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La haine du théâtre. Les controverses sur le théâtre en Europe (XVIe-XIXe s.)

La haine du théâtre. Les controverses sur le théâtre en Europe (XVIe-XIXe s.)

Publié le par Marc Escola (Source : Clotilde Thouret)

Projet "La Haine du théâtre"
(CRLC-GRAL, Labex OBVIL, org. François Lecercle et Clotilde Thouret)
http://obvil.paris-sorbonne.fr/projets/la-haine-du-theatre

La haine du théâtre

Les controverses sur le théâtre en Europe (XVIe-XIXe siècles)

sous la responsabilité de François Lecercle et de Clotilde Thouret

Mercredi 17h-19h30

Bibliothèque Ascoli, 17h-19h30

17, rue de la Sorbonne, escalier C, 2e étage :

 

Après le séminaire de 2013-2014 et le colloque international « Débats et polémiques (Antiquité-XVIIIe s.) » qui s’est tenu les 23-25 octobre derniers, le séminaire de recherche reprend tout au long du second semestre.

Les séances ne porteront pas sur les aires culturelles comme c’était le cas l’année passée mais sur des questions (la place de l'acteur/actrice, le rapport aux autorités, etc.). Dans le cadre posé pour chaque question, les intervenants réfléchiront en fonction des domaines qu'ils connaissent, de façon que la séance soit entièrement consacrée à des débats.

 

Mercredi 4 février

« La haine du théâtre : une question politique ».

On s’interrogera sur l’instrumentalisation des controverses sur le théâtre par la politique et l’instrumentalisation de la politique par les textes de controverse. On envisagera notamment l’attitude face aux autorités (dans quelle mesure la théâtrophobie est-elle une réponse à la politique théâtrophile des autorités ?), la nature des principes d’autorités invoqués, la théâtrophobie comme instrument de contrôle et de pouvoir, ou encore l’argumentation politique (quels sont les reproches plus spécifiquement politiques adressés au théâtre/spectacle ?)

 

mercredi 11 mars : « La haine du théâtre : une question économique »

 

mercredi 8 avril : « Haine du théâtre / haine du plaisir »

 

mercredi 10 juin : « La place des acteurs/actrices »

 

Parmi toutes les formes littéraires, le théâtre est sans doute l’une de celles qui ont eu le plus d’impact sur la vie culturelle. Cela tient au fait que, depuis l’époque de sa professionnalisation (fin XVIe-début XVIIe s.), il a été prioritairement conçu comme spectacle vivant et non comme texte à lire, si bien que c’est au théâtre que se forme l’idée d’un public qui, prenant conscience de lui-même, s’érige en instance collective de jugement. C’est aussi ce caractère public et collectif qui, à la même époque, a réveillé une hostilité qui s’était déjà exprimée chez certains Pères de l’Eglise. Cette hostilité s’est traduite, à partir des années 1570, par une série de crises à travers l’Europe, entretenues par une ample production de traités et de pamphlets qui, très vivace jusqu’à la fin du XVIIIe s., a eu des prolongements jusqu’au milieu du XIXe s.

Il est grand temps de revenir sur une histoire qui a été très inégalement explorée, pour réfléchir sur les circonstances qui ont donné lieu à des polémiques (où, quand et comment se déclenchent-elles ?), pour analyser les argumentations développées, pour préciser l’image que le théâtre lui-même donne de ceux qui l’attaquent, et pour analyser les mécanismes et les enjeux de scandales qui sont presque aussi anciens que le théâtre lui-même. Les querelles du théâtre n’ont jamais été purement théâtrales, elles ont toujours fait appel au « peuple chrétien » ou à « l’opinion publique », en même temps qu’aux autorités religieuses et civiles. Il suffit du reste de travailler sur quelques cas concrets pour s’apercevoir que, au XVIIe siècle comme au début du XXIe, le scandale de théâtre est souvent l’expression déplacée de crises et de tensions d’une tout autre nature. Si l’argumentation est morale et religieuse, l’enjeu n’est pas seulement éthique ou théologique, il est aussi, bien souvent, politique, social, voire économique.

Le projet « La haine du théâtre » (dir. François Lecercle et Clotilde Thouret), qui s’intègre dans le Labex OBVIL, a pour visée d’explorer cette histoire longue et mouvementée, à travers une série de séminaires, colloques et publications, et grâce à l’édition numérique des textes des controverses sur le théâtre (corpus français, anglais, italien, espagnol).