La perception du paysage dans la Renaissance
Lune des énigmes les plus intéressantes de la Renaissance, pour un non-initié, est déterminée par la présence dune vision picturale complexe et même déchirante du paysage, comme dans la Tempesta de Giorgione, et de paysages stéréotypés offerts notamment par la poésie. Il semble que lon se trouve devant la négation la plus évidente du principe horatien, jusqualors peu débattu, du ut pictura poesis.
Il semble quil ait fallu attendre des siècles pour retrouver en littérature la même présence intense du paysage. On peut considérer comme un problème rhétorique de la représentation le fait que sous la Renaissance les deux représentations, celle de la peinture et celle de la poésie, soient différentes. Cela ne nous dispense pas pour autant de rechercher, au-delà des différentes représentations, la perception commune, ou articulée ; celle-ci sen trouve à la base, non seulement dans la peinture et la littérature, mais aussi dans la philosophie et la science, et en quelque sorte dans toute expression du savoir humain. Une analyse approfondie de la perception peut donner un sens aux incohérences apparentes de la représentation et peut également nous faire découvrir que la distance entre les peintres et les poètes de la Renaissance nest pas aussi forte quil ne semble. Il sagit évidemment (et surtout dans la volonté daller au-delà des limites séparant lart de la science) dune tâche fondamentale, dans laquelle néanmoins peut être inséré un colloque dont le but est de réfléchir sur le parcours déjà accompli et de préparer, nous lespérons, de nouvelles perspectives.