Essai
Nouvelle parution
La Licorne N° 78, 2006 : Les camps et la littérature. Une littérature du XXe siècle, 2e éd.

La Licorne N° 78, 2006 : Les camps et la littérature. Une littérature du XXe siècle, 2e éd.

Publié le par Marielle Macé

La Licorne N° 78, 2006 : Les camps et la littérature. Une littérature du XXe siècle,

2e édition revue et corrigée

Presses Universitaires de Rennes, 2007

327 p.

Présentation de l'éditeur:

Dès la libération des camps nazis furent publiés de nombreux textes de rescapés, au point de provoquer une certaine lassitude des lecteurs.
Même s'il est assurément d'autres causes à ce phénomène, ces textes ne tardèrent pas à se trouver soit proprement occultés, soit relégués au statut confus de " témoignages ", ce qui autorisait à en circonscrire l'effet dans l'éphémère de l'événement et à les exclure du champ littéraire. Un Primo Levi ne fut reconnu que tardivement. Et pourtant la question du témoignage, de sa légitimité, de sa possibilité même n'a cessé de susciter de vifs débats.
La littérature y a très tôt répondu à sa manière, avec des œuvres qui comptent parmi les plus fortes du XXe siècle. Peut-être même était-ce là la seule réponse légitime : un Georges Perec, dès 1963, exposait clairement que la question du témoignage ne pouvait être qu'une question littéraire - et en même temps qu'elle engageait toute la littérature. C'est pourquoi l'approche adoptée dans ce volume se veut d'abord, et en son abord, littéraire.
Partant de la conviction de la littérature d'après 1945 ne pouvait être qu'une littérature d'après les camps, que l'expérience des camps a produit une littérature du XXe siècle, il s'agissait de relire Robert Antelme, David Rousset, Jean Cayrol, Primo Levi, Jean Améry, Jorge Semprun, Varlam Chalamov... dans cette perspective. Quelles pratiques d'écriture spécifiques ces œuvres engagent-elles ? Comment s'éclairent-elles d'être lues selon des modalités relevant de l'analyse littéraire actuelle ? Comment nous incitent-elles, enfin, à revenir sur la question même de la littérature, de la littérature contemporaine, qu'elle avoue ou non sa dette à l'égard de ces textes particuliers, tous portés par une sorte d'urgence, de tension, par un enjeu qui n'échappe pas au lecteur - et auquel on ne souhaite pas qu'il échappe.

Sommaire:

Pour que subsiste le nom (sur Primo Levi) La littérature des camps : pour une approche sémiotique Poétique de la Shoah : non lieux et lieux communs Mémorial du néant La " vérité " du témoin comme schisme littéraire Ecume de mer et vent de printemps : Le Grand Voyage de la parole et de l'autofiction chez Jorge Semprun Indicible et incompréhensible dans le récit de déportation Langage et identité : les non-coïncidences du dire dans la littérature du XXe siècle - Les cas de Robert Antelme et de Claude Simon " La moitié de son corps mis à nu " Entre fiction et expérience : le lecteur de L'Espèce humaine " L'expérimental et l'exemplaire " : étude d'une séquence de L'Espèce humaine La mémoire de l'oubli A propos de Robert Antelme La peinture à Dora " L'évidence que je n'ai pu surmonter le fait que j'aie surmonté " L'imagination au secours de l'inimaginable : Robert Antelme et Jean Cayrol Paul Celan traducteur des camps (sur cinq vers du poème " Engführung ")