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La haine de la langue maternelle. Une lecture de James Joyce, Jean Genet, Thomas Bernhard (Mathias Verger)

La haine de la langue maternelle. Une lecture de James Joyce, Jean Genet, Thomas Bernhard (Mathias Verger)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Mathias Verger)

Mathias Verger soutiendra sa thèse de doctorat de littérature comparée :

La haine de la langue maternelle. Une lecture de James Joyce, Jean Genet, Thomas Bernhard

 

le vendredi 22 novembre 2013

à partir de 9h30

Université Paris VIII - Saint-Denis (salle des thèses)

 

Le jury sera composé de :

 

Mme Tiphaine Samoyault (directrice de la thèse, Université Paris III Sorbonne Nouvelle)

Mme Anne-Emmanuelle Berger (Université Paris VIII Saint-Denis)

Mme Anne Tomiche (Paris IV Sorbonne)

M. Eric Dayre (ENS de Lyon)

M. Philippe Forest (Université de Nantes)

 

 

Résumé

 

Le syntagme de « langue maternelle » ne dénomme pas un concept mais fonctionne comme une expression commune qui condense différents imaginaires linguistiques. Il s’agit de relier la déconstruction de cette expression à des poétiques romanesques du XXème siècle marquées par différentes modalités d'excès stylistiques et d'expérimentations linguistiques. Les corpus romanesques de James Joyce, Jean Genet et Thomas Bernhard mettent en crise, à l’échelle du récit comme au niveau de l’écriture, l’idée d’une langue commune de communication, la qualité politique de la langue nationale, l’image de la langue de la mère et l’imaginaire natal de la langue maternelle. Les défigurations stylistiques accompagnent l’inquiétude politique portée par les œuvres quant aux figements de la langue ordinaire et face au modèle de l’Etat-nation comme à l’ordre généalogique. L’intervention doublement littéraire et politique détourne les monolinguismes institués afin d’ouvrir de nouveaux rapports possibles avec l’étranger et les langues étrangères. En réponse à l’idéologie de la grammaire normative, l’écriture devient idiome et s’engage dans des processus de traduction. Joyce, Genet et Bernhard brisent les logiques et les mécaniques de l’appartenance sociale et politique en inventant des écritures en « plus d’une langue ». Le sujet de la langue et le sujet politique se retrouvent dans une même situation de résistance face au pouvoir des normes. Le roman familial et le grand récit de la nation sont pris à revers dans des textes en mouvement où la bile se joint à la labilité des identités, des catégories et des noms. Ces écritures en dissidence appellent enfin une lecture « en traduction » attentive à la mémoire des langues.