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La poésie française du milieu du XIXe s : une poésie entre deux générations ?

La poésie française du milieu du XIXe s : une poésie entre deux générations ?

Publié le par Vincent Ferré (Source : CRLMC - Équipe "Révolutions et Romantismes)

La poésie française du milieu du XIXe siècle :

une poésie entre deux générations ?

(Filiation, transmission, générations littéraires

aux XVIIIe-XIXe siècles)

Dans le cadre d'un programme de recherche collective intitulé « Filiation, transmission, générations littéraires aux XVIIIe-XIXe siècles », l'équipe « Révolutions et romantismes » du CRLMC lance un appel à communications pour le colloque :

La poésie du milieu du XIXe siècle : une poésie entre deux générations ?

Les 12-14 novembre 2008

À la Maison des Sciences de l'Homme de Clermont-Ferrand
APPEL A CONTRIBUTIONS

Texte de présentation :

Avec le romantisme, la poésie française connaît de profondes mutations, avant que, dans la seconde moitié et la fin du XIXe siècle, une succession de mouvements et doctrines (de l'Art pour l'art aux Décadents, des Parnassiens aux Symbolistes…) ne la conduise dans de tout autres directions. Entre ces deux générations fécondes, celle des enfants du siècle et celle des poètes maudits, comment la poésie française se développe-t-elle et se pense-t-elle ? Quelles orientations prend-elle au milieu du siècle, alors qu'avec les journées de février 1848 et la Seconde République, les utopies romantiques semblent à leur apogée, mais que, très vite, les évolutions historiques et politiques marquent la fin des illusions antérieures ? Quelles filiations peut-on observer ? Quelles transmissions voit-on (on non) s'effectuer et dans quelles conditions ?

À ce moment de bascule dans la Modernité, l'activité des poètes semble être en veille. Tandis que la génération réaliste se manifeste déjà dans le roman et au théâtre (Dumas fils publie La Dame aux camélias en 1848, son adaptation théâtrale date de 1852 ; la veine des romans « champêtres » sandiens, inaugurée quelques années plus tôt, se développe ; Lamartine, même, publie, en 1851, Geneviève et Le Tailleur de pierres de Saint-Point ; les scènes parisiennes saluent les débuts de Labiche, du réalisme bourgeois et d'un nouveau théâtre de boulevard qui ne va pas tarder à triompher…), tandis que le nombre de titres publiés est en forte hausse en 1848, les tableaux d'histoire littéraire ne font pas apparaître de grandes oeuvres poétiques entre 1848 et 1851 : Baudelaire en est encore à ses Salons ; la grande vogue romantique de la poésie populaire et d'un « art social » semble sombrer avec les espoirs de 1848 ; Lamartine se fait homme politique et historien (son Histoire de la révolution de 1848 paraît en 1849) ; il faut attendre 1853 pour Les Châtiments de Hugo, 1854 pour Les Chimères de Nerval…

Mais la génération poétique de la Seconde république et du milieu du XIXe siècle français est-elle réellement inexistante, sacrifiée, accaparée par d'autres enjeux ? Y a-t-il rupture de transmission, refus de filiation ? N'existe-il pas, tout de même, des éléments d'évolution importants, voire remarquables : la constitution d'une bohème poétique, littéraire et artistique (Murger publie ses Scènes de la vie de bohème en 1851) ; les premières tentatives de développement de la forme du poème en prose (après son émergence dans les années 1820-1840), dans la presse notamment ; l'apparition d'un poète-chansonnier comme Pierre Dupont, célébré par Baudelaire et prenant le relais de la poésie ouvrière de la Monarchie de juillet… ? Plus largement, qu'en est-il des rapports entre poésie et presse, 1848 marquant une période de forte activité journalistique même si la presse moderne reste à naître ? Qu'en est-il du statut (réel et symbolique) du poète et de l'édition de poésie, dans une phase également transitoire de la société et du monde de l'édition ? Comment saisir les développements apparemment décalés des différents mouvements et genres (poésie, roman, théâtre) ? Comment envisager les rapports entre poésie et politique après 1848, ou entre poésie et philosophie après et avant des jalons aussi importants que le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels (1848), Du vrai, du beau, du bien de Victor Cousin (1853), voire l'Essai sur l'inégalité des races de Gobineau (1853-1856) ? Quelles sont les relations entre poésie et religion après le romantisme et ses religions nouvelles, profondément liées au langage poétique, et au moment d'un retour en force de l'Église catholique en France ? Quelle « fraternité » existe-t-il entre la poésie et les autres arts avant l'explosion symboliste ? Où en est la production poétique des femmes ? Comment la critique contemporaine envisage-t-elle la poésie (Sainte-Beuve débutant ses Causeries du lundi en 1851), comment l'histoire littéraire l'institutionnalisera-t-elle, comment les poètes eux-mêmes pensent-ils leur pratique : dans un processus de filiation et de transmission ou non ? En termes de génération ou à l'aide d'autres notions plus ou moins proches (« époque », « temps », « siècle », « famille », « école », « cénacle »…) ? De manière purement singulière ?

Toutes ces questions viseraient donc à analyser la poésie française du milieu du XIXe siècle, à la fois par rapport à ce qui la précède ou la suit, et à travers la notion de génération : c'est-à-dire en saisissant à la fois une communauté d'oeuvres inscrites dans un moment historique (qui a son avant et son après) et une somme d'esthétiques singulières (qui prennent en outre place dans un contexte international, européen notamment). Ces recherches sont par conséquent à mener à partir d'un point de vue littéraire bien sûr, mais également avec des comparatistes, des historiens du livre et des pratiques culturelles, des historiens de l'art, des sociologues, des philosophes…

Appel à communication :

Les propositions de sujet sont à adresser, accompagnées d'un bref résumé et d'une notice bio-bibliographique à :

Nathalie Vincent-Munnia : nvincentmunnia@free.fr

Adresse postale : Université Blaise Pascal

29 boulevard Gergovia

63037 Clermont-Ferrand Cedex 1

AVANT LE 31 JANVIER 2008.