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HDR B. Porot: La musique française aux XVIIe et XVIIIe s.

HDR B. Porot: La musique française aux XVIIe et XVIIIe s.

Publié le par Marc Escola (Source : Bertrand Porot)

Bertrand Porot

Soutenance du mémoire d’Habilitation à diriger des recherches

Les “Goûts réunis” : les enjeux de la musique française aux xviie et xviiie siècles (style, écriture et réception)

 

Mardi 4 décembre 2012, 9h

Université Paris-IV Sorbonne, 1 rue Victor-Cousin, 75005

Salle des actes J 636, escalier G, 3ème étage

 

Tutrice : Raphaëlle Legrand, Paris-IV Sorbonne.

Jury : Catherine Cessac, CNRS, Catherine Massip, EPHE, Françoise Rubellin, Université de Nantes, Jérôme de La Gorce, CNRS, Denis Herlin, CNRS, Patrick Taïeb, Université de Montpellier.

 

Résumé du mémoire original

 

Les Chants de Momus et de la Folie : pour une histoire institutionnelle et artistique du premier opéra-comique

 

            Le « premier » opéra-comique, celui de la première moitié du xviiie siècle, est une entreprise de spectacle qui se tient durant les deux foires parisiennes de Saint-Germain et Saint-Laurent. Au début assez populaire et iconoclaste, l’opéra-comique s’organise vite comme un théâtre à part entière avec des salles et des troupes de plus en plus professionnelles ou spécialisées ; il exploite une dramaturgie particulière où la musique tient une place importante, quasi matricielle. Sa nouveauté réside dans le mélange de vaudevilles chantés, de dialogues parlés, de musiques originales et de danses, mais aussi dans des sources d’inspiration où l’impertinence et la moquerie se mêlent à une morale souriante, parfois même assez libérale. Nous avons donc abordé l’opéra-comique comme un théâtre musical : le point de vue exposé est avant tout musicologique.

Le travail entrepris a ainsi permis de réévaluer le regard, parfois condescendant, de la musicologie sur le spectacle « forain ». Il a pour but de compléter les travaux pionniers de certaines études littéraires qui ont redonné leurs lettres de noblesse à ce répertoire encore peu connu. Notre recherche s’est, en effet, fondée sur des dépouillements systématiques de sources hétérogènes, fragmentaires et éparpillées : sources littéraires, d’archives, mémoires, journaux et bien sûr sources musicales. Certaines ont été d’un apport considérable, jetant la lumière sur bien des aspects artistiques encore inconnus. C’est le cas du carton Favart I (Bibliothèque de l’Opéra) qui comporte des pièces d’archives dont la plupart, jusqu’à présent, n’avaient pas fait l’objet d’une étude approfondie, ou encore n’avaient pas été découvertes.

La recherche entreprise revalorise donc une scène parisienne encore méconnue : acteurs, chanteurs, musiciens et danseurs forment, la plupart, un personnel artistique de haut niveau, dont les capacités peuvent d’ailleurs fructifier sur les scènes « officielles » : la Comédie-Française et l’Opéra. Ne citons que les plus connus : Jean-Philippe Rameau et Jean-Georges Noverre. L’opéra-comique, dans la première moitié du xviiie siècle, peut donc être conçu comme un théâtre musical à la Foire et non comme un théâtre de la Foire. La nuance est de taille et permet de placer le premier opéra-comique parmi les scènes parisiennes les plus novatrices et les plus inventives au plan de la création musicale.