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La figure du passeur

La figure du passeur

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Laboratoire junior CiTrA)

Le laboratoire junior CiTrA (Circulation et Transmission dans l'Antiquité) a le plaisir de vous convier le mardi 10 mai à son séminaire intitulé "la Figure du Passeur", de 14h à 17h.
Mardi 10 mai 2011, ENS de Lyon - Site Descartes - salle F 01 - 15 parvis René Descartes 69007 Lyon


Travailler sur la circulation et la transmission implique d'interroger les vecteurs assurant le passage. Ainsi, cette séance se voudra l'occasion d'étudier les transmetteurs de savoir et des valeurs constitutives des civilisations grecques et latines, particulièrement le poète et le philosophe. La première communication s'attachera à la dimension idéologique du genre de l'épinicie qui fait du poète un passeur des valeurs aristocratiques. La deuxième s'intéressera à la figure de Socrate  pour étudier sa fonction médiatrice dans le passage "de la philosophie grecque à la philosophie latine".

Avec les interventions de :

Nadine Le Meur (ENS Lyon) : Le poète épinicique comme passeur  des valeurs aristocratiques.

L'épinicie ou ode triomphale consiste en l'éloge des vainqueurs aux grands jeux panhelléniques. Or, si ces vainqueurs que chantent Simonide, Pindare et Bacchylide appartiennent à la plus haute aristocratie de leur cité, les odes s'adressent le plus souvent à l'ensemble de leur communauté. Mais elles véhiculent un message politique et recèlent une forte dimension idéologique, visibles en particulier à travers les valeurs qu'elles mettent à l'honneur (arétè, importance du kléos, générosité, hospitalité).


Mélanie Lucciano (Paris IV) : Cicéron, « passeur » de la philosophie grecque à Rome : l'enjeu de la figure de Socrate.


Lorsque l'on évoque le versant philosophique de l'oeuvre de Cicéron, c'est probablement le terme de « passage » qui vient le plus souvent à l'esprit. Cependant, le statut et la fonction de « passeur » doivent être discutés. Nous proposons d'utiliser le vecteur de la figure socratique dans l'oeuvre de Cicéron pour étudier cette question. En effet, s'il nous apparaît particulièrement intéressant d'interroger ici la place de Socrate chez Cicéron, c'est bien parce que, à travers la figure du philosophe athénien (qui est elle-même le résultat mouvant d'un faisceau de sources grecques) nous pouvons analyser les fausses évidences qui  à nos yeux accompagnent l'idée de passage : dans son entreprise de diffusion de la philosophie grecque à Rome, Cicéron exprime en effet une volonté d'émulation, une dimension agonistique, qui se cristallise autour de Socrate : le passeur ne peut donc se réduire à sa seule fonction de transmission. Nous voudrions alors étudier l'importance du rôle de Socrate dans la création d'une philosophie et d'une sagesse romaines, et tenter de comprendre comment le philosophe athénien, à travers le mouvement de transmission, mais aussi d'acculturation que lui fait subir Cicéron, se charge de nouvelles significations. On peut alors se demander si la notion de passage et la figure du passeur peuvent résister à la vision traditionnelle d'un  simple mouvement de médiation.


ENS de Lyon, site Descartes, salle F 01
15 Parvis René Descartes, Lyon 7eme
Métro ligne B, station Debourg
Renseignements : http://citra.ens-lyon.fr
Contacts : mdallies@gmail.com et nathalie.lhostis@ens-lyon.fr