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La Littérature Maldoror

La Littérature Maldoror

Publié le par Marielle Macé

Appel à communications

La Littérature Maldoror

Colloque international organisé par Paul Aron, Jean-Pierre Bertrand et Pascal Durand
avec la collaboration de Frans de Haes


Université de Liège et Université Libre de Bruxelles
Octobre 2004


Les propositions de communication sont à adresser à Paul Aron (paron@ulb.ac.be), Jean-Pierre Bertrand (JP.Bertrand@ulg.ac.be) et Pascal Durand (pascal.durand@ulg.ac.be).


Si le chantier en reste ouvert, l'étude des sources du texte ducassien a connu, ces dernières années, de considérables avancées. Le temps est sans doute venu aujourd'hui de passer de l'amont à l'aval et de soumettre à exploration systématique le champ de sa réception, entendue non seulement comme l'ensemble des relais littéraires par lesquels ce texte « énergumène » a transité avant de s'inscrire mais à quelle place, dans quelle mesure et avec quels effets ? dans ce qu'il est convenu d'appeler la poésie moderne, mais entendue également comme l'ensemble sédimenté des appropriations théoriques et critiques dont il a fait l'objet depuis ses premières lectures jusqu'à nos jours. Un texte, si déviant qu'il soit, ne naît pas de rien. Un texte, aussi bien, ne reste pas égal à lui-même, identique à soi, à mesure qu'il est reçu, relayé, réactivé, réactualisé par de grands lecteurs ou de grandes lectures (qui peuvent, au reste, apparaître comme des lectures faibles au regard de la complexité ou de la labilité que leur oppose le texte en question).
Le projet du colloque qui se tiendra en Belgique en octobre 2004 est de prendre la mesure de ces effets de lecture et des transformations successives que le texte ducassien a subies ou auxquelles il a su résister pendant plus d'un siècle. Il se déroulera en trois journées, les deux premières à l'Université de Liège, la dernière à l'Université Libre de Bruxelles.
Première journée : Beau comme Maldoror (sous la direction de Pascal Durand). La psychanalyse, la linguistique, la sémanalyse, la pragmatique, la rhétorique de la lecture ou encore la sociologie littéraire ont tour à tour tenté d'arraisonner le texte ducassien pour en rendre raison autant que pour en faire la bannière de différents paradigmes en lutte sur la scène intellectuelle. Il ne s'agira pas seulement de dresser le bilan de ces appropriations théoriques. Il s'agira bien davantage d'évaluer la capacité de résistance des Chants de Maldoror et des Poésies au double effet de réduction et de radicalisation exercé par de telles appropriations. Dans quels lieux du texte, sous quelles formes cette résistance opère-t-elle ? Comment la dimension pulsionnelle du texte s'exerce-t-elle jusque dans sa compulsion déconstructrice ? Dans quelle mesure son efficace proprement poétique demeure-t-elle en deçà ou au-delà de son pouvoir de démantèlement des illusions littéraires ? De quelle étoffe indéchirable, indéchiffrable est faite la « beauté » de ce texte ? Telles seront quelques-unes des questions à soulever.
Deuxième journée : Les effets Maldoror (sous la direction de Jean-Pierre Bertrand). Machine à récrire, à déposer et à démonter les moteurs de la chose littéraire, le texte ducassien s'est lui-même prêté à reprises, récritures, travestissements, de Léon Bloy à Michel Houellebecq, d'Aragon à Denis Roche, de Henri Michaux à Bernard Noël, parmi d'autres. La carte de ce paysage reste à établir, comme des effets et des enjeux dont ces réappropriations littéraires ont été porteuses. Qu'arrive-t-il, tant au texte repris qu'à celui qui le reprend, lorsque de telles opérations ont lieu ? Avec quels effets de sens, de légitimité ? En quoi la position à l'égard du texte ducassien constitue-t-elle l'un des enjeux de la production littéraire contemporaine, l'un de ses marqueurs ?
Troisième journée : Maldoror en Belgique (sous la direction de Paul Aron en collaboration avec Frans de Haes). Chacun sait combien a été déterminante la prise en charge des Chants de Maldoror par Max Waller et l'équipe de la Jeune-Belgique. Les conditions et les modalités de ce relais belge n'ont cependant pas encore été étudiées de près, non plus que le rôle intermédiaire joué par Léon Bloy ou encore par Remy de Gourmont. La journée conclusive du colloque entend soumettre à analyse les formes qu'a prises la première réception du texte ducassien et évaluer dans quelle mesure cette réception permet d'éclairer d'un jour nouveau non seulement ce texte, mais encore le champ littéraire belge en formation et, au-delà, ses inflexions contemporaines