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La «forme pure», l’«art absolu», la «littérarité»: utopie artistique ou impulsion à la création?

La «forme pure», l’«art absolu», la «littérarité»: utopie artistique ou impulsion à la création?

Publié le par Marie Minger (Source : Eva Werth)

XXIe congrès de l’Association Internationale de Littérature Comparée 

21 – 27 juillet 2016

 

La «forme pure», l’«art absolu», la «littérarité»: utopie artistique ou impulsion à la création?

Groupe de travail dirigé par Serge Tchougounnikov et Eva Werth

 

Deux idées ont puissamment marqué l’évolution du champ littéraire: celle d’une spécificité irréductible de la «langue littéraire» (ou encore, de la «langue poétique»), et celle d’une «forme pure», conçue comme l’idéal de toute création.

Si l’idée de la «forme pure» est surtout caractéristique de la démarche des auteurs ou des artistes eux-mêmes (E. Poe, Ch. Baudelaire, S. Mallarmé, R. M. Rilke, S. George et autres tenants de «l’art pour l’art» et de l’«art absolu»), en revanche, l’idée de la spécificité de la «langue littéraire» semble s’élaborer plutôt au sein du discours critique ou théorique sur la littérature, voire sur l’art en général (le «roman absolu» de F. Schlegel, la «poésie pure» de H. Bremond, la «poéticité» ou «littérarité» de R. Jakobson…). La «forme pure» de la littérature d’inspiration symboliste cède la place au «mot émancipé», au «mot autonome» ou au «mot en tant que tel» des avant-gardes du tournant du 20e siècle (expressionisme, dadaïsme, futurisme) pour aboutir, via la «poésie visuelle», aux derniers avatars de cette orientation tels que la poésie concrète ou la poésie numérique. Ces deux notions – celle de «forme pure» et celle de «littérarité» – comportent néanmoins une forte dimension métalinguistique: dans les deux cas il s’agit du discours sur la littérature, parfois même de la littérature sur la littérature.  

Il semble que ces concepts théoriques – «poéticité», «littérarité», «visibilité» pour les arts plastiques – fassent partie des utopies artistiques du tournant du 20e siècle au même titre que les notions forgées par les créateurs eux-mêmes, telles que la «forme pure», la «poésie pure» ou encore la «musique absolue». Ces termes cherchent à saisir le processus d’autonomisation du «langage littéraire» (ou «poétique» au sens large), sa tendance à se libérer de tout référent ou de tout objet et à mettre en valeur cette dimension «autotélique» qui lui est constitutive.

Ces débats et ces pratiques ont défini le paysage de l’historiographie littéraire et les pratiques de la littérature. De nombreuses questions se posent dans ce contexte:

Existe-t-il un lien entre d'une part la «forme pure», notion des artistes et, d'autre part, la «poéticité» ou «littérarité», concept des théoriciens? Les théoriciens de «l’absolu littéraire» se sont-ils simplement employés à théoriser quelques idées issues de l’intuition des artistes? Quels sont les divers procédés de «purification» de l’objet esthétique tels qu’ils sont pratiqués par des auteurs et par les théoriciens? S’agit-il de constantes ou d'invariants dans les pratiques créatives et dans le discours théorique sur l’art? Quel est le destin de ces notions de «forme pure» et d’«art absolu» dans les pratiques récentes de la littérature et dans la théorie littéraire? Demeurent-elles toujours opérantes aujourd’hui? Si oui, quelle serait la modification subie par ces concepts? Ces notions restent-elle en priorité confinées au domaine littéraire ou concernent-elles l’ensemble des arts (peinture, musique, danse, cinéma…)? Sont-elles tributaires de la tradition culturelle occidentale, ou bien peut-on constater leur émergence dans des traditions culturelles autres? Enfin, quelle serait l’influence mutuelle des arts dans le champ délimité par ces notions? Peut-on poser certains arts (par exemple, la musique ou la peinture) comme étant leur source immédiate?...

Telles seront les questions examinées dans le cadre de cet atelier.

17503 - La «forme pure», «l’art absolu», la «littérarité»: utopie artistique ou impulsion à la création?

Organizer(s):

Tchougounnikov, Serge (Université de Bourgogne, Dijon, France);

Werth, Eva (Université Paris-Est Marne-la-Vallée, Marne-la-Vallée, France)

Un titre et un résumé sont à envoyer via https://icla2016.univie.ac.at/gruppenveranstaltungen/ avant le 31 août 2015. Les propositions pourront être rédigées en allemand, anglais ou français. Prière d'indiquer l'intitulé et le numéro de l'atelier: 17503 - La «forme pure», «l’art absolu», la «littérarité»: utopie artistique ou impulsion à la création?