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La jeunesse au miroir. Personnage relais, personnage reflet: l'identification dans la littérature de jeunesse

La jeunesse au miroir. Personnage relais, personnage reflet: l'identification dans la littérature de jeunesse

La Jeunesse au Miroir

Personnage relais, personnage reflet: l'identification dans la littérature de jeunesse


Colloque organisé par l'IUFM de Haute-Normandie le 24 et 25 mai 2011

Responsables : Aurélie Rezzouk (IUFM de Haute-Normandie) et Myriam Tsimbidy(IUFM de Haute-Normandie)

Date limite de proposition des communications : 31 janvier 2011

Le cliché veut que le personnage de l'enfant/de l'adolescent,et en particulier s'il occupe la place de personnage principal, ou dehéros, soit nécessairement un supportd'identification pour le jeune lecteur. Ce colloque se propose d'affiner cetteapproche et de rentrer dans la complexité de ces relations. Le personnageest-il réellement un miroir, idéalisant ou déformant, tendu à la jeunessed'aujourd'hui ou d'hier ? Le jeune lecteur doit-il, et peut-il, s'yreconnaître ? Si oui, quel en est le prix, idéologique, narratif,poétique, psychologique ? Sans exclureles personnages d'enfants, dans la littérature de jeunesse d'hier etd'aujourd'hui, et les lectorats de tout petits comme d'enfants d'âge scolaire,on s'intéressera plus particulièrement aux personnages d'adolescents, de« jeunes », dans la mesure de leur ambivalence.

Perspectivesd'étude

Caractérisation

Le personnage de l'enfant demandera à être caractériséexplicitement ; en quoi se distingue-t-il du personnage d'adulte ?Peut-on dresser une typologie de situations narratives caractéristiques,définir un corpus (romanesque, poétique, dramatique) distinct de l'ensemble dela production destinée à la jeunesse ? Peut-on bâtir une histoirelittéraire du personnage du « jeune » en littérature ?

Stratégies narratives

Quelles qualités définissent le personnage pour permettrel'identification ? Quelles stratégies narratives conditionnent cetteidentification ? Reflet, ou relais du jeune lecteur, le personnage est-ilcondamné à n'être qu'une forme vide, susceptible de servir de support àidentification pour tout lecteur, ou au contraire est-il condamné à flouter, à lisser,à aplanir les différences en présentant une sorte de silhouette modèle,généralisante – et fade ? Peut-on caractériser le miroir que tendrait àl'enfant le livre - miroir déformant,convexe, concave, sans tain, brouillé, aux alouettes, magique, diffractant,brisé…. – et établir une typologie en fonction de critères génériques,esthétiques, éditoriaux ? La question se pose également pour ce qui est del'illustration : commentreprésenter le personnage sans remettre en cause fondamentalement le lienidentificatoire potentiel ? Un questionnement similaire pourra porter surun corpus cinématographique.

Structure romanesque

Le roman est-il voué à s'achever dès lors que le héros agrandi ? A-t-on dès lors exclusivement le choix entre le romand'apprentissage, la maturation du héros devenant dès facto au centre de latrame narrative, et le roman s'achevant lorsque la phase initiatique estachevée, ou le roman cyclique, le personnage étant voué à une perpétuellejeunesse, dont il ne pourrait sortir qu'au prix de sa mort littéraire ? Unsort particulier pourra être réservé aux livres dont le héros vieillit avec sonlecteur, comme c'est le cas dans certaines séries limitées dans le temps (Harry Potter), et aux séries dont le/leshéros ne vieillissent jamais, réitérant sans relâche des aventures estivalesd'autant plus palpitantes qu'elles ne leur servent jamais de leçon. On pourraégalement s'interroger sur le rapport entre la jeunesse et la tramenarrative : dans quelle mesure la fable s'articule-t-elle sur l'immaturitédu héros ? Le « jeune » n'est-il qu'un adulte inachevé ? Lepersonnage adulte est-il de ce fait renvoyé hors du champ de l'action?

Personnage, portée etenjeux

Dans cette mêmeperspective, il conviendra de s'interroger sur la portée éducative réelle ou supposée de la littérature dejeunesse : l'identification au personnage aide-t-elle à grandir ? Ya-t-il une éducation par procuration ? Comment les parents, l'école et lesauteurs prennent-ils en compte ce fait (ou cette idée reçue) dans le choix, l'écriture,le commentaire des oeuvres de littérature de jeunesse ?

Le lectorat

Le lectorat est-il conditionné par l'âge du personnage, etsi oui, dans quelle mesure ? Comment peut-on dès lors être un« vieux » lecteur de littérature pour la jeunesse, en dehors d'unintérêt purement professionnel ou parental ? Faut-il s'identifier au hérospour entrer dans une relation d'empathie ? Dans quelles conditions leroman peut-il fonctionner en dehors de l'effet-miroir ?

La scène

Nous nous pencherons également tout particulièrement sur leface-à-face personnage d'enfant/public d'enfant dans le répertoire théâtralpour la jeunesse. Deux perspectives d'analyse peuvent être envisagées. Lapremière touche à la pratique scénique proprement dite : jouer l'enfant/fairejouer l'enfant. La seconde relève de l'écriture dramatique : comment représenterl'enfant sur la scène ? Peut-on cerner des situations dramatiques, desactions, une ou des langues propres à la représentation de l'enfance sur lascène?

La langue

Peut-on cerner les contours d'une langue propre àl'enfance/à la jeunesse (dans le roman, sur scène, voire en poésie) ? Quelsrapports cette langue littéraire, le cas échéant, entretient-elle avec un parler reconstruit –ou fantasmé – des jeunes gens d'hier et d'aujourd'hui ? Existe-t-il unlyrisme de l'enfant (et non de l'enfance) ?

Les pistes présentées sont loin d'être exhaustives. D'autres axes d'étuderestent envisageables.



Les propositions de communication d'une page maximum sont à envoyer à aurelie.rezzouk@univ-rouen.fr et myriam.tsimbidy-rochu@univ-rouen.fr à avant le 31 janvier2011.

Responsables : AurélieRezzouk et Myriam Tsimbidy

Adresse : IUFMde Haute-Normandie 2, rue du Tronquet BP18 76131 Mont Saint Aignan