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Appels à contributions
La Nostalgie des paradis perdus

La Nostalgie des paradis perdus

Publié le par Marion Moreau (Source : Carla Calarge)

Appel à contributions pour un ouvrage collectif portant sur La Nostalgie des paradis perdus dans la littérature et le cinéma francophones.

Date limite de la soumission des articles : 1 avril 2011 

La nostalgie pose plusieurs questions d'ordres différents. Albert Camus la définit sous une forme totalisante : « La pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie » (Mythe de Sisyphe). Kundera parle plutôt d'un refus d'être : « La nostalgie du Paradis, c'est le désir de l'homme de ne pas être homme », (L'Insoutenable légèreté de l'être ». Saint-Exupéry dit que: « La nostalgie, c'est le désir d'on ne sait quoi… » (Terre des hommes). Selon Ionesco, « le fait d'être habité par une nostalgie incompréhensible serait tout de même le signe qu'il y a un ailleurs » (Notes et contre-notes). Ces différentes approches montrent que la nostalgie peut se décliner sous de multiples facettes. Elle est l'être et son refus, le rapport du présent au passé, le rapport d'un ici et d'un ailleurs. Cela est parce que les espaces ne sont pas interchangeables ; le nostalgique est à la fois ici et ailleurs c'est-à-dire qu'il peut-être physiquement présent dans un ici, mais absent dans l'esprit de ce lieu où son corps est présent. A l'inverse, le nostalgique se sent moralement présent mais en fait actuellement absent de ce lieu qu'il a autrefois quitté, d'où la reconstruction imaginaire du lieu perdu. La question qui pourrait se poser alors est celle de savoir s'il est possible de recréer l'absent. En quoi les espaces quittés deviennent-ils des lieux de seconde vie pour le nostalgique ? Quels sont les enjeux de ces re-créations littéraires? La nostalgie peut surgir de la déception du présent. Est-ce alors un médium pour guérir et reconstruire un paradis perdu  dans tous les sens du terme ?

Dans tous les cas la nostalgie est un manque de quelque chose qui ne dit pas son nom et traduit le rapport de l'être à lui-même, à l'autre, ou à un espace. En somme, la nostalgie exprime, d'une manière ou d'une autre, la finitude de l'être qui tend vers une plénitude ou, comme l'exprime Broch : « Dans le réel, la plénitude se refusera toujours, mais le chemin de la nostalgie et de la liberté est infini et ne sera jamais mesuré par notre pas. (Les Somnambules). Quel est donc le rapport entre la nostalgie et la liberté ? Quelles sont les différentes stratégies qui sous-tendent les représentations de la nostalgie ?

C'est en partie à ces différentes questions que cet ouvrage se propose de répondre à travers des analyses d'oeuvres littéraires et cinématiques françaises et francophones.

Les personnes intéressées à participer devront envoyer leurs articles aux adresses électroniques : vincentsimedoh@yahoo.com , ccalarge@gmail.com avant le 1 avril 2011.

Les articles doivent être conformes au style MLA et ne doivent pas dépasser 7000 mots.