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La francophonie roumaine : passé, présent, avenir

La francophonie roumaine : passé, présent, avenir

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Lidia COTEA)

LA FRANCOPHONIE ROUMAINE : PASSÉ, PRÉSENT, AVENIR

 

COLLOQUE ORGANISÉ À L’OCCASION DU CENTENAIRE POMPILIU ELIADE (1869-1914)

Le 27 mars 2015

 

Quand peut-on situer les débuts et l’âge d’or de la francophonie des Roumains ? Quels furent son étendue, son succès, ses résultats, aussi bien dans le domaine littéraire que linguistique, pédagogique, politique ou tout simplement culturel ? Quel pourrait être son avenir ? Voilà des questions que nous vous proposons pour le débat.

S’il est assez difficile d’établir avec précision quels ont été les premiers Roumains à avoir subi cette fascination pour la France, qui allait faire tant de progrès au fil des siècles suivants, toujours est-il que le français commença à être appris par les Roumains moldo-valaques dès le début du Siècle des Lumières et par les Roumains de Transylvanie presqu’un siècle plus tard. Pourtant le premier contact direct des Roumains avec la France et les Français, non plus par des cas isolés, mais comme phénomène social et politique, se place réellement au début du XIXe siècle et continue, presque sans interruption, jusqu’à nos jours.

Le tableau le plus complet concernant la pénétration graduelle de l’influence française dans la société roumaine fut réalisé, de manière inégalée jusqu’à nos jours, par Pompiliu Eliade[1]. Ancien diplômé de la Faculté des Lettres de l’Université de Bucarest, puis de l’École Normale Supérieure de Paris, ses ouvrages fondamentaux, De l’influence française sur l’esprit public en Roumanie. Les origines. Étude sur l’état de la société roumaine à l’époque des règnes phanariotes et Histoire de l’esprit public en Roumanie au dix-neuvième siècle, ont été rédigés et soutenus à Paris, le premier comme thèse de doctorat principale à la Sorbonne[2], le deuxième, comme thèse secondaire[3]. Au moment de la publication du premier des deux derniers tomes dans lesquels il divise le second ouvrage, il était déjà le premier professeur universitaire de littérature française à l’Université de Bucarest[4] et, avant que le second ne soit publié, il fut élu membre correspondant de l’Académie roumaine[5]. Il assura la direction de la chaire de langue et littérature françaises jusqu’à sa mort prématurée, en 1914. Il publia également Ce este literatura? Condițiunile și limitele acestei arte (Bucarest, 1903; rééd. Cluj-Napoca, Ed. Dacia, 1978) et trois études comparatistes : Filosofia lui La Fontaine  (Bucarest, 1901), Grégoire Alexandresco et ses maîtres français (Bucarest, 1904) et Cu privire la Maurice Maeterlinck (Bucarest, 1912). Il fut également un collaborateur actif de la revue bucarestoise L’indépendance roumaine ; ses articles ont été réunis dans les Causeries littéraires (3 vol., 1903). Il fut également le directeur du Théâtre National de Bucarest (1908–1911). Ses ouvrages, réunissant tableau historique extrêmement précis pour son époque, histoire des mentalités, comparatisme et histoire culturelle, restent une synthèse inégalée jusqu’à nos jours. Sa contribution, plus reconnue à l’étranger qu’en Roumanie, où seul le premier de ses livres dédiés aux rapports culturels franco-roumains entra en circulation par le biais de la traduction, reste à découvrir à la lumière des progrès réalisés dans l’étude de la francophonie roumaine.

Ainsi, cent ans après la mort du professeur universitaire Pompiliu Eliade, le premier titulaire de la chaire de langue et littérature françaises à l’Université de Bucarest, auteur d’ouvrages remarquables, mais insuffisamment connus de nos jours, il est grand temps que sa leçon, unir les études culturelles et les études littéraires dans l’espoir de reconstruire un tableau vivant et séducteur des rapports franco-roumains, soit remise à la place d’honneur qu’elle mérite.

 

Thèmes à envisager :

1. Rapports littéraires et culturels franco-roumains

2. Les Roumains et l’enseignement du français, du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours

3. Influence du français sur la langue roumaine moderne

4. La vie et l’œuvre de Pompiliu Eliade

 

Veuillez envoyer vos propositions de communication avant le 30 janvier 2015 à l'adresse suivante :  ileanamihaila59@gmail.com

 

[1]Né et mort à Bucarest (13 avril 1869 - 24 mai 1914).

[2]Soutenue à la Sorbonne en 1898 et publiée la même année (De l’influence française sur l’esprit public en Roumanie. Les origines. Étude sur l’état de la société roumaine à l’époque des règnes phanariotes, Paris, E. Leroux). Traduite en roumain : Influența franceză asupra spiritului public în România – Originile. Studiu asupra stării societății românești în vremea domniilor fanariote, Editura Univers, 1982 et rééd. București, Humanitas, 2000. Depuis 2010 ces œuvres sont disponibles grâce aux rééditions de Nabu Press.

[3] Couronnée par l’Académie française. T. 1, paru en 1905 (Histoire de l’esprit public en Roumanie au dix-neuvième siècle. L’occupation turque et les premiers princes indigènes (1821-1828), Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition (Librairie Georges Bellais), t. II (sous le titre La Roumanie au XIXe siècle. Les trois présidents plénipotentiaires (1824-1834), Paris, Librairie Hachette), en 1914. Tout porte à croire d’ailleurs que la parution du dernier tome fut posthume, car il mourut le 24 mai de la même année.

[4] Professeur suppléant (1900), agrégé (1901) et titulaire (1904).

[5] Reçu le 21 mai 1912.

 

Comité scientifique :

Lidia COTEA, Directeur du Département

Ileana MIHAILA

Sonia BERBINSKI