Actualité
Appels à contributions
La littérature africaine comme voi(e)(x) d'intégration des peuples (Univ. Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

La littérature africaine comme voi(e)(x) d'intégration des peuples (Univ. Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

Publié le par Marc Escola (Source : SORO N'golo Aboudou)

APPEL A CONTRIBUTION POUR UN OUVRAGE COLLECTIF

Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire

LA LITTERATURE AFRICAINE COMME VOI(E)/(X) D’INTEGRATION DES PEUPLES

La littérature a toujours été un puissant canal d’unification et d’intégration des peuples, de la mise en commun de leurs biens matériels, économiques et humains. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler la trame narrative d’un roman comme Le Boucher de Kouta de Massa Makan Diabaté. Dans l’atmosphère générale du drame comique qui rend ce roman agréable à lire, l’auteur malien réussit à proposer sa vision de l’intégration communautaire dans la société mandingue à laquelle il appartient. Autour du personnage principal, Namori, vers lequel tous les autres convergent, Massa Makan Diabaté fonde une fratrie comprenant quatre personnages –Namory, Vieux Soriba, Daouda et Solo - qui ont tous conscience d’appartenir à une même entité sociale, bien qu’issus de familles biologiques différentes.

 Dans la thèse d'Émile Durkheim, De la division du travail social (1893), aux Formes élémentaires de la vie religieuse (1912), le terme « intégration » – qui désigne, dans son acception la plus générale, l'opération consistant à adjoindre un élément à d'autres, afin de former une totalité – se rattache à la problématique du lien social. Celle-ci met l'accent sur l'existence de croyances et de pratiques partagées, ainsi que sur l'adhésion à des buts communs à travers un principe de solidarité qui, selon le type de société (« primitive » ou « moderne »), renvoie à des composantes mécaniques, par similitude, ressemblance ou organique, par différenciation et interdépendance des acteurs, tout en prenant appui sur un droit répressif ou, au contraire, restitutif. Dans ce dernier cas, lorsque les impératifs deviennent moins contraignants et que les instances de socialisation ne sont plus, comme par le passé, de véritables « écoles de discipline », un sentiment de malaise ou de frustration peut se manifester. De là, les recommandations, que l'on retrouve dans Le Suicide (1897), visant à renforcer les structures familiales, à développer le tissu associatif ou à faciliter la mise en œuvre de politiques contractuelles. Il s'agit, sous cet angle, de combattre l'anomie, laquelle peut résulter, suivant les circonstances, d'une carence de la réglementation, d'une coopération insuffisante liée à un antagonisme entre salariés et détenteurs des moyens de production, de l'escalade des désirs et des passions, de l'excès d'individuation ou bien encore de l'exposition au risque et à l'incertitude.

 Plus pragmatique et tirant son inspiration des écrits de Georg Simmel, le point de vue de l'« écologie  urbaine », cher à celle de Chicago, met lui l'accent, comme nous y invite Robert Park dans un recueil d'articles publié à titre posthume et intitulé Race and Culture (1950), sur une perspective cyclique « qui tend partout à se répéter ». Quatre grandes étapes peuvent être distinguées : la compétition, « phénomène universel que l'on retrouve chez tous les êtres vivants » ; le conflit, sous forme de rivalités, de guerres ou d'inimitiés ; l'accommodation, faite de compromis et d'ajustements plus ou moins précaires ou transitoires débouchant sur un état de relatif équilibre ; à plus long terme, l'assimilation, définie comme « processus d'interpénétration et de fusion, progressif et irréversible » et conduisant au melting-pot, sorte de « creuset » fait d'échanges ou d'emprunts, de syncrétismes ou de métissages et dans lequel cohabitent des populations d'origine sociale ou ethnique fort diverses.

 Bref, que ce soit à travers le roman, le théâtre, la poésie ou même la littérature orale, le thème de l’intégration inonde toutes les œuvres de l’esprit. Mais, paradoxalement la jeunesse africaine ne semble pas très imprégnée de cet esprit d'union et de solidarité, de la mise en commun des richesses immatérielles pour un meilleur partage au bénéfice de tous les africains, de la coalition des forces pour faire face à l'adversité du reste du monde et défendre les intérêts du continent d'une seule et même voix.

            Réinterroger cette notion d’intégration dans le domaine des lettres, c’est assurément nous pencher sur toutes les subtilités contenues à travers cette notion afin de parvenir à un monde à visage beaucoup plus « humain ».

            Les objectifs de cet appel à contribution en vue de l’élaboration d’un ouvrage collectif offrent en conséquence une importante matière à réflexion. Sans être exhaustives, les propositions pourront se faire selon les axes suivants :

            -Roman et intégration communautaire ;

            -Théâtre et intégration des peuples ;

            -Poésie et intégration communautaire ;

            -Littérature et tradition orale et intégration des peuples.

Le résumé de votre contribution est attendu en 300 mots. Vous y préciserez le titre de l’article, votre filiation institutionnelle et cinq mots-clés.

 

Délai de la proposition : 30 avril 2016

Notification du comité scientifique : 30 mai 2016      

Remise des articles : 31 juillet 2016 (Times New Roman 12, Titre et sous-titre 14, interligne simple)

Publication : décembre 2016 (publication électronique et version papier)

Contacts: Dr KONE Diakaridia (konedjakson@gmail.com) et Dr SORO N’golo Aboudou  (ngoloas@gmail.com)

 

Comité d’organisation

 

-Dr Koné Diakaridia (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

-Dr Soro N’golo Aboudou (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

 

Comité scientifique :

 

-Professeur Sidibé Valy (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire)

-Professeur Meité Méké (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire)

-Professeur Soro David Musa (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

-Professeur Coulibaly Adama (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire)

-Professeur Diandué Bi-Kakou Parfait (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire)

-Professeur Kamagaté Bassidiki (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

-Professeur Tro Deho Roger (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

-Professeur Dadié Djah Célestin (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

-Professeur Kablan Adiaba Vincent (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)

-Professeur François Raviez (Université d’Artois, France)

-Dr Dorothée Cooche-Catoen (Université d’Artois, France)

-Professeur Alain Joseph Sissao (Institut des Sciences et des Sociétés, Centre National de la recherche scientifique et technologique, Burkina Faso)