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La France et la Crise: bilans, ruptures, antécédents

La France et la Crise: bilans, ruptures, antécédents

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Chris Reynolds)

La France et la Crise: bilans, ruptures, antécédents

Colloque annuel de l'Association pour l'Etude de Modern and Contemporary France (ASMCF), Nottingham Trent University,

9-11 septembre 2010

La crise économique actuelle constitue sans doute un tournant majeur pour la France, l'Europe et le monde. Depuis 1983, le moment du célèbre virage à droite du gouvernement de Mitterrand – l'avancée, apparemment inévitable et irréversible, de la mondialisation libérale a bouleversé l'équilibre entre les Etats-nations et le capital et entre la classe possédante et les ouvriers. La crise remet en question l'inéluctabilité de ce processus, et son hégémonie idéologique, nous invitant à repenser comment nous comprenons un passé proche et des avenirs possibles.

Une série de questions connexes posées par la crise est sans doute: ‘qu'est-ce qui a changé, pour qui et comment?', questions qui suscitent sans doute des réponses à des niveaux social, politique, économique et culturel. Comment la crise a-t-elle modifié le projet Sarkozyste, le mouvement vert ou une gauche tiraillée entre l'essoufflement et la réinvention de soi? Comment la crise se fait-elle sentir de manière divergente selon les différences de classe, de genre ou de nationalité ou dans différents domaines de la politique étatique ? Y a-t-il une géographie de la crise qui se ferait sentir de manière inégale à travers le territoire national ? Comment la crise est-elle racontée, par qui et pour quelles raisons ? Où (dans quels secteurs) se déroulerait-elle? Quelles sont ses frontières temporelles, spatiales et institutionnelles? Quels sont ses acteurs et ses racines? S'agirait-il simplement d'une crise du modèle économique anglo-saxon ou s'agirait-il d'un phénomène de plus grande envergure ? Y aurait-il aussi une crise morale ou des valeurs? Qu'en est-il de l'Exception Française (si elle existe toujours)? Sort-elle renforcée ou affaiblie de la crise ? Quelles formes de mobilisation sociale ou politique la crise a-t-elle suscitée ? Assiste-t-on au recyclage du répertoire traditionnel des mouvements de protestation ou de nouvelles formes de mobilisation se font-elles voir? Qui sont les acteurs de la mobilisation et comment s'organisent-ils? La culture est-elle seulement victime de la crise (perte de fonds publics, réduction du parrainage) ou réagit-elle déjà, peut-être à travers les formes les plus aptes à une réponse rapide (bande dessinée, satire télévisuelle, théâtre) La culture nous aide-t-elle à imaginer de nouveaux avenirs ou à en réinventer d'anciens ?

Si nous acceptons que la crise a mis fin, au moins pendant un temps, à un quart de siècle d'hégémonie (néo-) libérale, pouvons-nous commencer à tracer ses contours? Quelles ont été ses principales caractéristiques dans les domaines social, politique, économique et culturel? Comment cette hégémonie a-t-elle marqué la politique sociale et culturelle? Quelles ont été les réactions intellectuelles et culturelles les plus significatives et comment ont-elles été infléchies par la conjoncture de la crise ? Quels ont été les principaux débats politiques, intellectuels et culturels et où, comment et avec quels protagonistes se sont-ils déroulées ? Faut-il accepter cette idée d'une hégémonie d'un quart de siècle ou devrions-nous rechercher d'autres chronologies peut-être plus complexes.

Enfin, si l'on se tourne vers un passé moins proche, que nous enseigne l'Histoire sur l'impact social, politique ou culturel des crises économiques? Les années trente sembleraient la période que l'on pourrait comparer avec la période actuelle: comment comprenons-nous maintenant cette période-là et a-t-on raison de se tourner vers elle pour mieux comprendre le présent ? Les années trente servent-elles seulement d'épouvantail (conséquences gravissimes (totalitaires) de la Grande Dépression, dangers du protectionnisme économique) ou peut-on en tirer des leçons plus utiles? Y a-t-il d'autres crises qui méritent notre attention par leur capacité d'éclairer le présent? Faudrait-il considérer, par exemple, la crise pétrolière des années 1970 ? Qu'est-ce qui caractérise les réponses culturelles et intellectuelles face aux crises ? Les réponses du passé nous parlent-elles toujours au présent ?

L'ASMCF privilégiant des approches pluridisciplinaires, ce colloque accueillira favorablement des propositions de communication d'une gamme de disciplines qui inclurait les relations internationales, l'histoire, la géographie, la sociologie, les sciences politiques et économiques, les études littéraires, cinématographiques, culturelles (cultural studies), religieuses, des mass média et de genre (gender). Les propositions individuelles (300 mots maximum) de communication et les propositions regroupées en panels seront également les bienvenues. Les panels consisteront de trois communications individuelles et désigneront leur animateur. Les propositions faites par les doctorant(e)s sont encouragées. Les communications se feront en anglais ou en français et dureront vingt minutes.

Prière d'envoyer les propositions de communication et de panels (avec coordonnés) à Martin.O'Shaughnessy (martin.oshaughnessy@ntu.ac.uk) ou à Chris Reynolds (chris.reynolds@ntu.ac.uk) avant le 15 décembre 2009.