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La Postérité en France, 1650-1800

La Postérité en France, 1650-1800

Publié le par Emilien Sermier (Source : Jessica Goodman)

Appel à communications : La Postérité en France, 1650-1800

Université de Cambridge, le 19 mars 2015

Organisateurs : Jessica Goodman (Cambridge) et Russell Goulbourne (Londres)

 

‘La postérité pour le philosophe, c’est l’autre monde de l’homme religieux’.

 

Ainsi Diderot écrit-il au sculpteur Etienne Falconet en 1766. L’écrivain et l’artiste entretiennent une longue correspondance autour d’un thème – celui de la postérité – qui est au cœur de la production culturelle au cours du dix-huitième siècle : de l’Encyclopédie, qui veut transmettre aux générations à venir pas seulement la totalité des connaissances humaines mais aussi le nom des créateurs de celles-ci, à Rousseau qui façonne son image posthume dans les Confessions, enfin aux premiers centenaires littéraires qui offrent aux écrivains de l’époque l’occasion de réfléchir à l’image qu’ils laissent à l’avenir.

Le désir d’entrer dans la postérité n’est pourtant pas propre au dix-huitième siècle : depuis qu’Horace affirme en 23 av. J.C. : ‘Je ne mourrai entièrement’, nombreux sont les écrivains et les artistes qui ont imaginé la vie posthume que leur offrent leurs ouvrages. Ce colloque, pour sa part, cherche à creuser la spécificité de l’idée de la gloire future pour les auteurs et les artistes à une époque (1650-1800) qui témoigne aussi d’une convergence suggestive d’un certain nombre de facteurs sociaux et intellectuels, dont le développement de l’espace public, une nouvelle idée d’un grand homme exemplaire qui privilège la morale et l’intellect plutôt que la naissance ou la force militaire, un contexte où le mécénat et les institutions d’état disparaissent, et une laïcité croissante, qui soulève des doutes sur l’au-delà religieux.

Les propositions de communication pourraient s’inscrire dans un des grands axes suivants :

  • Les caractéristiques de l’idée de la postérité tel qu’elle est développée entre 1650 et 1800. 
  • L’influence d’une appréciation de la postérité sur la production culturelle des individus et des courants plus larges.
  • Le rapport entre le désir de la postérité et les positions sociales qu’adopte un individu dans la vie. 
  • Si les écrivains et les artistes ont une position privilégiée quand il s’agit d’entrer dans la postérité.
  • Jusqu’à quel point de nouvelles cultures de commémoration vers la fin de l’Ancien Régime façonnent ou sont façonnées par des écrits contemporains sur la postérité.
  • Le rapport entre la postérité et l’au-delà religieux dans la pensée contemporaine.

Les propositions de communication (en anglais ou en français, durée: 20 mins) devront être envoyées avant le 6 octobre 2014 à earlymodernposterity@gmail.com. Des questions peuvent être adressées aux organisateurs à la même adresse. Nous accueillons chaleureusement des propositions de la part des doctorants et des jeunes chercheurs.