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La géopoétique de l'oeuvre de Tahar Bekri (Sfax)

La géopoétique de l'oeuvre de Tahar Bekri (Sfax)

Publié le par Romain Bionda (Source : Emna Tounsi)

Appel à communications

Colloque international

 

Organisé par

Unité de Recherche en Littérature, Discours et Civilisation, Sfax (URLDC)

L'Institut Supérieur des Langues de Gabès

 

La géopoétique de l'oeuvre de Tahar Bekri

 

Sfax/Gabès

2/3 mars 2017

 

Tahar Bekri a quitté la Tunisie, contraint, en 1976, après son incarcération pour activités militantes estudiantines sous la répression du régime politique de l’époque. Il a trouvé dans la poésie le moyen le mieux adapté pour traduire sa nostalgie de la terre natale et pour exprimer sa blessure d’être séparé de sa famille, de ses amis et surtout de sa terre d’origine, la mère nourricière.

Pourtant, son exil géographique (le pays de l’Autre), linguistique et culturel (la culture occidentale) n’est pas vécu comme un obstacle à la naissance du poète engagé, ni un frein à la création poétique, il constitue plutôt  un élément générateur de la découverte, un moyen d’accéder à soi et à l’Autre. Tahar Bekri trouve dans la poésie un espace d’explorer ses rêves de liberté et de démocratie. Il se libère des contraintes de la versification et rompt avec la doxa qu’incarne l’ordre établi. Son esthétique a un fondement éthique qui se définit comme une interrogation sur la condition du Maghrébin dans le monde, mais aussi comme une construction d’une fraternité humaine, universelle.     

Toutefois, son projet n’est pas idéologique, figé, immobile, mais littéraire, culturel, intellectuel et esthétique. Il est peu enclin aux utopies qui miroitent les contrevérités.  La Tunisie qu’il évoque dans sa poésie est suggérée à travers la mer, les plantes, les arbres, les rochers, les éléments de la nature… ( Je te nomme Tunisie , 2011) . La terre qu’il aime est recréée à travers la fusion du végétal, du minéral et de l’aquatique. T. Bekri aime retrouver à travers les rivières, les fleuves, les océans, les vagues, les paysages comme souvenirs, comme socles de l’émotion, mais aussi comme métaphores d’ouverture au monde, de connivences avec les êtres et d’enchevêtrements avec les lieux. C’est pourquoi il n’hésite pas à affirmer dans Marcher sur l’oubli : « Je suis personnellement, comme fasciné par la mer, l’océan, attiré par eux, attaché à la liberté qu’ils m’offrent. » (L’Harmattan, 2000, p. 19) 

 

Notre projet de recherche  consiste à analyser l’univers géopoétique de Tahar Bekri, à explorer son écriture marquée par la palmeraie de Gabès, l’oasis natale ainsi que par les oiseaux migrateurs de la terre d’exil. Son écriture  est  traversée par une volonté constante de transformer l’expérience de l’exil en errance, en quête, en rencontre, en voyage dans le(s) temps (passé individuel et collectif), dans des espaces réels et imaginaires. L’Histoire comme grande enseignante.

L’univers géo-poétique de Tahar Bekri ne peut être séparé de son vécu, de son drame intérieur. Il ressemble à celui qu’il écrit dans son recueil Chant du roi errant (1985).

Il serait donc essentiel, pour une lecture pertinente de l’univers géo-poétique de Tahar Bekri, d’adopter une approche stylistique nourrie par les études de Gaston Bachelard ainsi que par les analyses philosophiques, artistiques, esthétiques, comme l’affirme Kenneth White : « La géopoétique telle que je la conçois occupe un champ de convergence potentiel surgi de la science, de la philosophie et de la poésie. » (« Introduction à la géopoétique », L’Atelier du Héron, Carnet no 1, 1994, p. 22).

Les communications pourraient répondre, mais ne sont pas limitées, aux  pistes de réflexion suivantes :​

-         La géopoétique de Tahar Bekri et l’écriture poétique.

-          L’eau, la terre et le feu dans la géo-poétique de Tahar Bekri.

-          La géo-poétique de Tahar Bekri et l’hybride.

-          La géo-poétique de Tahar Bekri et la représentation de la Tunisie.

-          Tahar Bekri, poète engagé : La géopoétique politique ?

 

INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

 

BEN SAAD, Nizar, (propos recueillis par), « Le poème a sa beauté, son mystère, son secret… », Tunis, Le Renouveau, 27 février 1998.

MOATAMRI, Inès, « Paysage et méloncolie dans l'oeuvre de Tahar Bekri », dans Michel Collot et Antonio Rodriguez (dir.), Paysage et poésie francophones, Paris, Presse Sorbonne Nouvelle, 2005, p. 97-106.

PANI, Laïla, L'exil et la nostalgie dans l'oeuvre poétique de Tahar Bekri (thèse de doctorat), Paris, Université Paris Sorbonne-Paris IV, 2004.

PROJOGUINA, Sveltana, « Tahar Bekri, les fleurs de l’espoir dans un pays étranger » (Texte traduit du russe par le département de russe de l’université de Paris-Ouest-Nanterre) dans l’ouvrage collectif Les territoires de l’écriture, Quand la politique s’invite en littérature (textes réunis et présentés par Mustapha Bencheikh), Rabat, Publications de l’Université Internationale de Rabat, 2014.

SEFERIAN, Marie-Alice, Voix tunisiennes de l'errance Essais sur les poèmes de Tahar Bekri suivis de deux lectures sur A Meddeb et Chems Nadir et d'un message à M Aziza, Interview (propos recueillis le 02/12/89), Palumbo Palermo, 1995.

Tahar Bekri, sous la dir. de Najib REDOUANE, Paris/Budapest/Tornio, L'Harmattan, 2003.

TRABELSI, Mustapha, « Voix et lyrisme dans la brûlante rumeur de la mer de Taher Bekri » dans Littérature Tunisienne de langue française : une autre voix(e) de la tunisianité, Interculturel Francophonies n°21, juin-juillet 2012.

TOUNSI, Emna, Tahar Bekri, poète tunisien entre mémoire et ouverture au monde, mémoire de Master dirigé par la Prof. Christiane Chaulet Achour à l’Université Cergy-Pontoise, juin 2015.

 

Les titres et résumés des communications, d’environ une demi-page, accompagnés d’une notice biographique sont à envoyer uniquement par voie électronique  avant le  30 septembre 2016 à

 Emna Tounsi : emytoun_90@hotmail.fr

 

Calendrier 

30  septembre 2016 : Réception des propositions de communication
30 octobre  2016 : Notification aux auteurs
2/3 mars  2017 : Colloque international

juin 2018 : publication

Responsables : Emna Tounsi et Mariem Ahmed