Questions de société

"La pédagogie du flash-ball", dossier sur les violences policières contre les lycéens + vidéos (màj 17/10/10)

Publié le par Bérenger Boulay

Vidéo n°1: La vidéo du lycéen blessé par un tir de flashball à Montreuil.

Vidéo n°2: l"arrogance d'Éric Woerth. Passe d'arme au Sénat sur le lycéen de 16 ans blessé par un tir de flash-ball.

À lire sur Rue89: A Montreuil, la police vise les manifestants à la tête

Sur le site de Libération: La mère du lycéen blessé par un tir de flash-ball veut porter plainte

Communiqué de Sud Étudiant:

Non aux violences policières contre le mouvement lycéen

Depuis la journée du 12 octobre qui a marqué un tournant dans le mouvement contre la réforme des retraites avec l'arrivée en nombre des lycéen-ne-s et des étudiant-e-s, leur mouvement n'a cessé de s'amplifier. La Fédération SUD Etudiant apporte tout son soutien aux lycéen-ne-s blessé-e-s ou interpellé-e-s par les forces de police. Elle réclame l'arrêt de l'usage d'arme pouvant causer des blessures graves et qui n'ont déjà fait que trop de dégâts. lire le communiqué en entier

 + Communiqué de l'Union syndicale Solidaires: Non aux provocations policières

Répression des lycéens qui manifestent contre la casse des retraites : la pédagogie du flash-ball

Communiqué de la  Ligue des Droits de l'Homme - 15 octobre 2010

http://www.ldh-france.org/Repression-des-lyceens-qui


Depuis plusieurs jours, les représentants de l'actuelle majorité parlementaire orchestrent une véritable campagne de dénigrement de la jeunesse de ce pays.

Les jeunes lycéens seraient trop stupides ou immatures pour avoir compris quoi que ce soit à la « réforme » des retraites, ils ne songeraient qu'à la paresse ou à la violence, ils seraient manipulables comme des enfants de cinq ans… et les sujets qui font pourtant l'objet de leurs cours d'éducation civique ne seraient pas de leur âge. Il n'est pourtant pas très difficile de comprendre l'inquiétude d'une génération constamment stigmatisée comme violente voire dangereuse, qui est confrontée à la perspective de longues années de stages et de petits boulots avant d'accéder à un emploi digne de ce nom et qui sait que l'obligation, pour ses aînés, de s'user plus longtemps au travail signifie aussi, pour elle, autant d'emplois en moins dans un très proche avenir.

Mais, décidément, ces gouvernants n'aiment ni ne connaissent la jeunesse de leur pays. Après le mépris, l'épreuve de force : la journée du jeudi 14 octobre a été marquée par une série de provocations et de graves incidents à l'entrée des établissements scolaires, la réponse à la mobilisation des lycéens étant apparemment le déclenchement d'opérations « musclées » des forces de police. A Montreuil, ville dans laquelle un manifestant avait déjà été gravement blessé en 2009 dans des conditions que la CNDS a considérées comme contraires aux règles légales et déontologiques applicables à la police, un lycéen a été blessé à l'oeil par un tir de flash-ball. Et dans de nombreuses villes l'emploi de la force est manifestement disproportionné, comme s'il fallait créer des incidents pour justifier la campagne de dramatisation politicienne du début de la semaine.

La Ligue des droits de l'Homme observe que ce choix du passage en force pour imposer une « contre-réforme » qui met en danger le droit à la retraite des plus fragiles confirme l'indivisibilité des libertés et des droits sociaux : ceux qui s'attaquent aux seconds menacent aussi les premières. Elle n'en appelle que plus résolument les citoyens à manifester demain 16 octobre à la fois leur opposition à la casse de notre système de retraites et leur refus de la « politique du pilori » anti-étrangers, anti-Roms et, spécialement ces jours-ci, « anti-jeunes ».

Paris, le 15 octobre 2010.