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La Peur des mots : mots censurés et autocensurés 

La Peur des mots : mots censurés et autocensurés

Publié le par Florian Pennanech (Source : Ghislaine Lozachmeur)

 Université de Bretagne Occidentale

Equipe d'Accueil EA 4249 HCTI



Appel à communications



Colloque du groupe « Mots de la controverse et Déconstruction des discours »


« La Peur des mots : mots censurés et autocensurés »

                               jeudi 29 et vendredi 30 avril 2010






Le groupe de recherche MOTS DE LA CONTROVERSE ET DECONSTRUCTION DES DISCOURS (EA 4249 HCTI) sollicite des propositions de communications pour le colloque qui se tiendra à l'UFR Lettres et Sciences humaines Victor-Segalen , à Brest, les 29 et 30 avril 2010.


Le thème choisi pour ce colloque est « La Peur des mots : mots censurés et autocensurés »


Les mots de la langue, qui trament nos échanges, construisent nos concepts et informent notre intériorité, peuvent avoir un fort retentissement au point que le sentiment de leur pouvoir appelle des réactions de rejet, aussi bien de la part de l'institution que de celle du locuteur lui-même. A chaque époque, les mots conquièrent de nouveaux espaces culturels, politiques, sociaux, se libèrent de leur carcan, cherchent à affronter les tabous et les stéréotypes. De fait, par leur force d'expression et leur pouvoir, ces mots peuvent se transformer en armes, menacer les discours dominants et susciter la peur. Mais les mots peuvent conserver leur sens passé et apparaître comme une menace dans un environnement qui a changé. Ils gênent parce qu'ils appartiennent alors à des espaces-temps révolus. C'est l'exemple de certains mots comme « esclavage », « nègre », dont les connotations ont évolué.

Parce qu'un mot est porteur d'une charge émotionnelle, se met en place un système d'interdits. Le mot est censuré par l'institution parce qu'il représente un danger pour un groupe social ou politique. Ainsi le très ancien tabou linguistique du nom de Dieu en dehors du culte. Emile Benveniste montre bien, dans Problèmes de linguistique générale, combien blasphémie et euphémie sont liées. Mais le signal de danger peut être adressé, plus ou moins consciemment, au locuteur ou auteur, qui craint dès lors d'utiliser certains mots parce qu'il les juge susceptibles de provoquer un interdit ou d'agresser, comme le mot « échec » dans certaines circonstances. Pour ces raisons, il en vient à s'autocensurer. Il résulte de cette attitude prohibitive que la peur du pouvoir des mots, et de leur capacité à faire réagir les individus et les groupes dominants, influe sur les choix de langue qui sont faits par l'auteur-locuteur-narrateur et par conséquent, brouille le sens véritable du texte, sa portée, entrave la liberté d'expression.

L'objectif du colloque est de se livrer à une étude des mots qui sont l'objet de censure et d'autocensure. Les propositions de communication retenues s'inscriront dans ce cadre et pourront s'articuler autour de thématiques littéraires, politiques, sociales, religieuses et psychologiques.

Les travaux du groupe Mots de la controverse et Déconstruction des discours  s'inscrivent dans une perspective lexicologique, sémantique et sémiotique et s'interrogent sur les mots des discours. Nous prenons « discours » au sens de production langagière pour des sujets engagés dans des stratégies d'interlocution, des positions sociales ou des conjonctures historiques, avec une intention plus ou moins réfléchie d'influencer les destinataires.

Le thème de ce colloque intéresse les diverses littératures et langues mondiales et est ouvert à toutes les disciplines et approches concernées par le discours : étude littéraire, linguistique, stylistique, philosophie, histoire, droit, psychologie, psychanalyse, sociologie, informatique, etc.


Nous attendons des contributions qu'elles répondent à certaines interrogations : pourquoi certains mots ont-ils été censurés par le passé ? Au nom de quelles valeurs morales, religieuses, sociales, politiques ? Qu'en est-il de nos jours de ces interdits ? Quelles sont les modalités de pratique de l'autocensure ? Par quelles stratégies d'évitement, les auteurs contournent-ils le tabou linguistique ?


Les communications auront une durée de 25 mn.


Les propositions de communications sont à adresser pour le 15 novembre 2009 à :

Ghislaine LOZACHMEUR

Faculté des Lettres et Sciences humaines Victor Segalen

Université de Bretagne Occidentale

20, rue Duquesne

CS 93837

29238      BREST Cedex 3

e-mail : ghislaine.lozachmeur@univ-brest.fr,

N.B. Frais d'inscription : 20 euros


Comités scientifique et d'organisation:


* Comité scientifique : Jean-Pierre Dupouy, Ghislaine Lozachmeur, Mohamed Saki Frédérique Mengard, Marie-France de Palacio, Michaël Rinn, Matthieu Gallou, Philippe Pedrot, Lamria Chetouani, Anca Pascu

* Comité d'organisation : Ghislaine Lozachmeur, Cécile Médina, Anca Pascu