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La Postérité de la Renaissance

La Postérité de la Renaissance

Publié le par Sophie Rabau (Source : Fiona McIntosh-Varjabédian)

Colloque : La Postérité de la Renaissance

Organisé par le CRLGC, Lille III, ainsi que par le CRTMLE, Université Champagne-Ardenne

Lille III, 12-13-14 février 2004

Responsables : Véronique Gély (Champagne-Ardenne), Fiona McIntosh-Varjabédian (Lille III)

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Walter Scott revient sur léchec dun de ses romans, Le Monastère, et lexplique par limpossibilité de représenter et de faire parler un homme de la Renaissance, impossibilité accrue par le fait quil avait donné à ses personnages médiévaux la langue de Shakespeare ! Lanecdote piquante révèle un problème : comment évoquer la Renaissance ? Plus généralement, y a-t-il, dans les arts et dans les lettres, un style Renaissance, comme il y a un « Gothic revival » ? Labondance des études consacrées à la perception et à la représentation du Moyen Age et le nombre plus réduit des travaux consacrés à cette période à laube de la modernité prouve quil y a bien une difficulté quil convient de comprendre et de définir.

Le hiatus est dautant plus surprenant que, sans contredit, la Renaissance simpose dans les manuels dhistoire littéraire ou dans lhistoriographie comme un mythe fondateur. On peut voir à ce propos la place exceptionnelle que Jules Michelet consacre aux lettres et aux arts dans Renaissance et Réforme, Histoire de France au XVIe siècle. LHistoire nationale, mais aussi européenne se relit au travers de quelques maîtres de la langue vernaculaire comme Shakespeare, Ronsard, Rabelais, pour nen citer que les plus célèbres. De ce point de vue, malgré la pensée humaniste quils incarnent, les auteurs de langue latine, poètes ou penseurs, tels que More, Erasme, Dorat ou Second, semblent quelque peu négligés par cette postérité, alors que leur rôle définitoire na pas été moindre : comment de ce fait les grandes figures ont-elles été instrumentalisées ou au contraire oblitérées afin de créer de nouvelles poétiques ? Il conviendra détudier également comment la postérité passe par la définition toujours difficile de la Renaissance, en raison de sa face sombre, les guerres de religion, mais aussi par une périodisation non moins ardue, si lon en croit larticle récent de F. Lestringant, dans la RHLF de septembre-octobre 2002. Une question corollaire à ce travail définitoire simpose : Comment parle-t-on de cet éveil humaniste avant que le mot de Renaissance nait été inventé ? Comment une lecture téléologique de lhistoire (littéraire) qui identifie cette période avec le progrès, face aux prétendues obscurités du Moyen Age peut-elle saccorder avec la postérité controversée dun savoir scientifique au croisement du magique et dune nouvelle épistémologie. Quelle place notamment est laissée dans limaginaire du XVIIIe, XIXe et du XXe siècles à lalchimie ? Parallèlement à cet éveil du savoir, la modernité politique se reconnaît-elle dans le cynisme de Machiavel et de Philippe de Commynes ?   Relève-t-il dun anti-humanisme et quelle est la place de ces auteurs dans la représentation mythifiée de la Renaissance ?

Le colloque qui se tiendra à Lille du 12 au 14 février 2004 cherchera à répondre à ces interrogations, dans une perspective volontairement transversale et examinera comment la Renaissance simpose comme un mythe fondateur européen, tant à lintérieur quà lextérieur de lEurope.

 

Les propositions devront être envoyées à Fiona McIntosh-Varjabédian, UFR Lettres Modernes, Lille III, Campus Pont de Bois, 59650, Villeneuve dAscq, France, ou par e-mail, serge.varjabedian@fnac.net ou à veronique.gely@wanadoo.fr avant le 30 avril 2003. Les propositions seront examinées par un comité scientifique qui réunira les centres de recherches de Reims et de Lille III.