars àl'université Paris-XII.

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- La coordination nationale des Universités décide de nouvelles manifestations {Sciences2}

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/02/la-coordinati-2.html 

   La coordination nationale des universités s'est réunie vendredi à l'université Paris-X à Nanterre, a appelé à trois nouvelles journées de manifestations, les 26 février, 5 mars et 10 mars.

Celles des 26 février et 5 mars se dérouleront partout en France. Le10 mars, en revanche, devrait donner lieu à une manifestation nationaleà Paris. Un appel à été lancé aux enseignants du primaire et dusecondaire leur demandant de s'y joindre.

[Ajout dimanche 22 : on trouve ici l'ensemble des textes votés et le calendrier des actions.]

La coordination a aussi appelé à reconduire la grève illimitée encours dans les universités et au retrait de trois réformes sur lestatut des enseignants-chercheurs, la formation des enseignants duprimaire et du secondaire, et «le contrat doctoral unique».Le 5 mars, si cette triple demande de retrait n'a pas été entendue, la coordination appellera les universitaires à «ladémission de l'ensemble des charges administratives non électives, àl'obstruction dans le cadre des mandats électifs et au refus departiciper aux jurys (bac, BTS, Capes, agrégation, session deprintemps…)». Le chaos,contre lequel avertissaient les plus modérés des opposants à ValériePécresse, la suppliant de prendre les décisions et d'accomplir lesgestes permettant de l'éviter, semble au bout du chemin.

Enfin, la coordination a voté pour la première fois la demanded'abroger la loi LRU sur l'autonomie des universités d'août 2007.Plusieurs aspects de cette loi sont déjà entrés en vigueur,20 universités  sont passées à l'autonomie au 1erjanvier 2009.La coordination affirmereprésenter 65 universités, 15 autres établissements, 18 associationset syndicats.

Universitaires, chercheurs et étudiants sont faceà une question: comment conserver l'unité de leur mouvement,caractérisé par une très large assise qui va jusqu'à des organisations et personnalités au départ plutôt bienveillantes à l'égard des réformes gouvernementales ? «Durcir le ton», avait conseillé Georges Molinié,le président de l'université Paris-4.

Les décisions de la coordination nationale font manifestement unpari osé : que le niveau de la mobilisation non seulement ne faiblissepas mais qu'elle s'élargisse à d'autres secteurs de l'éducationnationale. Et surtout que l'appel à l'abrogation de la LRU nefonctionne pas comme un repoussoir, réduisant la base du mouvementauquel ont appelé des forces syndicales et associatives qui nesouhaitent pas aller jusque là.

Ce choix tactique peut s'expliquer par la force inédite dumouvement, par le traditionnel durcissement de telles assemblées, parl'exaspération longtemps refoulée d'universitaires qui ont troplongtemps baissé l'échine... et par ses formes, de nombreuxuniversitaires ayant l'intelligence de mener une sorte de «grèveperlée», assurant de temps en temps les cours indispensables, enparticulier pour les années post-licence, afin de ne pas sacrifierleurs étudiants, et qui permet de prolonger l'action. Mais il comporteaussi des risques, en particulier celui de voir le gouvernements'exonérer de la nécessité de négocier avec les acteurs syndicaux aujourd'hui en action, les seuls à même de transformer ce mouvement en résultats concrets.

 Ceci alors que la résistance gouvernementale s'effrite de jour en jour. Et que son relais le plus important, la CPU, tente de se repositionner en interlocuteur principal malgré ses dissensions et surtout la crise de légitimité qui frappe certains de ses membres. Ainsi le président de Paris-7 Diderot, après de nouvelles élections, se trouve en minorité dans son conseil d'administration... qu'il voudrait continuer à présider au mépris du suffrage clairement exprimé par les personnels !

In fine
,les décisions de la coordination nationale peuvent déboucher sur unprix politique certes plus élevé à payer pour le gouvernement, mais desrésultats inférieurs pour les personnels et les étudiants engagés dansl'action. Ou à l'inverse obtenir par une mobilisation accrue unemodification substantielle de la politique universitaire et derecherche du gouvernement de Nicolas Sarkozy.  Qui va l'emporter du risque pris ou du pari osé ? Réponse après les vacances de février.